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PHILTON

Sur les traces de Neil Young

 

 

Laurent Philton apprend la guitare seul, après avoir été bercé par les veillées musicales des Éclaireurs de France. Neil Young, son influence majeure (avec les Foofighters, Asaf Avidan, Radiohead et la folk américaine), l’amène à jouer et chanter dans plusieurs groupes (El Mystico, Mister Blues). Il écrit déjà aussi textes, poèmes et chansons. «  Je fais de la chanson folk en français, assez dépressive  » dit-il en riant. «  Je n’aime pas le rock festif  ».

 

Au début du millénaire c’est avec Zuma (Neil Young, toujours) qu’il tourne et joue même sur la grande scène du théâtre Barbey pour les 20 ans de la radio La Clé Des Ondes. Puis l’amour, la famille, le boulot s’invitent dans sa vie et il délaisse un temps la musique, «  sauf le ukulélé  ».

 

Lorsqu’il se met au défi d’écrire de nouvelles chansons, il est bien décidé à les faire vivre. Philton n’a plus 18 ans et des rêves de rock star mais les open mics lui tendent les bras, et lui y jouera ses propres morceaux. À la cinquantaine, il sort de sa zone de confort, seul avec sa guitare sur des scènes foulées par une majorité de petits jeunes. Mais «  les esprits, comme les micros, sont ouverts  » et sa musique plaît, au point que résidences (Lab Room) et concerts s’offrent à lui. Le batteur Arthur Lambert et le bassiste Tom Juquel le rejoignent alors sur scène. Et quand vient le temps de graver sa musique, c’est le studio Cryogène, fief en leur temps des Noir Désir, qui accueille Philton et ses acolytes. Six titres y sont enregistrés et mixés, désormais prêts à être partagés avec le plus grand nombre.

 

CHRONIQUE

 

Hélium E.P 6 titres, sortie du CD en mai mais déjà disponible sur les plates-formes (voir lien plus bas)

 

Hélium, «  de la chanson folk en français  », (dixit l’auteur) nous aère agréablement la tête. Car avec ce premier EP, Philton nous offre une bulle musicale atmosphérique et subtilement vénéneuse. Soutenue par la basse de Tom Juquel, la batterie d’Arthur Lambert et des strates de guitare sa voix se fait tour à tour caressante, désabusée ou tranchante. Musicalement, si l’influence assumée de Neil Young affleure, on retrouve par moments des accents noirdésiriens, notamment dans certaines envolées d’harmonica.

 

La production est léchée et les textes, soignés, explorent tous les recoins d’une relation. Or l’amour n’est pas tranquille. “Encore” ouvre l’EP et donne le ton, questionnant une histoire qui s’étiole. “Anesthésie Mes Désirs” est suppliante mais résignée, “Des Mots Si Forts” mélancolique, “Jupiter s’élève” un hymne à l’amour paternel émerveillé et nostalgique. Voilà donc six ballades sensibles et lucides, état des lieux sans concession du lien amoureux. À écouter aussi bien au casque sous les étoiles qu’au soleil à plein volume.

 

Texte : Stéphanie FAVREAU

Photo : Nicolas SEUROT

 

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