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OASIS OU LA REVANCHE DES PLOUCS

Benjamin Durand et Nico Prat, éditions Playlist Society

133 pages, 14 €.

Dans l’inconscient collectif, Oasis c’est “Wonderwall” ou “Don’t look back in anger”. Des refrains à chanter en chœur, un peu datés, un peu  honteux  même. Et aussi bien sûr les turpitudes des frères Gallagher, ces bourrins notoires qui ont forgé la grandeur et surtout la décadence du groupe mancunien. Oasis ou la Revanche des Ploucs retrace la carrière du groupe de Britpop le plus célèbre des 90’s, à défaut d’être le meilleur, mais s’attache surtout à son background social et politique. Les membres d’Oasis sont nés à Manchester, au Nord de l’Angleterre. Et leur Nord à eux c’est celui de la pauvreté, de l’enfance abîmée par des familles dysfonctionnelles, du chômage et de l’accent rural à couper au couteau qu’ils n’essaieront jamais de gommer. C’est un groupe de ploucs fier de l’être !
Noël et Liam Gallagher, de facto seuls membres permanents, étaient de la graine de délinquants ne voyant de salut que dans la musique. Alors Noël a écrit et composé et Liam a chanté. Et plus souvent que nécessaire ils se sont foutu sur la gueule, parce qu’ils sont comme ça. Quand un des musiciens n’était plus en grâce c’était « You, out » et boucle la ! Oasis n’a jamais été une démocratie, ni, dixit Noël, « un groupe de chochottes ». Quant au politiquement correct, ils n’ont jamais su ce que ça voulait dire.
Sur fond d’Angleterre post-Thatcher et d’un Manchester adoubé capitale de la musique britannique des années 80 et 90, on assiste à la cristallisation des désillusions d’une génération laissée pour compte autour de ce groupe qui lui ressemble. Jusqu’à ce jour d’août 2009 où le public de Rock en Seine les attendra en vain. C’est la baston de trop dans le monde enchanté des Gallagher. Noël a sa dose et dissout le groupe. Reste que grâce à Oasis même les ploucs ont eu leur heure de gloire.
Ce petit livre, plus sociologique que strictement musical, replace l’épopée du duo dans un contexte décisif pour eux. Ils ont été là au “bon” moment… Tant que ça a duré.

Stéphanie Favreau

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