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COSSE

Beauté pop bruitiste

Grand espoir de la scène post-noise française depuis leur superbe EP Nothing Belongs to Anything sorti en 2020, le combo a confirmé tout le bien que l’on pensait d’eux avec leur album It turns pale sorti en avril dernier. Le groupe jouait récemment à Rock in Bourlon confirmant son statut de groupe à voir absolument sur scène.

Le fait d’être entouré d’une certaine hype peut parfois être difficile à gérer pour un groupe. Les Parisiens de Cosse depuis leur EP Nothing belongs to anything avaient tous les regards braqués sur eux, d’autant plus que leur bassiste n’était autre que Lola Frichet de Pogo Car Crash Control. Au moment d’entrer en studio pour son premier album le groupe n’a cependant pas ressenti la moindre pression : « Ce qui pouvait être dit sur nous n’a pas influé sur notre manière d’envisager les choses. »

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Depuis la sortie de l’album, Lola est partie ce qui n’a rien changé à la trajectoire du combo : « Quand Lola est entrée dans le groupe on savait que les deux agendas, celui de Pogo et celui de Cosse ne pourraient plus fonctionner à un moment donné. Elle est partie à contre-cœur mais elle ne pouvait plus mener les deux projets de front. La période du Covid a fait qu’elle avait du temps parce Cosse jouait sur des jauges moins grosses que celle de Pogo. Lola avait une approche très pop de la musique. Nous tenons à cet apport mélodique mais peut-être que ce que nous proposerons dans le futur le sera moins. »

À la fois libre et structurée, la musique de Cosse puise autant dans la pop, la noise que dans l’esprit libre du free-jazz. Grand fan de musique et très érudit, le combo peut se retrouver à la fois chez Slint et Ornette Coleman.

Il y a chez Cosse une balance extrêmement intéressante entre avant-garde et pop comme pouvait le proposer à une époque un groupe comme Sonic Youth : « Cette balance, c’est quelque chose que l’on tient à garder. On parle souvent de Sonic Youth à notre propos. Il est vrai que nous avons voulu comme eux arriver à cette sorte de mélange entre arty et pop. »

Souvent étiqueté post-noise, on ne trouve pas chez ce groupe le côté intello que l’on trouve malheureusement trop souvent dans ce genre peut-être parce que le côté pop de leur musique les amène vers d’autres horizons : « C’est une question de processus de création. Nous fonctionnons à l’instinct. Certaines musiques ont une image intellectuelle alors qu’elles ne sont que spirituelles, Coltrane par exemple. Nous avons parfois joué en première partie d’artistes « mainstream » et cela s’est très bien passé. »

À Rock in Bourlon, dans un festival hyper éclectique où l’on peut entendre tant du black-metal que du psyché ou du hard-core, le combo s’est ainsi senti comme un poisson dans l’eau car ces garçons peuvent plaire à une infinité de publics possibles.

C’est d’ailleurs ainsi que l’année d’avant le groupe avait joué au Hellfest : « Le programmateur nous avait dit que nous n’entrions pas exactement dans le style de la prog mais cela avait super bien fonctionné. Le public metal a une image un peu méchante et nous, nous avons un côté un peu « timide », cela a fait que le décalage a été intéressant. »

Entretien et photo : Pierre-Arnaud JONARD

COSSE It turns pale – Nmas Editions

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