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A2H

Retour gagnant

Rappeur éclectique s’il en est, A2H vient de sortir Une rose et une lame, qui est peut-être le meilleur album de sa carrière. Rencontre avec un garçon talentueux et attachant.

 

A2H, son entrevue est disponible sur Longueur d'Ondes

A2H est un rappeur un peu à part dans le game, d’une part parce qu’il utilise de vrais instruments et d’autre part parce que sa musique a deux versants assez éloignés l’un de l’autre : l’un plutôt orienté chanson/soul, l’autre 100% rap : « Il y a toujours eu ces deux styles dans mes albums. Avec ce nouveau disque j’ai voulu séparer les deux. On y trouve mon côté soul et ma face rap. Dans ma vie il y a toujours eu ces deux aspects : le côté rue qui correspond au rap et celui plus joyeux qui correspond à la soul et à la chanson. On le comprend encore plus clairement avec ce disque : je n’ai jamais normé ma musique.»

Cette approche musicale assez rare qui montre l’éclectisme du garçon a peut-être empêché de voir que le rap de A2H est plus politique qu’il n’y parait : « Mes morceaux festifs, ceux qui parlent de filles et de fêtes, ont souvent pris le pas sur les autres. Du coup, on a moins fait attention à mes morceaux rap qui sont quant à eux plus sombres. Mes titres rap sont sociétaux et politiques. Je défends des valeurs même si je le fais avec une certaine auto-dérision. Il y a clairement un côté rap conscient dans ce que je fais. Ma musique est politique dans le sens où elle ne raconte pas rien : elle parle de sexualité, des questions de genre, du quotidien d’un jeune de banlieue qui n’est pas blanc… Je parle d’homosexualité, du couple non hétéro. J’ai un entourage de gens qui ne sont pas hétéros et il m’importe de parler d’amour au sens le plus large possible. Je parlais trop dans mes précédents disques d’un point de vue hétéro. Avec cet album, je veux que l’on se sente concerné par la sexualité dont je parle même si elle est différente. »

Le métissage musical dont est capable A2H fait qu’il utilise, chose assez rare dans le rap, de vrais instruments. Contrairement à ce que l’on a pu lire dernièrement Sopico n’est donc pas le premier à avoir eu cette idée de mélanger flows dévastateurs et guitare électrique. « Je joue de la guitare et de la basse. J’avais mis ça de côté vers 2010-2011, époque où j’étais dans un truc très rap. J’ai amené ce truc, personne ne le faisait alors. Je ne reproche pas à Sopico de faire ça aujourd’hui, au contraire ce qu’il fait est très bon, mais je reproche aux médias qui sont censés avoir de vrais journalistes d’écrire : « Sopico le premier rappeur à jouer de la guitare.»»

Dans L’amour, album sorti en 2018, A2H faisait d’ailleurs un clin d’œil amoureux à la pochette du Electric Ladyland de Hendrix : «La guitare était mise en avant sur la pochette de ce disque pour que l’on voie que c’était de la musique jouée. J’écoute Buddy Guy tout comme 21 Savage. Je suis dans un Van Damme : un pied dans un truc, l’autre dans autre chose. Dans ma playlist tu trouveras aussi bien Pomme que Soso Maness. J’ai grandi avec le rap west coast, je n’ai pas été matrixé par le rap new-york contrairement à plein de rappeurs de ma génération. Dans le rap français j’aimais NTM, Lunatic, Nubi. J’aime aussi le rap d’aujourd’hui : Benjamin Epps, Josman, B.B. Jacques, Souffrance… J’écoute d’ailleurs plus de rap actuel que de rap old school. Mais je dois avouer que je n’écoute plus trop de rap en fait. Ce que j’ai écouté le plus cette année c’est Pomme. Sa vie doit être l’opposé de la mienne mais ce qu’elle écrit me parle. J’écoute Drake, j’aime les grands écarts dont il est capable. Le rap old school français, c’est mon école mais ce n’est pas ce que j’écoute. »

 

A2H, son entrevue est sur Longueur d'OndesUne rose et une lame

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Entrevue et photo: PIERRE-ARNAUD JONARD

 

 

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