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HYPERRÊVE – BILL PRITCHARD

Une ode à l’amour

 

Après un superbe premier album Nos absences futures sorti plus tôt cette année Hyperrêve revient quelques mois plus tard avec un magnifique EP Delphine. Portrait.

 

 

Il est rare de sortir dans la même année un premier album puis un EP. C’est pourtant ce que vient de faire Hyperrêve à rebours de ce qui se fait généralement « C’est une démarche totalement anti-commerciale mais je jouis d’une certaine liberté n’étant pas musicien professionnel. Le format mini-album marchait pour ce que je voulais faire là. L’album a été réalisé il y a près de deux ans, l’EP a été fait cet été. J’ai trouvé ça très intéressant de fonctionner ainsi, avec une certaine urgence. Ce disque est comme un dialogue avec Bill [NdlR : Pritchard] avec lequel j’ai travaillé pour ce disque. »

 

Dans le premier album d’Hyperrêve les collaborations étaient nombreuses. Dans cet EP on ne trouve au contraire que Bill et lui : « Ce disque est un disque sur l’être aimé, en l’occurrence ma compagne Delphine. Du fait de ce côté intime il n’y avait pas besoin de nombreuses collaborations. Ce disque a été comme une correspondance entre Bill et moi. Je connaissais l’album qu’il avait fait avec Daniel Darc Parce que et j’aime aussi beaucoup ses disques solo : la dimension à la fois politique et poétique de ses disques, ce mélange d’élégance et de raffinement. »

 

Si Nos Absences Futures était très politique cet EP repose lui sur l’intime mais pour l’auteur les deux se rejoignent : « Politique et intime ne sont pas opposés. On trouvait de l’intime dans le politique de l’album. Ici je veux exprimer quelque chose de la vie commune. D’une certaine manière c’est politique. »

 

On peut voir cet Ep comme une sorte de Parce que 2023, ce chef d’œuvre sorti en 1988 par Bill Pritchard et Daniel Darc qui trente-cinq ans plus tard n’a pas pris une ride. D’autant plus que l’on sait l’amour que portaient Darc et Pritchard pour Françoise Hardy, Hardy dont Sam reprend ici “Mer” : « Bill a beaucoup écouté Françoise Hardy quand il était enfant. J’ai repris ce morceau car de chez moi on peut voir les falaises des côtes anglaises. Je veux aussi évoquer à travers ce morceau la crise des migrants. Ce n’est pas un morceau très connu de Françoise Hardy. Il n’a d’ailleurs à ma connaissance jamais été repris. »

 

Bill Pritchard qui a travaillé sur ce disque appréciait le travail de Sam : « Je connaissais un peu son style. J’ai été frappé par ses mots, par son écriture, par sa poésie. J’ai travaillé les démos de Sam dans un studio chez un ami près de chez moi en Angleterre. Cet ami a été impressionné par sa voix. »

 

Moins rock que Nos Absences Futures cet EP est davantage chanson et s’approche d’une certaine forme d’épure : « Il y avait cette volonté avec Bill d’aller vers cela. On a parlé ensemble des disques de Johnny Cash où il y a quelque chose de très brut. On a voulu un mélange de Cash et de Bon Iver. »

 

Entretien : Pierre-Arnaud JONARD
 
Photo : Richard DUMAS
 
Hyperrêve – Delphine – Pihis/Kuroneko

 

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