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BEYRIES

Trop Beyries

 

La Québécoise Beyries nous offre aujourd’hui Du Feu dans Les Lilas, son premier album en français. Après Landing paru en 2017 et Encounter en 2020 ce nouvel opus nous prouve une fois encore tout le talent de cette artiste.

Malgré un EP En Françaisqui comme son nom l’indique ne comportait que des morceaux dans cette langue, Beyries ne s’était pas encore aventurée à sortir un album dans la langue de Molière. Voici chose faite avec ce Du Feu dans Les Lilas. L’artiste avoue « ne pas avoir un talent particulier d’écriture en français. D’autant plus que je viens d’un milieu bilingue. À Montréal nous sommes à cheval entre les deux cultures. Mon inspiration à mes débuts venait surtout de la musique anglophone, même si j’avais écrit un titre en français dans le passé, “Maman”, dédiée à ma mère disparue. »

 

Beyries poursuit aujourd’hui sa collaboration avec Maxime Le Flaguais, qui avait écrit les deux titres en français de ses deux premiers albums : « Il a écrit tous les textes du nouveau disque. J’aime travailler avec lui. Il écrit des textes depuis son plus jeune âge. Il a une très bonne connaissance de la langue française. II n’est pas dans la chanson populaire trop simple ce que j’apprécie. C’est quelqu’un de très talentueux. »

 

Si les Français ne connaissent pas tous Maxime Le Flaguais ce dernier est une grosse star au Québec. Son père, Michel Côté est d’ailleurs lui aussi un acteur célèbre : « Les gens ici saluent Maxime dans la rue. Nous sommes très proches, lui et moi. Nous nous connaissons depuis nos 14/15 ans. Nous avons tous les deux des origines françaises. Sa grand-mère a vécu la seconde guerre mondiale en France. »

 

Avec ce nouvel album Beyries qui a déjà conquis le Québec risque bientôt de conquérir l’Hexagone : « On a eu un super accueil ici. Nous sommes super contents car nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. C’est quand même un album lent avec des chansons tristes. »

 

La Québécoise a en tout cas déjà de bonnes connexions avec les artistes français, de Albin de la Simone à Florent Marchet dont elle assurait récemment la première partie à Paris : « Albin est un artiste que j’admire beaucoup. Le réalisateur de mon album, Joseph Marchand m’a dit que c’était un ami à lui. C’est ainsi que nous l’avons eu pour l’album. Il est venu cinq jours au Québec pour bosser avec nous. Quant à Florent Marchet c’est quelqu’un d’adorable. J’ai été très heureuse d’ouvrir pour lui au Trianon. Paris a la réputation d’être une ville difficile pour l’accueil qu’elle peut réserver aux artistes mais ça s’est très bien passé. Le public de Florent Marchet est à son image : ouvert et intelligent. »

 

Avec cet album Beyries devient de manière évidente la digne héritière des grands noms de la musique québécoise, de Gilles Vigneault à Félix Leclerc : « Nous avons cet ADN musical au Québec. Un ADN qui a malheureusement un peu disparu. Ces artistes écrivaient des textes qui faisaient réfléchir les gens. C’est ce que j’essaie de faire. Les gens ont besoin de ce style de chansons car c’est cathartique. »

 

Cette puissance et cette émotion Beyries la trouve peut-être aussi dans les épreuves de la vie, elle qui travaillait non pas dans le milieu de la chanson mais dans celui du cinéma : « Même si je bossais dans le ciné la musique a néanmoins toujours fait partie de ma vie. J’ai appris la guitare pour le plaisir. Je travaillais dans le milieu du cinéma mais d’un coup je n’ai plus supporté la pression de ce milieu. Je ne prenais plus aucun plaisir dans mon travail. Et puis on m’a diagnostiqué un cancer. J’ai dû lever le pied. J’ai acheté une maison de campagne, j’ai fait venir le piano de ma grand-mère. J’ai trouvé du réconfort à travers la musique. »

 

C’est sans doute ce parcours de vie qui fait que la musique de Beyries se révèle d’une sensibilité rare. Douce et mélancolique elle trouve toute sa mesure dans ce Du Feu dans les Lilas, peut-être son meilleur album à ce jour.

 

Entretien : Pierre-Arnaud JONARD – Photo : Gaëlle LEROYER

 

Beyries se produira le 3 Avril prochain aux Trois Beaudets

Du Feu dans les lilas – Audiogram

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