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JANICE IN THE NOISE

Poupée de son

Supergroupe ? Le casting y ressemble : bassiste de Keziah Jones, guitariste de NTM, batteur de Beat Assaillant et choriste de FFF / Saïan Supa Crew… Pas étonnant que l’équipée rock de Janice In The Noise possède un appétit féroce pour le live.

Janice In The Noise ©Laura Bonnefous - Longueur d'Ondes N°76

Toujours pas convaincu ? Prenons le CV de la chanteuse Janice : des origines italo-guadeloupéo-anglaises, des débuts en tant que soprano gospel, plus de 400 dates au compteur (aux côtés de Camille Bazbaz, Phoenix, Dj Medhi et Sinclair – la plupart hors de France) ou encore des premières parties de St Lô, George Benson et Melody Gardot… Il y a tout de même de quoi piquer l’intérêt du badaud.

Au fond, je n’ai pas la gueule de l’emploi !

Des faux départs ? La Parisienne en a connu deux : un groupe abstract-soul, il y a 15 ans ; un autre électro-hard 5 ans plus tard. Avant de trouver la bonne formule, mélangeant attitude glam et sons rock. Pourtant, la chanteuse avoue « avoir arrêté d’en écouter. » Non par dégoût, mais par envie de « se supprimer les œillères et s’affranchir des références. » Elle ajoute : « Au fond, je n’ai pas la gueule de l’emploi ; car malgré mes vêtements plus connotés R’n’B, ma vie est vraiment rock’nroll » !

Justement, lorsque l’on pointe son physique en décalage avec son âge (avec un tel parcours, cela paraissait évident…), Janice précise qu’elle « ne le donne jamais » Il ne s’agit guère de coquetterie féminine mais d’un excellent moyen pour déminer les éventuels aprioris : « C’est important de juger un premier projet de façon neutre. Dès lors que tu as de la bouteille, on trouve le résultat étonnamment normal… Et puis, on peut être une femme-enfant à 12 ans comme à 40. Tout est une question de spontanéité. Et, en l’occurrence, je n’en manque pas ! »

Certains la comparent à Samaha Sam (Shaka Ponk) ou Skin (Skunk Anansie) pour ses mimiques, ses envolées ou sa facilité à alterner sets acoustiques en showcase et concerts rock sous tension. Elle, en passionnée de hip-hop, préfère s’imaginer une filiation avec l’Américaine Santigold : « Une habituée de l’image et une proposition artistique qui, comme moi, se développe sur plusieurs volets et plusieurs styles ». Ainsi, ce premier ce premier album en est la pierre inaugurale, dans son versant rock. Rappelant que la volonté initiale était tout de même un « power trio avec un groove urbain ».

 

Pour autant, Janice, qui préfère « l’énergie à la colère ou la mièvrerie », dénonce les discriminations « sur un mode simple et direct ». En témoigne le titre « Get It Free Danger », évoquant avec une fausse légèreté les dangers d’une starification précoce. Comme un rappel à l’ordre puisé dans son vécu. Une leçon retenue et digérée qui permet de mieux se raconter. Car c’est bien de la misogynie, du statut de minorités ethniques ou du sentiment de rejet social que naissent ses textes.

Rien ne sert de courir : il faut partir à point ? L’évidence crève les yeux. Ou comment une fable du  XVIIe siècle donne aujourd’hui raison à Janice.

Site de Janice In The Noise

Texte: SAMUEL DEGASNE

Photo: LAURA BONNEFOUS


Electric 

X-Ray Productions

Janice In The Noise Electric - Longueur d'Ondes N°76Cet album a tout du rock hydride coolos à écouter en décapotable. Pour preuve : « Hero » se décline en ballade à cordes avec l’héroïne à la guitare acoustique ; « Beauty And The Beast » sonne aigre-doux grâce au duo avec le frontman de Tumi & the Volume — recruté pour « son flow hip-hop très africain » ; ou encore « Emergency », qui bataille avec les synthétiseurs et les chœurs dans la pure tradition eigthies (magnifique break / montée en milieu de morceau). Un premier volume tout en ambiguïté, tant dans les arrangements que dans les textes. Bel hommage à un complexe de Peter Pan qui prend véritablement son envol sur scène.

 

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