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HARAH

HARAH

Beautés ténébreuses

Pour la plupart des gens, et en particulier pour les amateurs de science-fiction, Harah est un personnage que l’on trouve dans le cycle du célèbre roman Dune de Frank Herbert mais Harah c’est aussi un groupe de post-hardcore montpelliérain.

Ces musiciens revendiquent la dimension spirituelle que leur nom évoque. En écoutant leur musique, la connexion avec Dune apparaît évidente tant cette formation amène l’auditeur vers des contrées cosmiques inexplorées et un voyage à travers l’espace. Si le combo a été crée en 2014, les deux comparses qui le compose ont une expérience musicale bien plus ancienne : « On s’est rendu compte avec le temps que c’est dans ce projet que l’on se comprenait le mieux. »

 

HARAH au Rockstore

 

La maturation avant d’arriver à un premier album, sorti il y a quelques mois, a été longue, après une première démo publiée dés 2014. Pour arriver à ce premier effort studio, le groupe a réussi à convaincre nombre d’associations de la scène locale qui se sont investis dans le projet. « On a décidé au final de ne sortir l’album qu’en vinyle. »

Harah joue une musique à nulle autre pareille dans laquelle se télescopent plein de styles différents, du post hard-core au doom en passant par le metal et le post-rock. « Nos principales influences sont Kongh, un groupe suédois de sludge-doom et les Américains de Neighbours. Nous nous sommes nourris d’eux. On aime ce genre de groupes qui jouent sur les dynamiques. Nous apprécions de faire des choses compliquées qui paraissent évidentes. »

 

 

Les morceaux des Montpelliérains sont longs et atmosphériques flirtant souvent avec les dix minutes : « Nous n’avons pas peur de faire une musique instinctive qui pourrait paraître chiante. Nous adorons les morceaux répétitifs. Nous avons envie que les gens se sentent dans une bulle lorsqu’ils nous voient en concert. La structure de nos morceaux n’est pas évidente, mais on essaie de faire des choses cohérentes. Il y a dans notre musique des paliers comme il peut y en avoir dans le post-rock. » Si Harah évoque effectivement le post-rock, il utilise contrairement aux groupes du genre le chant : « Celui-ci est comme un troisième membre de notre structure. »

Au sein de la scène montpelliéraine, le duo apparaît un peu comme un ovni étant le seul à évoluer dans ce style musical : « Les duos montpelliérains vont surtout dans le noise avec une musique rapide. La nôtre est lente. Nous sommes à part, mais avons réussi à attirer plusieurs publics très différents les uns des autres : le public metal nous apprécie tout comme les gens qui aiment les mélodies. L’idée de fédérer le public qui aime la pop comme celui qui écoute du metal est quelque chose qui nous plaît. »

A l’écoute de leur premier album, disque d’une incroyable richesse, le groupe a assurément réussi ce pari audacieux. Harah prépare des dates pour l’automne. Il ne faudra surtout pas les manquer sur la route.

PIERRE-ARNAUD JONARD

Photo : DR

Harah – Gabu Records-Rejuvenation Records

>> Site de Harah

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