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LOMBRE

Lombre n’est que lumière

De Rodez le grand public ne connait en général que Soulages. Il risque fort aujourd’hui de découvrir un autre talent issu de la ville aveyronnaise : Lombre

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Le premier album de Lombre, ce disque que l’on attendait depuis un moment déjà, arrive enfin. Un opus que l’artiste aura pris le temps de peaufiner tournant énormément avant d’enfin revenir en studio : « On te fait souvent croire qu’il faut aller vite. Les artistes que j’aime le plus sont ceux qui ont pris le temps de mûrir les choses. J’étais passé très rapidement à autre chose après mon premier EP. C’est pour cette raison qu’il s’est écoulé trois ans entre celui-ci et le second. J’ai fait beaucoup de scène ce qui m’a permis de mieux sentir les choses. »

Avec ce disque Lombre évolue toujours dans le style qui l’a fait connaitre : un mélange de spoken-word, de rap, de slam et de chanson : « J’essaie de me perdre entre plein de choses différentes car j’écoute énormément de musique. Au moment des maquettes, j’ai voulu ne rien m’interdire. »

Des styles qui le font aller d’un rap assez sombre à un titre comme “Dors Petit, dors” qui a le potentiel pour plaire à un public extrêmement large, voire de devenir un tube : « J’ai toujours aimé les gens qui font de la musique populaire. “Dors petit, dors” a été écrit lorsque j’ai vu mon cousin s’endormir. Il n’y a rien de plus beau qu’un enfant qui s’endort. Il y a dans ce morceau un côté chaloupé qui changeait de mes autres titres mais je n’ai jamais pensé à ce morceau comme à un tube potentiel. »

Cet album montre le Ruthénois se diriger davantage que dans le passé vers la chanson, peut-être parce que les titres du disque touchent à l’intime : « J’ai mis du temps à aller vers ça. Je suis fier d’être arrivé à ce résultat. Je voulais des textes personnels mais qui pouvaient résonner en tout un chacun. J’adore Fauve qui faisait cela merveilleusement bien. C’est un groupe qui m’a beaucoup inspiré. »

Lombre a cette façon d’écrire de manière très touchante comme dans le très beau “Les miens” : « Le milieu de la musique est un milieu dur. J’ai écrit ce texte par rapport au fait de rentrer à la maison, chez soi après une tournée. Mais les miens ce sont aussi ceux qui m’accompagnent depuis mes débuts, ceux qui croient en moi. Je suis né en Aveyron, un département où les gens ont des valeurs. Le côté familial compte beaucoup chez nous. »

Les Aveyronnais ont toujours été des voyageurs et c’est donc tout sauf un hasard si le disque se nomme Ailleurs. Sans doute aussi parce que Lombre a envie de nous emmener loin, très loin : « Nous les Aveyronnais, aimons voyager. Notre terre est faite de plein de paysages qui ne se ressemblent pas les uns les autres. À l’intérieur même du département il y a déjà plein d’ailleurs différents. J’essaie par mes disques et mes concerts de faire voyager les gens. J’aime beaucoup Ben Mazué et Cabadzi qui lors de leurs shows amènent le public dans un autre monde. »

Le deuxième EP de l’Aveyronnais rendait hommage à Soulages et on sentait chez lui cet amour du noir; mais de ce noir qui illumine qui nous a toujours émerveillé et ébloui chez le célèbre peintre : « J’aime l’équilibre. J’ai choisi ce nom, Lombre, pour cette dualité entre la noirceur et la lumière. Le titre “La lumière du noir” est arrivé tardivement dans mon second EP. J’adore la philosophie de Soulages. Et puis il y a aussi un côté chauvin quand je parle de lui car il a permis de faire rayonner notre ville de Rodez à travers le monde. »

Après Soulages, Lombre est bien parti pour faire lui aussi rayonner l’Aveyron dans toute la France et même au-delà.

Texte : Pierre-Arnaud JONARD

Photo : David VACHER

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Ulysse Maison d’artistes

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