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PLEYMO

RETOUR GAGNANT

Dix ans après leur dernière apparition sur scène (au festival de Sziget 2007), Pleymo revient. Il est peu de dire que leur retour s’avère triomphal : un Trianon complet le 23 mars, un Olympia programmé la semaine suivante et une tournée qui les verra notamment à l’affiche du Hellfest en juin prochain. Tout cela sans même un album sous le coude.

Pour toute une génération, Pleymo a été le premier groupe metal français à avoir un grand succès en France comme à l’étranger. « Nous nous sommes rendus compte ces dernières années via les réseaux sociaux et les messages que l’on recevait, que nous avions marqué les gens. C’est l’une des raisons de notre retour. L’autre était l’envie de fêter les vingt ans du groupe » (ndlr : Pleymo a vu le jour en 1997 à Fontainebleau).

Ce retour est donc un revival avec en point de mire l’envie de retrouver son public, ses fans. « On ne pense pas voir la nouvelle génération à ces concerts, juste les gens qui nous suivaient autrefois. » Généralement, les groupes qui reviennent ainsi sur le devant de la scène des années après leur split débarquent avec un nouvel album à promouvoir mais le combo francilien n’a prévu aucune sortie discographique pour le moment : « On sait qu’écrire, composer un disque prend au minimum un an. Ce serait difficile à faire parce que nous habitons dans des pays différents les uns des autres et ne pouvons pas nous réunir pour un temps aussi long. Mais nous n’excluons rien si la tournée se passe bien. » Vu la vitesse de vente des billets de concerts de celle-ci, on peut donc quasiment prédire qu’un nouveau disque verra le jour prochainement.

 

 

Cet engouement pour leur come-back a d’ailleurs surpris le groupe : « À la base, nous revenions pour un ou deux concerts. Après avoir vu que le Trianon a été sold-out en quelques heures, le tourneur s’est dit qu’on pouvait ajouter d’autres dates. C’est pareil pour le Hellfest. C’est eux qui sont venus vers nous, pas le contraire. C’est énorme de jouer là-bas à 18 heures comme cela va être le cas. On est super excités à l’idée de jouer pour ce grand festival metal français. »

Pleymo s’étonne de ce retour gagnant mais il faut se souvenir qu’à une époque, ils ont été un énorme groupe : nominations aux Victoires de la musique ainsi qu’aux MTV Music Awards. C’est d’ailleurs à cette période, celle de leur troisième album, que des critiques ont commencé à être émises par une partie de la communauté metal doutant de la sincérité du groupe. On pourrait même se demander si celles-ci n’ont pas été à l’origine de la fin de Pleymo… « Ce n’est jamais agréable d’être critiqués mais cela n’a eu aucune incidence pour nous. Être nommés aux Victoires de la musique n’était au fond pas tellement important, mais nous étions contents pour nos fans et quand même fiers d’être le premier groupe metal à y être représenté. Si cela a ouvert des brèches pour d’autres groupes français œuvrant dans ce genre, c’est bien. »

S’il est vrai qu’à cette époque, Pleymo était sans doute le seul groupe metal français à posséder une envergure internationale, d’autres, comme Gojira ou Dagoba l’ont acquise depuis. « On a rencontré Gojira lorsque les mecs avaient seize ans. Ils nous avaient accueillis chez eux lorsque nous avions joué dans le Sud-Ouest. Ils nous avaient invités à prendre le thé et nous avaient demandé timidement s’ils pouvaient nous jouer un truc, comme si on avait pu leur donner quelques conseils. Et là, on s’était pris une méchante claque. Tout était déjà là chez eux. »

Des anecdotes comme celle-là, le groupe en a à la pelle comme celle d’avoir été la tête d’affiche d’un concert de Meshuggah, pourtant groupe référence de la scène metal qui a influencé un nombre considérable de groupes et de musiciens : « Les mecs n’en revenaient pas d’être notre première partie mais bon, on vendait plus qu’eux. Nous, on hallucinait de voir ces mecs virtuoses ouvrir pour nous. »

 

 

Des ventes de disque très conséquentes pour un genre, le nu-metal, qui à l’époque n’était pas encore devenu mainstream. « Nous détestons les étiquettes et voulions justement exploser les barrières musicales, comme mettre du hip-hop dans un morceau metal, par exemple. Les gens ont ensuite qualifié ce style, entre rap et metal, de nu-metal. Nous, à la base, on ne savait même pas ce que c’était. C’est le fait d’avoir cet aspect hip-hop dans notre musique qui nous a fait opter dès nos débuts pour le français. De toutes façons, à l’époque, nous n’avions pas le choix : une maison de disques n’aurait jamais signé un groupe chantant en anglais, encore moins dans ce style de musique. »

De toute leur carrière, aucun regret… si ce n’est l’écriture d’un morceau calibré pour les radios, imposé par le directeur artistique d’une grande maison de disques. « Cela a été notre seule erreur en dix ans de carrière. Ce n’est pas énorme. » Le groupe sera aisément pardonné  pour cela.

On a désormais hâte de les revoir sur scène. Nul doute qu’avec leurs répétitions actuelles aux studios Mains d’Œuvre à St-Ouen puis par la suite avec une résidence à la Paloma de Nîmes, leurs concerts seront explosifs comme à leur grande époque…

>> Site de Pleymo

 

Texte : Pierre-Arnaud Jonard

Photos : David Poulain

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