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MUDWEISER

Mudweiser, leur album So Said the Snake sur Longueur d'Ondes

DE LOFOFORA À MUDWEISER

Pilier de la scène stoner française, les Montpellièrains de Mudweiser, menés par Reuno, chanteur de Lofofora, sortent aujourd’hui leur troisième album So Said the Snake. Un disque qui fleure bon les road-trips et le cinéma d’horreur de série B.

Le groupe fêtera bientôt ses quinze années d’existence. Leur premier EP remonte déjà à 2006. Suivront deux albums, pierres angulaires du stoner à la française. On n’avait plus de nouvelles depuis cinq ans mais ils reviennent avec un excellent album. Si à ses débuts, comme bon nombre de groupes stoner, Mudweiser revendiquait l’influence de Kyuss, ils nous révèlent aujourd’hui une palette musicale bien plus élargie puisque l’on entend désormais chez eux des sonorités soul et blues. Reuno explique d’ailleurs qu’il écoute de plus en plus de musiques de ce genre qui ont orienté son chant. « J’aime beaucoup Johnny Cash, les Black Crowes, le hard-rock psychédélique et les Black Angels. Ce mix fait que la musique de Mudweiser a beaucoup évolué depuis nos débuts. »

 

 

Le combo évoque ainsi l’Amérique profonde, celle qui écoute de la country et du blue-grass. Leurs influences nord-américaines ne sont pas que musicales mais puisent également dans la littérature et le cinéma. « J’aime beaucoup Selby Junior et les polars de Chester Himes, les films de série B et l’underground US. La photo de pochette du précédent album m’avait été inspirée par Vanishing Point, un film que j’adore et qui pour moi, représente la vie. Celle du nouveau disque est quant à elle influencée par les films d’horreur que je regardais dans les années 80. Je l’ai une nouvelle fois réalisé moi-même. »

Cet underground, Mudweiser en faisait également partie jusqu’il y a peu. Aujourd’hui, le groupe commence à avoir une notoriété certaine car comme le dit Reuno, « la scène stoner commence à s’installer. » Mais si le groupe a su perdurer au fil des années, c’est parce que c’est avant tout une bande de potes extrêmement soudée : « Depuis le début, on fonctionne ainsi avec le responsable de notre label, Abel, de Head Records. Il venait nous voir sur la route. Dès que l’on a un projet d’album, on lui en parle, on le fait et lui nous trouve des dates. Tout roule d’une façon extrêmement simple. »

Mudweiser, leur album So Said the Snake sur Longueur d'Ondes

On s’étonne de la façon dont Reuno peut jongler avec ces quatre projets actuels : Mudweiser, Madame Robert, Lofofora et les Tambours du Bronx mais pour lui rien n’est plus simple : « Cela peut surprendre des gens d’être dans quatre groupes différents mais en fait c’est comme un comédien qui joue différents rôles. J’aime trop de styles de musique pour m’enfermer dans un truc. Je ne suis pas dans les affres de la création et j’ai assez d’énergie pour m’organiser. Cette année, j’aurai écrit quarante morceaux : 11 pour Lofofora, 13 pour Madame Robert, 8 pour Mudweiser et 6 ou 7 pour les Tambours du Bronx. » Et pour n’être jamais dans la routine, Reuno a choisi pour le neuvième album de Lofofora de faire un album accoustique, loin des standards metal du groupe. « Pour moi, il est important de savoir prendre des risques, et faire cet album acoustique en était un. »

En multipliant tous ces projets, on se dit que Reuno doit passer sa vie sur la route entre Lofofora basé à Paris, les Tambours du Bronx à Nevers et Mudweiser à Montpellier, mais il nous explique que les progrès de la technologie permettent de travailler à distance : « Pour Mudweiser, on s’échange des fichiers par le Net. J’écoute ce que les autres membres du groupe m’envoient. Il m’arrive aussi de descendre à Montpellier pour que l’on bosse ensemble. Notre guitariste possède un studio à Frontignan. » Cette boulimie de travail permet aujourd’hui à Reuno d’être au sommet de sa créativité et de nous offrir des œuvres musicales aussi variées qu’intéressantes.

 

>> Site de Mudweiser

PIERRE-ARNAUD JONARD

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