Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

ROSCOE

 Les sommets de Roscoe

Le rock belge n’a pas trop de soucis à se faire. Avec un deuxième album très classe et planant, les Liégeois de Roscoe assurent la relève. Ce n’est pas du Brel mais les vagues rochers caressent quand même les vagues.

Il y a des héritages auxquels mieux vaut finalement ne pas trop penser parce qu’ils donnent des complexes. Faire du rock en Belgique, c’est nécessairement passer après dEUS, Ghinzu, Girls in Hawaii, My Little Cheap Dictaphone, et toute une flopée de groupes qui ont écrit ces vingt dernières parmi de belles pages du rock. Alors, quand un petit nouveau arrive sur le devant de la scène, il est forcément ausculté de près, regardé à la loupe.

Apparu il y a trois ans avec un disque où se mélangeaient un rock aux tempos lents et un versant plus héroïque, Roscoe ne nous avait pas laissé (laissés) beaucoup de souvenirs, mais la chose devrait être réparée avec Mont Royal, qui paraît dans les derniers jours d’octobre en France. Grâce à ce deuxième essai toujours tourné vers les atmosphères planantes, les cinq garçons de Liège creusent une veine électro et rock et le résultat est, disons-le tout net, très classe.

Roscoe - Photo : Michela Cuccagna - Longueur d'Ondes N°76

 

Une filiation avec Midlake

Qui sont-ils, ces cinq Liégeois ? Leur nom déjà ne ment pas puisqu’il a été emprunté à une chanson du groupe indé américain Midlake et puis, bien entendu, il y a cette musique dans laquelle le décor planté tient autant de place que la mélodie, sinon plus. « On est très influencés par des groupes du Nord de l’Europe, comme Sigur Rós. Il faut que chaque chanson ait une atmosphère, un univers », reconnaît volontiers Pierre Dumoulin, le chanteur.

Des heures en studio passées à « chipoter autour de un, ou deux sons » afin de créer cette brume électronique et des chansons qui viennent après, cela a longtemps été une méthode de travail. Mais le groupe est sorti de ses rails habituels, notamment porté par sa collaboration avec le producteur Luuk Cox. La rencontre avec le musicien électro n’a même jamais failli se passer car Pierre Dumoulin ne voulait pas passer après tout le monde, être un « suivant » sur la liste d’un collaborateur très demandé (Stromae, Girls in Hawaii, MLCD). « J’ai commencé à lui dire que je ne voulais pas travailler avec lui et il m’a répondu : “Ça tombe bien car je n’ai pas aimé votre album”, rapporte le chanteur de Roscoe.

 

 

Chez lui au Québec

Mont Royal parle de ce mécanisme à double sens de circulation qui « fait qu’on casse la routine, pour se sentir mieux quand on revient à cette routine ». En renouvelant leur manière de faire, les Liégeois ont trouvé une autre efficacité et les chansons sont devenues plus évidentes, sans pour autant que les ambiances n’en pâtissent. « Elles sont plus solides et même plus faciles à jouer en live », assure Pierre Dumoulin. Les Belges qui ont déjà « enfoncé quelques portes » en France espèrent continuer sur ce même chemin.

Quant au Québec, ce Mont Royal rappelle que le groupe se sent – à l’image de notre mag’ – chez lui dans une Belle Province aux grands espaces insensés. Même s’il chante – comme beaucoup de groupes wallons -, en anglais, Roscoe a trouvé une terre d’accueil là-bas et son concert au théâtre du Rialto dans le cadre du festival anglophone Pop Montréal reste comme un beau souvenir. « Je reviendrai à Montréal », dit Charlebois. Franchement, c’est tout le mal qu’on souhaite à ces nouveaux fils de l’air.

 

Le site de Roscoe

Mont Royal / Pias

BASTIEN BRUN

 


Roscoe

Mont Royal

ROSCOE en entrevue su Longueur d'OndesFini les cassures de rythmes et les complications. Pour son deuxième album, Roscoe a gardé les atmosphères vaporeuses, mais a donné à ses compositions l’air dont elles avaient besoin. Son rock électro aux tempos lents fait souffler un vent du nord sur les sommets de ce Mont Royal et on pense souvent à des groupes planants comme Midlake, The Besnard Lakes ou les Norvégiens – trop méconnus – Madrugada. Est-ce que la croix qui domine Montréal y serait pour quelque chose ? En tout cas, ces Liégeois qui souhaitaient sortir de leur zone de confort, y sont parvenus haut la main.

 

ARTICLES SIMILAIRES