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Printemps de Bourges – Crédit Mutuel 2023

Samedi 22 avril : Dernières décharges d’adrénaline et bilan du 47ème printemps de Bourges

Après d’ultimes concerts, clap de fin sur ce 47ème Printemps de Bourges marqué par le succès des créations (la carte blanche à Thomas de Pourquery, le spectacle DESIR(s) imaginé par Oxmo Puccino ou la trilogie 72) et la mise en avant de projets qui télescopent chanson, culture rap et électro. La proclamation des lauréats des Inouïs confirme l’envie de métissage avec comme grands gagnants : Brique Argent, Demain Rapides et Aghiad, 3 artistes qui faisaient partie de notre shortlist coups de cœur de la semaine.

Oui, le 22, lieu emblématique du festival, va nous manquer avec ce public échevelé naviguant entre ses 2 salles, abritant la sélection des Inouïs en journée et, le soir, une programmation plus pointue. Parmi les derniers Inouïs de la semaine à dévoiler leurs talents, mention spéciale pour la feel good pop ultra énergique des marseillais de Social Dance. Confirmation que ce trio a tous les atouts pour mettre un peu de couleur dans le paysage pop de l’hexagone avec une musique qui évoque la turbulente scène New-Yorkaise du début des années 80 et tout particulièrement Tom Tom Club, projet dissident des Talking Heads.

Social Dance

Impressionnant aussi la puissance et le charisme sombre du rappeur AnNie .Adaa qui ponctue chacune de ses chansons de son interjection « Chien ! ». Les programmations presque indus et punchlines sortent les crocs pour exorciser la dépression. L’homme aime rester dans l’ombre sur scène mais il ne devrait pas y rester longtemps.

AnNie .Adaa

Joli accueil encore pour la pop multiple du Québecois Thierry Larose, une valeur sûre déjà chez nos cousins de la belle Province, et pour la mélancolie du duo Nous étions une armée et sa pop sous Xanax nourrie de guitares, de machines et de voix.

Il faudrait être Octopus ou Vishnu pour pouvoir glisser en même temps une tête ou un bras dans chacune des salles où se jouent les différents spectacles. On retiendra donc au hasard de nos escapades vers la place Séraucourt et sa nouvelle Maison de la culture la soul puissante de notre Tina Turner à nous, l’impressionnante Sandra Nkaké, chanteuse de feu à la parole humaniste.

Sandra Nkaké

Superbe concert également du toujours classe et inventif Bertrand Belin dont les chorégraphies, les saillies guitaristiques et les interludes à l’humour surréaliste valent à eux seuls le déplacement.

Bertrand Belin

La pluie nous a ensuite poussés à trouver refuge sous le chapiteau du W, dans l’antre du démon : show pyrotechnique impressionnant pour Vladimir Cauchemar, l’homme à tête de mort. Ici on ne fait pas dans la nuance, de la techno gothique au lance-flamme qui n’hésite pas à tenter quelques incursions en terre R&B et musiques ethniques pour jouer sur le playground de Major Lazer. Mais le vrai coup de chaud n’était pas au bout du chalumeau de Vladimir Cauchemar.

Vladimir Cauchemar

La communion avec le public en mode corps à corps c’était pour le final dans la salle fétiche du 22 avec les shows d’Acid Arab et d’Irène Drésel avec sa transe technoïde dans son habituel décor fleuri.

Irène Drésel

Le Printemps de Bourges, c’est donc fini. Les 3 lauréats des Inouïs affirment un peu plus le triomphe d’une chanson très actuelle nourrie de culture rap et d’électro, avec le stéphanois Brique Argent et l’électrisant Lillois Demain Rapides.

 Inouïs

Le prix du public RiffX lui ouvre d’autres horizons avec la plus belle réussite de la semaine : la voix et le oud de Aghiad qui en formule trio réussit à inventer une musique mélodique, dépaysante, à la fois organique et moderne. Une ouverture sur le monde et les sons actuels qui n’oublie pas son âme.

 Texte : Christophe CRENEL

Photos : David POULAIN

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