ABRAHAM FOGG
Metamorphosis
Autoproduction
Duo composé du réalisateur, scénariste et compositeur Grégoire Vaillant et du réalisateur, directeur photo et monteur Charles-Edouard Dangelser, Abraham Fogg nous offre un splendide EP. On navigue ici entre expérimentations electro du fameux label Warp et climats mystiques et aériens à la Arvo Pärt. Certaines plages s’avèrent contemplatives, quand d’autres cherchent l’émotion. C’est beau, mystique et puissant. Une œuvre rare.
PIERRE-ARNAUD JONARD
AKSAK MABOUL
Tous KO
Crammed Discs
Après un disque paru en 2020, Figures, qui avait assis le duo bruxellois tout en haut de la pop expérimentale francophone, cet EP propose un remix malin de ce dernier essai en invitant des artistes de marque dont Cathy Lucas, figure de proue des psychédéliques Vanishing Twins. En résulte un disque aux compositions danses et luxuriantes, dont le fameux “Tous KO” et ses vocalises extraites d’un enregistrement datant de 1982, Chez les Aborigènes. Un maxi qui s’apparente à une véritable jungle sonore, croisant les temporalités et les styles musicaux avec dextérité !
JULIEN NAÏT-BOUDA
ALEXIA C
Driving with pomegranates
Autoproduction
La dream-pop est de loin le style qui se rapproche le plus de cet EP entièrement autoproduit. Ses mélodies douces et sa rythmique calme donnent envie regarder le soleil se lever en déjeunant. Un véritable cocon de nuage de coton douillet et protecteur pour commencer la journée.
Le climat apaisant de ce maxi éloigne avec tendresse chaque nuance de stress possible pour promettre une détente absolue et sans faille.
APOLLINE GAY
AS A NEW REVOLT
Fares
KNT Label
En France, ce duo perpétue avec détermination l’esprit fusion des années 90s. RATM et Asian Dub Foundation seraient 2 références permettant de situer le style agressif et revendicatif d’AANR, entre hardcore musclé et transgression electro-punk-dub. Sur ces 5 titres épiques et rageurs, la frontalité est assurément le chemin le plus court pour libérer la colère et résister au politiquement correct.
LAURENT THORE
BALM
She
Ebisu Records
Le groupe parisien nous offre un EP de très grande qualité. Leur pop élégante et sophistiquée navigue quelque part entre Radiohead et Phoenix avec quelques pincées prog-rock pour bonne mesure. C’est sans doute pourquoi les titres du combo sont assez longs, permettant de créer des atmosphères qui nous invitent à aller côtoyer les cieux. La production est de qualité et permet de donner une belle ampleur aux quatre titres proposés.
PIERRE-ARNAUD JONARD
BEBLY
Le spleen à présent
Bebly records
Fini les larsens et les guitares saturées, en 2021, Bebly s’assagit et opte pour la douceur. Dans une formule acoustique inédite, Benjamin et De Nuit nous proposent cinq titres indie-folk chantés en français. Si la manière de s’exprimer est bien plus sensible et fragile, le propos reste résolument punk. Entre failles, spleen et extinction, Bebly a su manier guitares et stylo, pour un ensemble à fleur de peau.
MATHILDE VOHY
BLESSINGS
Holding the universe together
Freemount Records
Activé par le talentueux Adam Wood, ce collectif inspiré et complice invoque avec envie le son et l’insouciance des années 70s, en laissant pleinement s’exprimer solos de guitares héroïques, nappes de synthés vaporeuses, expressivité rock, harmonies vocales nostalgiques. Beaucoup de tendresse et d’énergie irriguent ces 4 titres nuancés et maîtrisés qui n’ont pas peur du lyrisme et de la mélodie.
LAURENT THORE
CAPTAIN OBVIOUS
Let’s do porn
Tadam Records
Après l’essai plus que concluant du premier disque, les frangins Angus et Joseph déboulent avec un deuxième EP survitaminé à coups de riffs dévastateurs soutenus par une batterie de mort de faim. En résulte un rythme infernal sans répit aucun, imposé durant les 5 titres de ce disque au format court dont ont aurait aimé qu’il soit un poil plus long histoire de prolonger le plaisir de ce que l’on pourrait qualifier avec enthousiasme de “gang bang sonore pour headbangers”, histoire de rester dans le thème. Et si l’on perçoit évidemment ici et là l’influence de groupes comme Royal Blood, désormais les élèves sont en passe de dépasser leurs maîtres. En deux mots : du rock porn comme on l’aime.
XAVIER-ANTOINE MARTIN
CHIARA FOSCHIANI
Trouble maker
Autoproduction
Chiara Foschiani n’a que dix-huit ans mais elle fait preuve sur son premier EP d’une grande maturité musicale. Elle nous offre ici cinq titres où le mariage piano voix fonctionne à merveille. L’artiste, contrairement à nombre de musiciens contemporains ne va pas dans la surenchère musicale, tend au contraire vers l’épure. C’est ce qui fait toute la beauté de cet EP. Les sujets traités ne vont pas davantage vers la facilité puisqu’il est question de santé mentale, d’addictions, de relations toxiques et de pédophilie. Des textes intelligents sur un trip-hop soyeux : une artiste est née.
PIERRE-ARNAUD JONARD
COURROUX
2
Autoproduit
Dédié à la mémoire de son père récemment décédé, le second EP du producteur et guitariste marseillais Fabien Guy sous l’alias Courroux, nous embarque dans un voyage hypnotique, à dominante instrumentale, à l’exception du titre “Astilla” chanté en anglais. On retrouve avec plaisir cette musicalité éminemment rock et cinématographique qui avait su séduire en 2019, lors de la parution de son premier opus. L’électronique et la guitare s’adonnent à de plaisantes circonvolutions, et tissent un emballant écrin musical, fait de tensions et de douces accalmies.
ALAIN BIRMANN
DIGITAL VELVET
Misled Animals
Unicum Music
Le point fort reste cette ouverture trip-hop élégante des Toulousains, où la manière de chanter d’Emilie Chick, le côté feutré des arrangements rappellent aussi bien Morcheeba que Goldfrapp. S’enchaînent une lente litanie minimaliste et saturée, survolée par la voix chargée de David Authié, entre Mick Harvey et Marylin Manson, et enfin des retrouvailles vocales sur le convenu “Little Soldier”.
LAURENT THORE
ETIENNE DÉTRÉ
Chute libre
Autoproduction
Premier EP de cet artiste, Chute libre semble avoir été inspiré par les paysages de la baie de Somme, paysages près desquels le musicien a grandi. Son opus invite en effet à la rêverie propre aux grands espaces. Entre pop aérienne et chanson, le style Détré fait mouche. Les textes sont en outre fort bien écrits. On se laisse emporter avec grand plaisir dans l’univers de ce nouveau talent. On a hâte de connaitre la suite des aventures musicales de ce garçon fort prometteur.
PIERRE-ARNAUD JONARD
GREGORY DESGRANGES
Elle était la nuit
Rouge Neon Records
Avec “Monica”, qui ouvre ce bel EP, on croit entrer sur le territoire de Dominique A, puis le champ d’action se révèle plus vaste, bordant aussi ceux de Bashung pour la teneur rock et le semblant de désinvolture balayant l’amertume et de Christophe pour l’électronique subtile et éthérée flirtant avec la new wave. Le Bordelais passé par d’autres projets impose sous son nom un univers fort, entêtant et sombre comme le fantasme et l’absence.
JESSICA BOUCHER-RÉTIF
GURL
Garden party
Indigo
Influencé tant par la nouvelle scène australienne que par le surf, le garage ou les Buzzcocks ce combo nous délivre un premier EP de grande classe. On y trouve toute la fougue et la morve de la première vague punk. C’est à la fois fun, frais et énergique. La formule trio a toujours été la meilleure pour le genre pop-punk. Ce combo ne déroge pas à la règle en la matière. Une belle découverte que ces nouveaux venus.
PIERRE-ARNAUD JONARD
KAKY
Room 404
RCA
Le jour où Orelsan a chanté “Dire “J’ai pas d’matos” ou “pas d’contacts”, c’est un truc de victime”, Kaky l’a visiblement pris à la lettre. À partir des bruits du quotidien, l’artiste est parvenu à produire sept titres à la frontière du R’n’B et de la pop. Magicien du son, Kaky nous prouve d’ailleurs qu’il manie aussi les mots avec brio. Ses textes sont à l’image de ses mélodies : puissants et soutenus.
MATHILDE VOHY
KRISTEL
Take it easy
Libertalia Music
Plus un mini-album qu’un nouvel EP, Take it easy est une réponse à l’urgence du moment. Le trio malgache a choisi de densifier sa musique l’automne dernier en enregistrant en France. Son propos émancipateur et fédérateur se révèle ainsi dans des morceaux vibrants et intenses comme “Mafy Loha” ou “My Man”, aux côtés de morceaux plus convenus mais toujours marqués par une sensibilité peu commune.
LAURENT THORE
LA FÉLINE
Alentour de lune
Kwaidan Records
L’inquiète vision de l’avenir humain portée par l’album Vie future se prolonge dans ce court EP au gré d’une reprise de Pierre Vassiliu et de son constat désabusé d’une terre livrée à la bêtise et à la violence, de deux interludes stellaires, de deux remixes et d’un nouveau morceau, “Bot”, où voix et textures ouatées sur tempo robotique traversés d’intemporelles mélodies de flûte disent la peur de l’intelligence artificielle.
JESSICA BOUCHER-RÉTIF
LOUISADONNA
Fatigue
BMG
Puisque l’art et la musique en particulier ont le pouvoir d’éduquer et d’inventer les nouveaux récits, alors ce premier EP de Louisadonna est à diffuser dans toutes les écoles, et ce dès le C.P. Petit bijou pop féministe, ces sept titres nous embarquent dans un univers coloré et engagé sans concession ni limitation. Psychologue, en parallèle de la musique, Louise prouve que quoiqu’elle fasse, elle n’y va jamais à moitié.
MATHILDE VOHY
MÉTÉO MIRAGE
Météo mirage
autoproduit
Après avoir parcouru le Pacifique en 2019, Météo mirage continue d’explorer et de traverser les frontières avec un deuxième EP éponyme. Dans ce nouveau maxi, la boys band aborde l’amour et le doute comme un voyage pop. Si leurs cinq voix étaient déjà douces, elles ont cette fois réussi à gagner en charisme et en maturité. De nouvelles subtilités se dessinent pour incarner parfaitement la mélancolie.
MATHILDE VOHY
M-O-R-S-E
Oh la la
La Souterraine
Construit sur une base musicale puisant dans l’UK garage, les six pistes composant cet EP se veulent portées par un « désir de légèreté et de danse » selon son auteur. Pari largement gagné en ce sens mais pas que, tant le phrasé polisson du garçon porte le dancefloor dans une poésie moderne et hallucinée. Impossible de résister au rythme frénétique de son “Danse avec moi” ou au circonvolutions de son interjection “Oh la la”, clairsemé d’un phrasé finement érotisé, respiration à l’appui, quand son “Feu” porte le tout dans une dimension abrasive et lascive. Moderne, aguicheur, fripon, décadent et surtout talentueux, on placera plus des promesses en ce dernier que dans un plan fesses…
JULIEN NAÏT-BOUDA
MR GISCARD
Sensibilité
RCA
S’il devait à son tour être président, ce serait certainement au pays de la nonchalance. Dans une indolence assumée, Mr Giscard sort en effet un premier EP, Sensibilité. Un maxi qui porte bien son nom, puisque, derrière ses airs insolents d’insouciant, se cache un gamin sensible et bourré de talent. La preuve avec ces cinq titres entre R’n’B mélancolique et électro langoureux dans lesquels se confondent sexe, alcool et sociologie.
MATHILDE VOHY
NEO KOBEN
La chair bleue
Autoproduit
Ce qui nous a interpelés dans le projet que vous vous apprêtez à écouter, c’est son originalité et sa capacité à s’éloigner des chemins tout tracés. Avec ce double EP, La chair bleue, Neo Koben publie, en deux temps, les moments clé de son parcours musical. Ce voyage initiatique nous fait traverser trois années de synthpop profonde et personnelle avant, on l’espère, un premier long projet.
MATHILDE VOHY
OUMUAMUA
Aire de repos
Autoproduction
A l’instar de Feu Chatterton !, ce quintette virevoltant propulse la chanson dans une musicalité libérée et hédoniste. La basse est ronde et diablement funk, la guitare vibrante et subtilement joueuse, la batterie dansante et intensément contagieuse, les claviers subtils et profondément cosmiques. Le chant s’en donne ainsi à cœur joie, incarnant avec beaucoup de vie la poésie intrinsèque des textes.
LAURENT THORE
PAM RISOURIÉ
Noctessa
In Silico / Lofish Records / Araki Records
Ce deuxième EP du quintette parisien, écrin d’une dream pop en clair-obscur, tout en superposition de guitares réverbérées, vapeurs de synthés, voix brumeuses et brouillards de saturation, sied aux introspections nocturnes. Enveloppant l’esprit de ses souples drapés harmoniques, l’entraînant dans de troubles rêveries, ce shoegaze infiniment sensible offre une plongée moelleuse dans les mondes intérieurs.
JESSICA BOUCHER-RÉTIF
PEOW BOW
Déserteur
Weta Records
Montreuil n’a plus à prouver la diversité musicale qui l’habite, preuve en est de nouveau faite avec ce maxi qui, en trois pistes, risque de mettre bien du monde d’accord dans la sphère trip-hop. C’est vaporeux, sensuel, gondolé, ténébreux, fiévreux, tout ce qui fait la verve de ce genre né dans les bas-fonds de Bristol, souvent imité mais jamais égalé. C’est ainsi en contorsionnant ce style hybride que les trois tracks présents confondent R’n’B, dub et ragga pour un résultat fort réjouissant et donc loin d’être fumeux…
JULIEN NAÏT-BOUDA
PURRS
Rhythm + Ethics
Autoproduction
Ce groupe, basé à Angoulême, place le curseur de son intensité électrique à mi-chemin entre émotion et rage sur son très expressif 2ème EP. A l’unisson, ces 4 complices déversent sans compter leurs colères, leurs engagements, et surtout leur passion dans un rock tendu et maîtrisé, qui doit aussi bien au post-hardcore par son côté clinique et massif qu’au post-punk pour son côté éruptif et rageur.
LAURENT THORE
RAVAGES
Jusqu’au large
autoproduit
Pas de doute, Simon Beaudoux et Martin Chourrout ont officiellement mis de côté leurs guitares d’Exsonvaldes. Avec Ravages, place aux synthés et à de douces mélodies pop-rock chantées en français. Les garçons n’oublient pour autant pas d’où ils viennent et continuent de se questionner sur la science, l’humain, et ses “Métamorphoses” à travers cinq titres aussi passionnants qu’entraînants.
MATHILDE VOHY
RECREATION !
20’FM
Autoproduit
Rythmes ciselés, deux morceaux en un, et une fusion subtile entre jazz, rock et hip hop. Le temps d’un EP, ce quintette marseillais l’a bien comprit : il ne faut pas être trop scolaire. Cette vison leur a d’ailleurs valu de figurer sur le label Dig It by CMR. Lancé pour les quinze ans de Chinesse Man Recods, il propose une série de découvertes produites par leurs soins. Recreation ! y figure donc avec “Not the same”, premier des sept morceaux de 20’s FM sortis ce 30 avril. Un élan jazz, surplombé de parfaites transitions, et accompagné du flow rougeoyant de la chanteuse Talin Maas. Cette voix dense joue avec les instruments, un temps avec la guitare (Benoît Moreau) de “Tonight”, l’autre avec la basse (Hennes Mölsä) de “One world”. Les claviers (Samuel Diouf) oscillent aussi entre moments dignes des sons riches d’Alfa Mist, et de solos douillets. Bilan : même si « jouer avec excès comporte des risques » (“GEM”), le jeu adroit de Recreation ! s’écoute sans modération.
FLAVIEN LARCADE
RENARDE
Courts Métrages
Nuance Records / Kuroneko
Proposer des ambiances musicales amples et richement orchestrées en évitant l’écueil de la grandiloquence est le pari réussi de Renarde aka Bruno Dibra, avec ce 5 titres aux réminiscences sixties. Produit par Jeremy Dunne, du label Nuance Records, qui a su créer la pop baroque qu’avait en tête l’auteur-compositeur toulousain, ce premier EP est un petit bijou qui séduira les amateurs d’orchestrations fastueuses qui apprécient les œuvres sophistiquées de Divine Comedy et de Burt Bacharach.
ALAIN BIRMANN
ROBIN FOSTER
A lockdown postcard
Autoproduit
Pendant les derniers mois, on imagine que Robin a beaucoup regardé la mer depuis Camaret, sa terre d’adoption, lui le plus Anglais des musiciens bretons, ou vice-versa. L’occasion d’entreprendre un énième voyage intérieur dans son monde imaginaire mais aussi et surtout le prétexte à une suite pour ses Electronic postcards from the darkside, cette fois sous la forme d’un 6 titres à la beauté sublime dans lequel on retrouve tout l’univers post-rock et merveilleux qui fait sa signature. Un univers qui puise sa force dans les éléments, au centre desquels la terre et la mer jouent un rôle prépondérant. Ce disque, qui offre également une reprise très réussie de “A new age” du Velvet, prouve une nouvelle fois ce que certains savaient déjà : Robin Foster est un artiste majeur.
XAVIER-ANTOINE MARTIN
ROMAIN FX
Shir Khan presents black jukebox 30
Exploited
DJ, producteur, fondateur de label et d’une radio, ce Français basé à Hong Kong depuis une dizaine d’années brille par une musique électronique généreuse en vitamine D. Disco, funk, house, acid, dub, tout en ces lieux d’un exotisme déliquescent est une invitation à la fête. Le genre de son auréolé d’un groove instantané capable d’exploser n’importe quel dancefloor dans sa foulée. Gage que ce dernier ait la clé d’une unisson capable de se faire rencontrer les cinq continents. C’est en tout cas ce que l’écoute d’un track comme “Dancing in Hong Kong” et sa montée tout en piano house laisse imaginer. Unbelievable !
JULIEN NAÏT-BOUDA
SCRTCH
Môther/Sümmer
Le Gospel
Ce duo intrépide démontre, comme Belly Button et Sabot il y a quelques années, qu’il suffit parfois d’une basse et d’une batterie pour déclencher la furie du rock, dans sa version la plus sauvage et la plus libératrice. La tension est palpable dans chaque interstice de ces deux envolées post-punk noise grisantes, qui n’hésitent pas à s’étirer à travers le garage le plus électrique et le stoner le plus psyché.
LAURENT THORE
SINAÏVE
Dasein
Buddy Records
La musique lo-fi de ce quatuor strasbourgeois est radicale, bruyante et aride. Le mur du son shoegaze des guitares ramène au Daydream Nation de Sonic Youth, sur lequel se déploient de mystérieux textes surréalistes et psyché. Loin des canons de la pop-music, ce groupe invoque l’esprit libertaire new-yorkais du Velvet et de Suicide mais aussi des jeunes gens romantiques de la vague punk française.
LAURENT THORE
SOLEIL BLEU
Félins pour l’autre
Echo Orange
Six morceaux racontent dans une mise en abîme troublante, les sentiments de ce couple fusionnel et les méandres de l’amour passion. Le jeu de miroir entre le réel et la fiction joue à plein régime. Malgré quelques longueurs, le duo se signale par son pouvoir évocateur et sa sensualité. L’ombre du grand Serge plane au-dessus de cet EP, et par extension celle des New-Yorkais de Blonde Redhead.
LAURENT THORE
TERRIER
Naissance
Terrier Records / Cinq7
Ce premier EP de TERRIER porte bien son nom. A l’instar d’une Naissance, nous l’avons longtemps attendu, et le trouvons encore plus resplendissant que prévu. A travers ces sept titres, David dessine les contours d’un univers musical riche et passionné. Armé de son éternelle guitare électrique, le Vendéen navigue entre rock et beat hiphop pour nous faire le récit de sa vie. De sa “Naissance”, “À nos jours”, en envisageant même “Demain”.
MATHILDE VOHY
THERESE
Rêvalité
Lacouveuse – Chancy Publishing – Ditto Music
Femme de son temps et créatrice polyvalente, cette chanteuse assume totalement son identité cosmopolite, nourrie de pop et de multiculturalisme sur son 1er EP solo. Avec beaucoup d’esprit, de détermination, elle active et mélange sans complexe R’n’B sensuel, rap tranchant, bass music détonnante pour tendre vers ses modèles d’inspirations que sont Billie Eilish, MIA et bien sûr Britney Spears.
LAURENT THORE
TRISTE SINGE
Absurde
Autoproduit
Cinq titres, cinq messages. L’automatisation de la routine, la schizophrénie des choix de vie, la dépression, la banalité et l’ennui du quotidien, et la pureté de l’enfance abordée avec une certaine mélancolie. Le duo de Mathieu Plubeau et d’Édouard Pons aborde ces thématiques sur une musique groovy et un chant presque psalmodié. L’ambiance relaxante et pop ne recouvrent pas les thèmes plus sombres de leurs textes, mais crée plutôt un contraste qui happe d’autant plus l’attention.
APOLLINE GAY
UNSCHOOLING
Random acts of total control
Howlin’ Banana
Nouveau manifeste indé et DIY de la part de ce combo héroïque, désormais signé sur le label Howlin’ Banana. Naviguant dans les eaux troubles des marges déviantes du rock, le quatuor active les ressorts d’une musique foisonnante, dansante et colorée, à l’énergie naïve et parfois sauvage qui doit autant à l’esprit créatif du punk, à la liberté de l’approche lo-fi, qu’à la candeur mélodique de la pop.
LAURENT THORE
UssaR
Étendues
BMG
Comme pour sa première version, la réédition du disque d’UssaR est à écouter à plusieurs reprises pour en saisir la beauté. Loin des tendances actuelles, la pop urbaine de l’artiste se démarque en effet par un piano délicat, des arrangements électro mélancoliques et une voix atypique. De l’intime de sa Normandie à l’universel chagrin d’amour, ces dix titres intenses devraient vous bouleverser.
MATHILDE VOHY
W!ZARD
Definitely unfinished
Luik Music
Incendiaire, sinueuse, colérique, telle est la musique de ce trio hexagonal. Il se présente sur 5 titres mordants avec l’attitude d’un boxeur sur le ring, combatif jusqu’à la limite, quitte à flirter avec le KO, aussi bien de leur côté que du nôtre. Taillé pour tout emporter sur son passage (scénique on l’espère), cet EP pourrait être un avant-goût de l’apocalypse, version noise hardcore punk.
LAURENT THORE
YO AND THE SOUTH
Orange
Cristal Publishing – Inouïe Distributions
Deuxième EP du combo cet Orange a un délicieux parfum sixties. On sent ici un amour immodéré pour l’harmonie vocale parfaite, pour la pop-song élégante et sophistiquée. Les cinq titres proposés possèdent un charme indéniable. Il y a quelque chose de faussement nonchalant dans la musique produite par ce groupe qui invite à une forme de rêverie. Un second opus qui confirme les qualités indéniables de ces garçons.
PIERRE-ARNAUD JONARD
WE WOLF
In the coming days
Autoproduction
Deuxième EP pour ces Bretons que l’on retrouve après quatre ans, quelques concerts, l’arrivée d’une claviériste et un léger virage musical, vers une tonalité un peu moins rock et plus pop. Le reste demeure la même assise entre post-punk et new wave dessinant des ambiances bien maîtrisées, à défaut d’être novatrices, dans lesquelles s’inscrit en fil rouge un thème dans l’air du temps : celui d’une apocalypse annoncée, provoquée par l’homme et dont il ne sortira pas vainqueur.
JESSICA BOUCHER-RÉTIF
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THE REED CONSERVATION SOCIETY
Ep3
Microcultures Records / Kuroneko
La délicatesse acoustique et l’enveloppe soyeuse tissée de multiples cordes frottées lui confèrent une dimension intime, l’élégance de ses mélodies et de ses arrangements et ses ostensibles références, un aspect lettré et précieux ; pourtant, la pop chorale et luxuriante de Stéphane Auzenet, ex-membre de Verone, multiplie plus que jamais, sur ce dernier volet d’une trilogie entamée en 2019, les ouvertures : aux talents extérieurs, au soleil des cuivres, à l’audace malicieuse de morceaux à tiroirs…
Site de THE REED CONSERVATION SOCIETY
JESSICA BOUCHER-RÉTIF
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