Et la lumière fut…
On connaissait Étienne Côté en tant que musicien de Canailles et Bon Enfant. On le connait depuis 2021 en tant que Lumière, son projet solo. Après un très réussi A.M.I.E.S.A.M.O.U.R, il nous revient avec un splendide Glam. Portrait de ce petit génie.
Avec Glam, Lumière annonce d’entrée la couleur pour ce qui est son deuxième album solo. Un disque qui brille de mille feux ressuscitant le Bowie de Ziggy Stardust, ravivant la flamboyance d’un Elton John ou d’un Freddie Mercury et qui rappelle le Michel Berger de Starmania.
Pas étonnant de la part d’un musicien qui rêve depuis un moment d’écrire un opéra-rock. On pourrait même penser que Glam est celui-ci mais il n’en est rien : « Certains ont pensé qu’il l’était mais non. J’ai commencé à travailler sur mon opéra-rock mais c’est un projet de longue haleine. J’aime créer quelque chose qui pourrait être transversal entre musique et théâtre. Je veux faire un opéra-rock conceptuel qui ne joue pas avec les codes iconiques de Starmania. Ce qui a été fait a été fait, il ne faut pas revenir dessus. »
Si Glam n’est donc pas cet opéra-rock auquel songe l’artiste, il en a certains atours car il s’agit encore une fois d’un concept-album : « Je ne l’ai pas pensé contrairement au premier ainsi mais il l’est néanmoins car il raconte une histoire et que les chansons se répondent. Mon personnage dans le premier album était dans une recherche de l’amour, dans celui-ci il part de la campagne vers la ville en quête du succès. »
Glam, d’une certaine manière, est un disque hommage au genre : « Le glam c’est la recherche d’une certaine élégance qui est travaillée avec une très grande minutie. Je me reconnais là-dedans. La musique de ces années-là est à la fois très travaillée mais au final réalisé dans l’urgence. J’ai fait ça pour ce disque. Il faut que l’on entende des erreurs dans la musique, que cela vive. »
Lumière évolue entre glam et chanson, dans ce que cette dernière peut produire de meilleur : « Mes morceaux même s’ils sont rock sont avant tout des chansons car je compose toujours au piano-voix. Je me pose souvent la question où est la chanson en ce moment. »
Lumière apparait dès lors comme l’héritier à la fois de Bowie et de Robert Charlebois : « J’aime beaucoup ce morceau, “Je reviendrai à Montréal” qui est empreint d’auto-dérision. Charlebois été l’un des premiers à l’utiliser. Avant cela, nous nous inspirions des Français et là, d’un coup, est apparue une langue québécoise. J’ai envie, comme lui à son époque, de faire des choses qui n’ont jamais été faites. »
Malgré cette carrière solo qui démarre de la plus belle des manières Lumière ne compte pas pour autant lâcher son groupe : « Je continuerai Bon Enfant. Nous sommes plusieurs dans le groupe à avoir des projets solo et nous nous encourageons les uns les autres. Je ne pensais pas que j’aimerais autant être sur le devant de la scène. En étant artiste solo j’ai découvert ce plaisir. »
Texte et photo : Pierre-Arnaud JONARD
Site : https://www.facebook.com/quelalumieresoit.officiel
Glam – Bonsound
