Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

ROBOT ORCHESTRA

Beauté post-rock

 

Après Bith(s) en 2017 le duo rochelais Robot Orchestra nous revient avec un très beau V. Portrait de ce groupe hors normes.

 
 
 

Robot Orchestra a pris son temps avant de sortir V. Sept ans que nous attendions avec une grande impatience un successeur à Birth(s)> dernier album en date du combo : « On a tous les deux des projets à côté et puis il y a eu le Covid. On a composé chacun de notre côté puis on a enregistré à la Sirène à la Rochelle ainsi qu’à Angoulême. D’habitude nous sortons un album tous les trois ans. Là cela a été plus long. Mais nous ne nous sommes mis aucune pression. Nous n’avons pas de label donc pas de deadline de sortie. Peut-être aussi cela a mis plus de temps que d’ordinaire car nous voulions évoluer musicalement. 

 

On pourrait penser au premier abord que ce nouvel opus des Rochelais est un concept-album puisque chaque titre qui le compose porte le nom d’une ville européenne mais il n’en est rien. Ces villes ce sont des villes où le groupe a déjà joué : « Chacune porte en elle plein de souvenirs. Benicarlo par exemple est une ville espagnole où nous avons joué 8 ou 9 fois. La salle où on a l’habitude de jouer là-bas est totalement dans un esprit DIY. Pénafiel c’est une ville au Nord du Portugal. Il y a une certaine mélancolie dans les titres qui composent le disque car à chaque fois ce sont de merveilleux souvenirs qui rejaillissent. »

 

À travers chaque morceau c’est une émotion différente qui affleure comme sur ce “Krakow”, mélancolique et triste au possible : « On a joué à Cracovie un soir après avoir visité Auschwitz plus tôt dans la journée. Tu ne peux bien sûr qu’être dans un état particulier après avoir vu cela. Cela s’était ressenti dans notre set et aujourd’hui dans ce morceau. »

 

Avec cet album Robot Orchestra s’éloigne quelque peu du son noise de ces débuts et assume encore plus pleinement l’influence post-rock, notamment de par l’apport de violon et de violoncelle : « On a toujours adoré des groupes comme Explosion in the Sky, Mogwai ou Godspeed You ! Black Emperor. »

 

Dans cette ville de la Rochelle où les talents fusent Robot Orchestra fait un peu figure de grand frère pour des groupes comme Lysistrata et The Big Idea. Pas un hasard d’ailleurs si Ben Amos Cooper de Lysistrata a réalisé les clips de “Riga” et de “Ljubljana” : « On a toujours aimé sa façon de faire. On lui a proposé de réaliser ces clips. Pour nous c’était naturel de lui demander de les faire : nous aimons travailler avec des gens qui sont des amis. »

 

Peut-être encore l’amitié qui a fait signer Robot Orchestra chez Klonosphère : « On connait Guillaume (Bernard ndlr par ailleurs guitariste de Klone) depuis vingt ans. Nous nous sommes rencontrés à Poitiers. Nous sommes bien chez eux. Ce sont des gens bienveillants. »

 

Depuis la sortie de l’album Robot Orchestra a donné une release party du disque à la maison, à la Rochelle avec leurs potes de Lysistrata et de The Big Idea et s’apprête désormais à partir sur les routes : « Ce ne sera pas une vraie tournée. Nous n’avons plus l’âge pour aller jouer dans des squatts dans les pays de l’Est. Et puis c’est dur de tourner quand tu es en totale indépendance. Mais nous allons jouer à Lille, à Saintes, en Espagne et en Angleterre. »

 

Entretien : Pierre-Arnaud JONARD

 

Photo : Fanny CRESTETTO

 

V chez Klonosphère

ARTICLES SIMILAIRES