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KARKWA

Un retour magistral

Vingt ans après Le pensionnat des établis et treize après Les chemins de verre, les Québécois de Karkwa sont de retour avec un superbe album Dans la seconde. Portrait de ce groupe culte.

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On ne croyait plus au retour de Karkwa après une pause qui n’en finissait plus et qui avait vu les différents membres du groupe s’envoler vers des carrières solos (même si le groupe avait donné quelques concerts au cours de ces années) : « Durant tout ce temps nous n’avons pas arrêté de nous voir. Nous avons arrêté le groupe au moment où nous étions au pic de notre carrière, en tout cas au Québec, ce qui fait que les gens avaient envie de notre retour. Durant l’un de nos concerts de cette période de pause le public a chanté une heure durant nos morceaux avant notre set et nous avons compris à ce moment-là l’impact que nous avions eu sur le public. »

Le groupe avait arrêté à son sommet pour des raisons d’ordre personnel : surmenage, naissance d’une famille : « Cela nous a permis de nous ressourcer et de comprendre comment on pouvait fonctionner en dehors du groupe. Nous avons construit des carrières parallèles qui nous ont permis de nous connecter sur d’autres choses. »

Considéré comme culte, Karkwa a influencé toute une génération de musiciens : « Cela a dû être difficile pour certains groupes car les journalistes disaient souvent à leurs propos qu’ils sonnaient Karkwa. Nous, nous étions comparés à Radiohead ou à Harmonium à notre époque. Les journalistes aiment le jeu des comparaisons. Après, il faut bien dire que cela fait plaisir d’être comparé à Harmonium. Comme eux nous chantons en français. C’est la langue que nous maitrisons le mieux. Nous avons un grand respect pour cette langue, c’est une langue poétique. »

Avec son nouvel album Karkwa s’envole vers un rock psyché mais dans un format pop avec des titres de trois minutes, trois minutes trente : « Il y a un grand retour de la musique psyché dans le monde. Apparemment il y a une recrudescence du LSD. On parle de rock champignonné au Québec. Nous avons toujours fait une musique planante. Cet album est sans doute celui que nous avons fait de la manière la plus instinctive. Pour nos autres albums les choses étaient davantage préparées à l’avance. Là nous avons travaillé dans le moment présent. C’est du luxe de pouvoir bosser de cette façon. Dans les années 70 cela aurait coûté des millions de dollars.»

L’album a été enregistré dans le studio de Louis-Jean Cormier : « On a fait l’album sur une période de douze mois. On a dû faire une soixantaine de journées de studio au total. »

Ce retour ne signifie pas pour autant la fin des carrières solos des musiciens du groupe même si elles sont mises pour le moment entre parenthèses : « Nous nous concentrons à fond sur Karkwa. Nous avons déjà donné des concerts au Québec et allons bientôt en donner en Europe. Se retrouver sur scène ensemble s’est fait de manière naturelle. Nous sommes contents de revenir jouer en France bientôt. »

Entrevue : Pierre-Arnaud JONARD

Photos : Marc-Étienne MONGRAIN

Dans la seconde – Figures Libres Records

Site de Karkwa

Karkwa sera en concert en France fin Octobre avec notamment des dates à Reims le 27 Octobre, à Paris le 3 Novembre ou encore à Saint-Lô le 4.

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