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Yarol Poupaud

Yarol Poupaud est un musicien éclectique et talentueux : on le connait comme guitariste de FFF, comme compositeur de bande originale de films et bien sûr comme guitariste de Johnny Hallyday. Son nouvel album Fils de Personne rend hommage cinq ans après sa disparition à l’incontournable Johnny Hallyday.

Yarol Poupaud - Photo : Pierre-Arnaud Jonard

Pour son troisième album solo Yarol Poupaud a décidé de rendre hommage à celui dont il a été guitariste six ans durant : l’immense Johnny Hallyday. Le parti-pris du guitariste est intéressant car là où il aurait pu se contenter de nous offrir un best-of Johnny qui aurait plu aux fans de ce dernier et lui aurait permis d’en écouler des wagons entiers, il a préféré se concentrer sur des titres moins connus et sur une période bien précise d’Hallyday, la fin des années 60 et le début des années 70 :
« Mon nouveau disque est mon hommage à Johnny mais aussi au rock’n’roll : “O Carole” c’est le premier riff de guitare que j’ai appris, “Le Pénitentier” la première grille d’accords, idem pour “Hey Joe”. “Elle est terrible” reflète mon amour pour Cochran. J’avais envie de mettre le curseur sur les années rock de Johnny. Dans les émissions télé lorsqu’on lui rend hommage, on entend Bruel ou Pagny reprendre “Je te promets”. C’est très bien car c’est une magnifique chanson mais en même temps on se dit « où est le rock’n’roll ? »

C’est sans doute pourquoi Yarol reprend dans son disque pas moins de trois morceaux de Rivière…ouvre ton lit, sorti en 1969 et considéré par nombre de critiques comme l’un des dix meilleurs albums de rock en français :
« C’est mon album préféré de lui : c’est le plus fou, le plus dangereux de toute sa carrière. »

Si au final Yarol aura donc retenu les titres les plus rock de la carrière de Johnny il aura pour ce projet replonger dans toute la discographie d’Hallyday :
« J’ai tout réécouté. J’ai enregistré des morceaux qui ne figurent pas sur l’album comme “La musique que j’aime” mais la version originale est tellement bien que la mienne n’apportait rien de plus. Pour “Que je t’aime” j’ai trouvé ça un peu trop intimidant au niveau vocal. »

Pour ce disque le guitariste a décidé de tout faire tout seul :
« J’ai tout réalisé dans mon studio à la campagne. J’étais tout seul là-bas, isolé du monde allant juste me promener de temps en temps en forêt. Je joue de tous les instruments : guitare, basse, batterie et j’ai fait le mix. Il n’y a que le master que je n’ai pas réalisé. »

Après la disparition de Johnny, Yarol s’était concentré sur sa propre carrière, sortant ses premier et deuxième albums sous son nom :
« J’ai voulu à ce moment-là exister en tant qu’artiste solo. Je voulais trouver mon truc à moi. Aujourd’hui j’ai digéré tout ce qui s’est passé et je trouvais que c’était le bon moment pour lui rendre hommage. Dans le studio j’étais dans un truc direct de lui à moi et je pense qu’il aurait aimé ce disque. »

On comprend que le musicien ait eu besoin de digérer tout cela car si Yarol Poupaud était connu avant de devenir le guitariste de Johnny il n’était pas dans cette dimension où l’on te reconnait dans le moindre supermarché de l’Hexagone :
« C’est un truc spécial que de jouer dans des stades. J’ai cependant toujours continué dans le même temps de donner des concerts dans des clubs. Pour un musicien jouer au Stade de France c’est un accident. Combien d’entre nous y ont joué ? Une poignée. La vie de musicien c’est des petites salles et la route en camionnette. Il faut aussi quand même avouer que c’est un peu impersonnel de jouer dans un stade. J’aime mieux Bercy tu y sens le public. »

Yarol aura été des années après Nono de Trust l’un des guitaristes phares de Johnny. Deux musiciens qui ont en commun l’amour du rock et du travail en équipe :
« Cet homme a toujours aimé les groupes. Après avoir été guitariste de Johnny, Nono est reparti avec Trust. Il n’est pas devenu musicien de studio ou accompagnateur de stars de variété. Johnny aimait mon énergie. Au début je me disais j’en fais peut-être un trop sur scène avec des poses de guitar-hero sur les amplis et lui me disait : « vas-y, éclate-toi ». Nous avions eu le même flash à nos 12 ans sur Elvis. Il avait une super culture des pionniers du rock. »

Pour les concerts à venir Yarol jouera bien sûr certains de ces morceaux :
« J’ai pensé à faire une tournée avec uniquement des morceaux de Johnny mais je ne le ferai finalement pas. Par contre je jouerai certains des titres de cet album sur scène avec des morceaux de mes autres disques. Car Fils de Personne est un disque à part entière. C’est mon Pin-Ups à moi. »

Pierre-Arnaud JONARD

Yarol Poupaud – Fils de Personne – Verycords

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