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PARADE

Parade majeure

Les Marseillais de Parade nous reviennent avec un nouvel EP tout aussi bon que le précédent (et premier). Un disque qui voit le groupe au sommet de son art, entre embardées post-punk et classicisme pop. Portrait.

On attendait depuis un bon moment déjà d’avoir enfin des nouvelles discographiques de Parade. Leur premier EP sorti à l’automne 2020 avait fait l’effet d’une petite bombe et l’on commençait à se demander si le groupe ne ressentait pas une quelconque pression pour sortir un autre disque aussi riche et novateur. Il n’en était rien car si Parade a pris son temps c’est essentiellement lié à la conjoncture post-Covid qui a rendu les choses difficiles pour les groupes : « Ce nouveau disque a été un peu long à faire, c’est vrai. » nous confie Jules Henriel, guitariste et chanteur du combo. « Deux tournées ont été annulées pour le premier EP. Le nouveau est prêt depuis un an mais on voulait qu’il sorte au bon moment. »

Avec ce nouvel opus, Parade montre qu’il est bien plus qu’un nième groupe post-punk. Une étiquette qui leur colle à la peau depuis leurs débuts alors que le groupe ne saurait en aucune façon n’être réduit à ce genre musical : « Parade est un groupe qui a une forte influence pop. J’aime beaucoup la pop. Je suis fan des mélodies. J’apprécie énormément un groupe comme Abba, par exemple. La distorsion n’enlève rien à l’aspect mélodique que nous avons. La batterie et la basse font post-punk c’est vrai, mais pas le reste. Je ne trouve pas que ce que nous proposons sonne Joy Division même si j’aime beaucoup ce groupe. De toutes façons je n’ai jamais compris les étiquettes. J’ai du mal avec ça. »

Depuis leurs débuts Parade impressionne beaucoup sur scène. Outre le fait que leurs morceaux soient sublimés live, le groupe dégage sur les planches une cohésion et une unité rare : « Le groupe se met au service des individualités. Marine a une esthétique cool sur scène. Nico est un mec très calme, très doux. C’est notre force tranquille. Chacun est à sa place. »

C’est donc tout sauf un hasard si c’est sur la route que le groupe se sent le mieux : « Parade est un groupe de live. Nous vivons pour la scène. En plus j’aime rencontrer les gens. »

Le groupe a reçu nombre de louanges depuis ses débuts mais compte tenu de son talent immense il devrait être encore beaucoup plus haut qu’il ne l’est aujourd’hui. On se demande dès lors si le groupe n’a pas pour handicap d’être Marseillais. Si la ville fourmille d’excellents groupes, on en parle en effet malheureusement assez peu au niveau national : « Marseille n’est pas assez respectée mais honnêtement en ce qui concerne notre cas spécifique cela n’a pas été le cas. Nous voulons servir la scène marseillaise car les groupes d’ici sont très bons. C’est de par cet attachement à notre ville que nous avons signé chez Lollipop. C’était le choix du cœur. Lollipop c’est le Born Bad marseillais. »

Après cet EP, Parade voit déjà plus loin avec en ligne de mire un premier album : « On a déjà cinq, six morceaux prêts. On en joue certains sur scène. On va bosser dessus cet été. On le sortira dans un espace-temps qui sera moins long que celui d’entre les deux EP. Nous avons encore beaucoup de choses à faire. Nous regardons toujours plus haut. »

Texte : Pierre-Arnaud JONARD

It all went bad somehow chez Lollipop Records

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