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DIRTY DEEP

Une modernité roots

On avait laissé Dirty Deep il y a trois ans avec un album acoustique. Les voici de retour à l’électrique avec Trompe l’œil qui montre des Alsaciens au sommet de leur forme.

 

 

Ce qui est intéressant avec Dirty Deep c’est que malgré leur profond amour du blues le trio ne s’est jamais contenté de n’être qu’une version française du Blues du Delta. Bien au contraire le combo a toujours repoussé les limites du genre. C’est encore le cas avec ce qui est peut-être leur disque le plus éclectique à ce jour : « J’avais déjà envie d’exploser les frontières musicales dès notre deuxième album, Shotgun Wedding, un disque sur lequel il y avait même du hip-hop » nous confie Victor Sbrovazzo. « “Shoot first” est peut-être le morceau le plus punk de toute notre carrière, il y a aussi un titre avec du yoddle, “Waiting for the train”. En allant vers quelque chose de plus produit nous allons peut-être davantage vers quelque chose à la ZZ Top que vers RL Burnside. Nous nous sommes toujours revendiqués blues car je joue de l’harmonica mais j’ai aussi grandi avec Nirvana. J’adore le blues de la Nouvelle-Orléans à la Dr John mais je n’écoute pas que ça. Aux États-Unis le public, les médias se foutent des étiquettes. C’est très français les étiquettes. »

Produit par Shanka de No One Is Innocent ce nouvel opus est aussi peut-être le plus léché de toute la carrière de Dirty Deep avec une approche parfois presque pop : « On a beaucoup maquetté pour ce disque. On a eu du temps pour travailler sur la pré-prod. Du coup c’est peut-être pour cette raison qu’il y a ce côté léché dont tu parles. Nous n’avons pas fait cela pour gagner un public plus large. C’est arrivé naturellement. Shanka a une culture garage à la Black Keys. Il connait super bien le blues, la country. Il produit de la musique pour des films, pour des vidéos. De ce fait il connait super bien les codes de la musique et comment les casser. »

Malgré cette ouverture d’esprit, les Alsaciens conservent et perpétuent l’esprit du blues, ne reniant pas le genre mais le re-modelant et le modernisant,  à l’instar d’un Rival Sons aux États-Unis : « On essaie de capter l’énergie du moment. Avec ce disque on a voulu garder l’énergie du live mais en travaillant davantage au niveau de la production. On a enregistré l’album dans une ferme jurassienne. J’aime ces endroits où tu peux rester enfermé en studio dix jours durant sans voir personne ni avoir la moindre distraction. »

De ZZ Top à Cream en passant par Hendrix le power trio a produit nombre de joyaux musicaux. Dirty Deep poursuit cette tradition de la plus belle des manières possibles avec un Trompe l’oeil que l’on peut légitiment considérer comme le sommet d’une carrière pourtant déjà bien remplie.

 

Entretien et photo : Pierre-Arnaud JONARD

Trompe l’œil – Junk Food Records

https://www.facebook.com/dirtydeep.official/

 

 

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