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Printemps de Bourges – Crédit Mutuel 2023

Résumé du Jour 3 : Rock, sexe et émancipation

« We are fuckin Lesbians ! » Le cri de guerre de la chanteuse des Lambrini Girls, riot girls de Brighton, venues secouer la salle du 22, donne le ton de l’édition du Printemps de Bourges 2023, un festival ouvert plus que jamais à la diversité. De la sueur, du sexe et de l’adrénaline. Voilà le résumé de cette journée bien secouée, la plus rock de l’affiche.

 Lambrini Girls

C’est un peu masochiste, le soleil reste de la partie mais les festivaliers s’engouffrent toujours avec le smile dans le magma et la promiscuité des salles. Jolie fréquentation toute cette semaine pour la sélection des Inouïs alors que les concerts débutent à 12h30 !

Exaubaba en tous cas avait déjà la recette pour secouer les foules. Le rappeur originaire de Kinshasa a ouvert la journée avec une énergie de dingue et surtout une générosité qui ont embarqué tout le monde avec bain de foule obligatoire sans passage par le pédiluve. Du rap à haute teneur en vitamine D avec tenue flashy et punchlines espiègles.

 Denys Roses

Changement d’ambiance avec les corses de Denys Roses, le projet de Rosa Rocca Serra, chanteuse habitée par l’esprit du rock US des 60’s et la poésie de la Beat Genration. Voyage attachant entre ballade et rock écorché avec bien sûr la fameuse rose pour orner chacun des pupitres ou pieds de micro de la formation.

Brique Argent

On retiendra aussi le live de Brique Argent, artiste stéphanois qui déboule sur scène en mode chorégraphie épileptique. Une boule d’énergie qui sort brusquement de sa boîte de couleur résolument noire. Sa musique, mélange de programmations et de chansons, est un concentré de spleen et de poésie.

Par.sek

Gros coup de cœur du jour dans cette sélection du jour des Inouïs : la folie du trio Par.sek. Un chanteur, longue tige maquillé et cheveux verts, un bassiste mutant et une vidéaste qui projette en direct sur un énorme ballon suspendu au-dessus de la scène les images qu’elle filme de ses acolytes ou du public. La formule est originale visuellement mais aussi musicalement avec un mélange de techno, d’énergie punk et de textes en français totalement surréalistes pour évoquer le mensonge (avec déclenchement d’un playback qui permet à chaque membre de lâcher son instrument), mais aussi l’abhorration des jeux de plage et du Molki en particulier ! Humour noir et techno pop acidulée portée par un chanteur charismatique et un bassiste atomique. Par.sek vaut plus qu’un détour.

 

Ada Oda

Et j’en termine par les autres coups de cœur de cette journée qui célébrait le rock sous toutes ses formes en fin de journée dans la double salle du 22 avec la power pop des belges de Ada Oda. Tout est bon à prendre dans ces mélodies portées par un groupe de furieux et une chanteuse d’origine italienne à la voix délicieusement espiègle. Alice au pays des Merveilles dans un magasin de sucreries indie pop. L’énergie de ce groupe qui vient de sortir son premier album est le moment fraîcheur de la soirée.

Lambrini Girls

Ensuite, ça se pimente singulièrement avec le trio de riot girls Lambrini Girls. Du punk rock assez basique mais porté par une chanteuse guitariste bien allumée, qui aura arrosé le public en fusion de bière avant de multiples incursions dans la fosse et un final en sous-vêtements et collant résille. Elles sont faites de grands copains avec Joe & The Shitboys, groupe de hardcore des Iles Féroé revendiquant également son gay power fast and furious avec chanteur en short flottant totalement débridé.

 Deadletter

On retiendra aussi la prestation de Deadletter, groupe londonien porté par un charismatique chanteur qui ressuscite les heures glorieuses du post punk du début des 80’s, avec énergie écorchée et accent lad mais aussi une pincée de saxophone et d’influences 60’s qui évoque un lointain cousinage avec la mixité culturelle de The Specials et Madness.

The Psychotic Monks

Enfin final de feu pour The Psychotic Monks. Il est question ici d’expérience sensorielle, de transe punk qui nous emmène très loin pour peu que l’on s’abandonne à ce cocktail expérimental de rock bruitiste porté par 4 musiciens en osmose qui apportent chacun leur couleur et leur singularité à ce déluge généreux d’électricité organique qui réveille les shakras. The Psychotik Monks, groupe français absolument unique dans le paysage musical par cette démarche avant-gardiste qui lui a valu la couverture du récent Longueur d’Ondes.

 

Texte : Christophe CRENEL

Photos : David POULAIN

 

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