L’élégance pop
Laure Briard a sorti depuis ses débuts ce qui peut se faire de mieux en matière de pop élégante. Son dernier disque en date Ne pas trop rester bleue sorti en début d’année poursuit dans cette même voie. On a eu l’occasion de rencontrer la Tarnaise lors du récent MaMA où elle se produisait.
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Laure Briard n’a eu de cesse de s’inventer et de se réinventer au fil du temps. Si elle a commencé comme étant une sorte de Françoise Hardy des années 2000, elle nous a ensuite offert une jolie parenthèse sud-américaine avec deux superbes EP avant de nous sortir cette année un album digne des génies 60’s qu’étaient Lee Hazlewood et Carole King : « Le fait que j’aille de style en style n’est pas conscient. Cela dépend de mes influences et de celles des musiciens avec lesquels je bosse. Mes EP sud-américains ont été faits au Brésil, mon dernier album est pas mal sous l’influence d’un voyage effectué aux États-Unis. »
Mais nous ne sommes malheureusement plus dans les années 60 et 70 et cette pop sophistiquée et ambitieuse ne marche plus comme autrefois alors même qu’elle devrait envahir les ondes radios : « C’est un peu frustrant que des morceaux dans le style de ce que l’on fait ne passe pas à la radio. Je n’ai jamais réalisé de morceaux en me disant « je veux que ça passe sur les ondes mais il y a certains de mes titres qui auraient pu être diffusés. Je pense que ma musique et celle de mes amis pourraient toucher un public plus large. En France il n’y a pas une offre très diversifiée. Il y a un peu une malédiction de la pop arrangée dans l’Hexagone alors que l’on peut sortir des albums ambitieux même avec des budgets un peu serrés. La pop luxuriante à la française marche davantage à l’étranger que dans l’Hexagone. »
Laure Briard est depuis son deuxième album chez Midnight Special Records, excellent label qui a toujours permis à ses artistes d’évoluer selon leurs envies : « J’aime le sentiment d’amitié et il y a ça chez Midnight. C’est comme une famille. Et en plus il y a une liberté totale pour inventer, explorer. »
Ne pas trop rester bleue chez Midnight Special Records
Texte : Pierre-Arnaud JONARD
Photo : Diane SAGNIER
