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CLEAVER

L’émotion pure

Après deux singles parus en 2019, Cleaver sortait l’an dernier son premier album. Un disque fort intéressant qui permettait au groupe de jouer cette année au Hellfest. Et de devenir ainsi le premier combo originaire de la Meuse à s’y produire.

 

 

No more must crawl, le premier album de Cleaver sorti l’an dernier montrait un groupe original qui mêlait à une base punk/hard-core des influences noise et metal. Un disque mixé par Tim de Gieter qui a travaillé notamment avec le groupe belge culte Amenra : « On a été impressionnés par son projet rap-metal Doodseskader. On aimait beaucoup son approche du son. C’est pour cela que nous l’avons contacté. »

Si Cleaver a souvent été qualifié de groupe hard-core, l’influence noise est très présente chez eux et le groupe cherche incontestablement à décloisonner les genres : « On écoute beaucoup des combos comme Full of Hell, qui est un groupe grind-core ou Soul Glo qui mélange plein de styles différents. C’est difficile d’analyser la musique que nous faisons. Une seule chose est sûre : nous ne sommes pas un groupe hard-core old-school. On se sent proches de formations comme Nails ou Converge.»

Il y a chez Cleaver une noirceur que l’on imagine liée à leur environnement géographique mais ce n’est pas la seule explication : « Là où nous sommes il y a une grosse culture stoner et sludge. Il y a pas mal de clubs de motards. Dans les années 90, 2000 il y avait des groupes assez énervés par chez nous. Il y a eu des pionniers dans ce coin. Nous avons besoin de la musique pour extérioriser le mal. Notre album parle beaucoup de la maladie. On évoque des choses chargées en émotion parce que ce sont des choses qui nous ont touchés personnellement. Nous avons écrit cela pour nous, mais si ça touche un maximum de gens c’est encore mieux. Il y a une certaine noirceur dans ce que nous faisons mais ne sommes cependant pas dans la souffrance pure dans laquelle évolue un groupe comme Amenra. »

Cleaver a été signé chez Klonosphère, excellent label qui a une image prog et metal-prog mais en réalité bien plus ouvert musicalement que cela : « On suivait leur travail depuis longtemps. Nous écoutions un groupe comme Klone, par exemple. C’est vrai que nous étions le premier groupe hard-core à être signé chez eux mais il y a eu Anna Sage depuis. »

La France est un pays où l’on ne parle pas assez de la scène hard-core et l’on peut se demander si cela ne pénalise pas Cleaver: « Le hard-core est le style de metal le plus à la mode dans plein de pays mais pas en France. Cela marche bien aux États-Unis, notamment. Le genre commence néanmoins à se développer dans l’Hexagone. Nous sommes un groupe hard-core mais nous écoutons plein d’autres choses : du metal avec des groupes comme Mastodon. Nous jouons aussi dans des groupes de jazz en dehors de Cleaver et nous écoutons Neil Young. Notre univers musical est très large. »

Un an après No more must crawl, le trio pense déjà à un futur opus qui prendra la forme d’un EP ou d’un album : « On commence à écrire de nouveaux morceaux. Nous en testons déjà quelques-uns sur scène. »

Texte et photo : Pierre-Arnaud JONARD

 

No more must crawl – Klonosphère

 

 

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