Envie d’une pause fraîcheur ? Faites le plein de découvertes musicales avec notre sélection estivale 2018 d’EP. Attention, talents !
STEVE AMBER
From a temple on the hill
Autoproduction
Deux ans après leur premier EP, les Bretons nous proposent depuis leur temple perché une galette de 5 titres absolument magistrale. Construite comme une bande-son autour de leurs clips video, elle enchaîne les plans folk psyché (“Dust”, “Mood swing moderator”) et trip-hop vaporeux dans la veine des anglais d’Archive (“At road’s end”,”The self as a wave”) avant qu’une charge héroïque dans un déluge de synthés – “What the radio plays” – ne vienne parachever le tout. Quelle claque !
XAVIER-ANTOINE MARTIN
ANTYNOMY
All love is not reserved
Autoproduction
Tournant autour d’une voix, pleine et céleste, qui s’impose au milieu d’arrangements ambient, de piano, de guitares réverbérées ou autres discrets petits bruitages, ce projet, mené par une musicienne franco-suisse inspirée, dessine tous un tas d’amples paysages et autres grands espaces naturels, pour finalement tisser une jolie pop mélancolique, pas loin de celle de London Grammar, élégante et passionnée.
ÉMELINE MARCEAU
Echappées belles – vol.1
Royal Bourbon
A l’instar d’un Bashung qui s’était offert avec Bleu Pétrole, un album où son chant pouvait s’épanouir à l’envi, Arman Méliès s’offre une gourmandise de chanteur, en reprenant magistralement quatre titres de ses consœurs et en proposant deux inédits. Pertinence des choix : “Le départ” de Maissiat, “Bleu” de Blondino, “Feu” de Fishbach, “L’amour en solitaire” de Juliette Armanet, “J’habite le possible” un poème d’Emily Dickinson interprété par la comédienne Céline Carrière et un instrumental “La fugue” où s’invite le saxophone d’Adrien Daoud. Le Vol 1 du titre laisse présager que cet EP ne restera pas unique, et c’est tant mieux !
ALAIN BIRMANN
BILLIE BIRD
La nuit
Les Exploratrices
Ce drôle d’oiseau nocturne nous vient d’au-delà des Alpes, plus précisément de Lausanne. Avec sa voix chaude et suave, elle vole aux dessus des eaux douces de la folk et de la chanson francophone. Souffle alors un petit air de spleen vivifiant, délivrant des ballades telle une ode à la nuit, sans tomber dans l’obscurité. Un univers où il est agréable de se poser sur une jolie branche.
CLÉMENCE ROUGETET
CANDÉLABRE
Candelabre
Solange endormie Records
Alors que beaucoup pensaient la cold wave endormie à jamais dans quelque château des Carpates, les Toulousains s’emploient à la réveiller aidés en cela par les esprits des Cure, Cocteau Twins et Dead Can Dance. Après deux morceaux sur un tempo assez rapide, “Fortress of Salvation” vient se poser majestueusement avant que “Last Rites” n’achève définitivement, sur fond de guitares réverbérées, le travail de séduction. À suivre absolument.
XAVIER-ANTOINE MARTIN
ÉCUME
L’ombre d’or
Autoproduit
Premier essai du Toulonnais Marc Perrot, jeune auteur-compositeur plein de promesses, cet EP est une belle mise en bouche, une carte de visite de haute tenue. Conçues dans un registre folk-rock, les chansons suscitent rapidement l’adhésion par leur qualité d’écriture et la profondeur du chant. Tantôt exécutées guitare-voix ou bénéficiant d’orchestrations plus élaborées, elles laissent entrevoir le potentiel de l’artiste, à son zénith sur “L’ombre d’or” et “Ville fantôme”, assurément les sommets du disque. Un long format est appelé de nos vœux.
ALAIN BIRMANN
À mi-chemin entre les styles trap et la nouvelle vague d’artistes qui se targue de faire du rap de iencli dans les traces d’Orelsan. Sans réinventer la roue, son travail de production est sans faille, malgré les thèmes abordés laissant parfois à désirer par un manque de réelle substance. Toutefois, l’attitude et un pan de la culture hip-hop y est omniprésente, sans verser dans la vulgarité.
PASCAL DESLAURIERS
ELSA KOPF
La vie sauvage
Fruity Music – Autoproduction
Non un énième documentaire animalier mais le titre éponyme premier né de son nouvel EP en français, anglais et allemand. La pop prend des tournures plus electro en un univers pastellisé, multicoloré et kaleodoscopique du type années 80 bien calé sur son temps d’exploration multi-styles. Du joyeux, libre, léger et spontanément écrit à écouter ou visionner via le vidéoclip en do-it-herself artisanal.
VANESSA MAURY-DUBOIS
EVA & MENADES
Eva & Ménades
Autoproduction
Plutôt que de réinventer les pourtours d’une certaine chanson-rock francophone déjà bien chevronnée (Mademoiselle K, Izia, Laetitia Shériff, etc.), le duo parisien respecte au contraire ses codes à la perfection et déploie une adorable sauvagerie, à coups de grosses guitares saturées, sonorités électroniques et puissance vocale indéniable, pour le plus grand plaisir des amateurs du genre. Électrique et saisissant.
XAVIER LELIEVRE
FANTOMES
Fantomes
Pan European Recordings / A+ LSO
Pas question de se laisser bercer par des histoires de maisons hantées, mais plutôt par une nostalgie des années 90, avec Nirvana en toile de fond. Pour ce duo parisien porté par Mus et Paul, ce premier EP est un voyage en apesanteur où se côtoient guitares saturées et mélodies légères. Un rock soigné, avec une dimension particulièrement sensorielle, qui transporte vers un imaginaire estival, où la carte postale d’un coucher de soleil au bord d’une plage de sable fin prend forme.
CLÉMENCE ROUGETET
Il nous vient du Blainville, à quelques encablures de Montréal. De son Québec natal, l’artiste nous ramène une folk enchanteresse. Un baume musical empreint de douceur où l’on rêve de grands espaces. Des harmonies simples, une rythmique lente, de quoi emmener les tympans vers un infini acoustique des plus agréables. Aérien.
CLÉMENCE ROUGETET
Au bord de la
G.Productions
Après Issue (2014), un premier album laissant entrevoir en Garz (alias Matthieu Garczynski) un réel talent, la suite arrive avec au menu 5 titres particulièrement réjouissants nous invitant à la reflexion et à l’action. Nous retrouvons avec plaisir ce chant déjà familier qui nous conte à sa façon, vision apocalyptique “Le grand réchauffement”, appel à la mobilisation anti-morosité “Stop sus halte”, scansion punk pour le respect des animaux “Rupture”, la mort “Où sont” et la nostalgie d’un monde disparu “Le passé”… Une réussite !
ALAIN BIRMANN
ROBIN FOSTER
La Forêt / Ma Unan
My Dear Recordings
Prélude à un nouveau long format à sortir plus tard cette année, le plus breton des compositeurs anglais nous offre ici en guise de mise en bouche quelques nouveaux titres, alternant instrumentaux (“La forêt”, “L’aber”), rock planant avec un “Ma anan” aux accents celtiques et magistralement interprété par sa complice Madelyn Ann ou bien encore cette superbe reprise avec Pamela Hute du Velvet Underground (“Oh ! sweet nuthin’”). Vingt minutes de pur bonheur.
XAVIER-ANTOINE MARTIN
L’approche musicale et l’interprétation vocale de cette artiste rappelle quelque peu Ariane Moffatt et Zaz avec ses textes coups de poings qui sont de véritables cri de cœur. Sa voix est appuyée par des vagues de synthés soigneusement sélectionnés, les arrangements se font occasionnellement grandioses et on pense à Cœur de Pirate pour le piano en avant-plan. Une promenade entre chanson et électro.
PASCAL DESLAURIERS
EP1
Autoproduit
Nouveau projet de Fabien Guy aka Liqueur Brune, auquel ont collaboré les musiciens Ravi, Hiroki et Graham, ce 1er EP sous cette nouvelle incarnation se revendique indie funk progressif et cinématographique. Une étiquette comme une autre, mais pour le coup totalement adaptée au propos, qui se veut, comme le spécifie l’artiste, une invitation au rêve, au voyage et à la danse. Entièrement instrumentale, cette proposition qui ne dédaigne pas charmer par de belles dispositions mélodiques, suscite beaucoup d’intérêt. Une suite est d’ores-et-déjà annoncée !
ALAIN BIRMANN
LOYA
Ti Lélé EP
Mawimbi Records
S’amusant dernièrement avec le répertoire des autres, le Réunionnais propose sur cet EP deux titres originaux accompagnés de remixes. Un format court qui sert d’annonce à l’arrivée de son prochain album Corail prévu en automne. Sur ce disque, il mélange musiques traditionnelles et électroniques comme sur “South” où l’accordéon, les samples de voix et les rythmes survitaminés se mixent parfaitement.
YANN LE NY
Tout droit venu de Pretoria, Afrique du Sud, ce duo fougueux dégage une rage électrique que l’on a rarement vue/entendue sur ce continent : punk, garage et noise sont les maîtres mots de sa musique à la fois urgente et libératrice, qui n’est pas sans rappeler celle de Thee Oh Sees, en forme de sauvagerie intense et psychée. De quoi donner à nos oreilles sont lot d’uppercuts rock pour l’année à venir !
ÉMELINE MARCEAU
MERCURIALE
Mercuriale
Grolektif Productions
Une pop-synthétique aux élans exploratoires, une musique à la fois sombre et lumineuse, interprétée de manière théâtrale par l’envoûtante voix de Jessica Martin Maresco. Une forme de mysticisme émane des créations du quatuor et l’auditeur se laisse emporter par leurs structures atypiques. Une sonorité puisant ses racines chez Cocteau Twins, Glasser, Braids, Austra, Poliça et My Brightest Diamond.
PASCAL DESLAURIERS
Dans le langage universel qu’est la musique, ce quatuor lillois embrasse amoureusement les codes du rock alternatif. Une voix féminine forte, portée par les torrents acoustiques de guitare et de basse, sans oublier les roulements endiablés des caisses claires de la batterie. Un univers rugueux où l’énergie collective ne prime pas sur l’individuelle, capable de faire voyager l’auditoire en quelques notes. Les nordistes signent ici un deuxième EP synonyme de belles promesses auditives et scéniques.
CLÉMENCE ROUGETET
NUIT OCEĀN
Midnight Seduction
Maison Ainsi
James Blake a pavé la voie à de nombreux émules pour ce genre de R&B futuriste un peu soul, à la manière de RY X, Sampha et Ghostly Kisses. Si les comparaisons sont nombreuses, l’artiste bordelais évite de peu le pastiche grâce à une réalisation impeccable et une interprétation fort bien sentie. Une ambiance sensuelle et éthérée, digne d’une soirée qui s’étire jusqu’aux premières lueurs du jour.
PASCAL DESLAURIERS
Ce percutant collage sonore se fait tantôt abrasif, tantôt kitsch, mais toujours pertinent. Les textes irrévérencieux rappellent parfois les années disco, tandis que le thème est résolument actuel. Un récit poétique sur une nappe sonore techno, voire IDM, avec des influences afrobeat pour son volet rythmique quelque peu atypique. Les remixes très inspirés valent également la peine de s’y attarder.
PASCAL DESLAURIERS
RAVAGES
Renaissance
Autoproduction
À peine la page du groupe Exsonvaldes tournée, Simon et Martin enchaînent sur une nouvelle aventure, s’attachant désormais à imaginer les contours d’une pop française futuriste, fruit de leur passion pour les auteurs d’anticipation comme Barjavel et Boule. Le temps, l’évasion (“Disparition totale et définitive”) et évidemment la renaissance sont omniprésents dans les textes dont les mots sont choisis avec justesse et bonheur. C’est tout simplement très réussi.
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XAVIER-ANTOINE MARTIN
SIRE
Cinematic A
Chancy Publishing
L’homme de théâtre qu’il fut à ses débuts sait combien il est important de soigner son entrée. C’est ce que Jiben Sire fait ici en ouvrant avec une reprise du “Wicked game” de Chris Isaak, parfaite pour démontrer que sa voix n’a rien perdu de sa chaleur. Retour ensuite à son univers, tantôt electro-pop comme sur “Light is a fight”, tantôt plus intimiste, le tout faisant la part belle aux instruments virtuels. On a vraiment hâte d’écouter l’album prévu cette année.
XAVIER-ANTOINE MARTIN
SUPERNAIVE
Lions & Pigs
Schlo Music
Ce projet de deux frères parisiens verse dans le downtempo qui allie autant de sonorités organiques que synthétiques. Une variation de musique électronique aussi recherchée que sophistiquée au niveau de son esthétisme musical et visuel. Avec des moments ambiants, voire planants, et avec des éléments de musique industrielle, l’atmosphère du second maxi de la formation est aussi prenante que nocturne.
PASCAL DESLAURIERS
THE VALDERAMAS
The Valderamas
Howlin Banana Records – Azbin Records / Modulor
En un battement de cil, ou plutôt de baguette de batterie, ce trio breton s’envole pour l’Amérique des années 60. Cinq titres durant, les Rennais offrent du miel pour les oreilles sensibles aux tonalités rock et folk des sixties. Une bande son de six titres à la mécanique instrumentale sophistiquée annonciatrice d’une belle saison estivale colorée et métissée. Embarquement immédiat garanti.
CLÉMENCE ROUGETET
VILAIN CŒUR
Vilain Coeur
Roscia Records
Avec ce premier maxi, le duo lyonnais fait une pop synthétique énergique entre chanson et électronique, au fort potentiel radiophonique redoutablement efficace. Le binôme se démarque par une interprétation assumée, ainsi qu’un beau dynamisme vocal masculin et féminin, se lançant allègrement la balle. Le traitement sonore inspiré démarque la formation de la masse.
PASCAL DESLAURIERS
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