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FESTIVAL A NOUS PARIS / ENTREPRISE

Montreal_Fabrice Lassort
Le 23 février 2015 au Point-Ephémère (Paris)

CADRE : Au Point-Ephémère, sur les berges du canal Saint-Martin, à deux pas du métro Jaurès.

MÉTÉO : Par une nuit d’hiver humide et fraiche.

CARTE D’IDENTITÉ : Festival itinérant dans différents lieux phares de la musique à Paris, l’événement fête cette année sa quatrième édition. Pendant 2 semaines, du 14 au 25 février 2015 et dans 9 salles différentes (le Trianon, la Maroquinerie, le Badaboum, le Trabendo, la Gaité Lyrique, le Pop up du label, le Carmen, le Point Éphémère et l’Olympia), le magazine urbain À Nous Paris en partenariat avec Super ! le tourneur, propose une programmation ambitieuse qui présente aussi bien des talents émergents que des artistes confirmés.

LE PLUS : Une soirée consacrée aux artistes du label Entreprise avec des groupes 100% francophones qui manient le verbe et la note avec brio.

LE MOINS : La jauge du Point Ephémère qui a contraint de nombreuses personnes à rester sur la touche. Les groupes programmés ont été victimes de leur succès, ou bien le lieu n’était pas adapté…

LA BÊTE (DE SCÈNE) : C’est à coup sûr Bagarre dont la synth-pop hybride à l’esthétique club déploie décidément toute sa puissance en concert ! On le savait, le groupe est habitué à rompre la monotonie en faisant varier les chanteurs au centre de la scène. Les styles, les rimes et les personnalités s’alternent, chacun reprenant ses forces avant de retourner dans l’arène . Cette fois plus que jamais, le tambourinement extatique du groupe emmene son public loin, quelque part dans le feu d’un soleil explosif. On note tout particulièrement, la prestation d’Arthur au milieu de la foule, véritable crooneur techno qui a su galvaniser son auditoire.

LA TRANSE : Le set des Blind Digital Citizen constitue un moment à part dans l’esthétique de la soirée. Fait de réverbes abyssales, de projections vidéo oniriques, de pyramides immaculées, leur prestation évoque les stridences polaires des aurores boréales mêlées à la froideur aquatique des vagues électroniques. Soutenues par une rythmique implacable, l’atmosphère déployée plaçe la salle dans un état paradoxal entre lévitation et pesanteur. On peut toutefois déplorer une scénographie un peu chargée qui ne favorise pas le mouvement sur scène.

LE GRAND MOMENT : Grand Blanc est sans conteste le temps fort de la soirée. Et de fait, le venin du quatuor parisien (Metz, c’est du passé désormais) prend l’audience à la gorge pour y déverser son poison succulent. Parés d’or et de cuir le groupe livre une prestation étonnement lumineuse, loin de la cold wave emprunte de noirceur et du sérieux dans lesquels on a trop souvent tenté de les enfermer. Leur son, surtout, a acquis en maturité – le travail en résidence a porté ses fruits -, on en oublierait presque les petites imperfections et maladresses qui peuvent encore subsister.

LA PETITE PHRASE : Prononcée par le chanteur des Blind Digital Citizen à la suite d’applaudissements nourris : « Content que ça vous plaise ! Ça vous dit qu’on baise ? » On peut tiquer sur le fond, mais sur la forme ça reste irréprochable…

L’APOTHÉOSE : Le finale de la soirée, le titre « Samedi la nuit » de Grand Blanc, véritable hymne repris à l’unisson par la foule qui danse à en faire trembler les murs du Point Éphémère.

Alexandre Hiron
Photos Léo Delafontaine & Alexandre Hiron

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