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Svinkels

Le 8 juin 2021, Paris, La Bellevilloise

Alors que le soleil a enfin décidé de s’ajouter aux festivités et de pointer le bout de son nez, le groupe culte Svinkels, lui, fait son grand retour. Dix années que la formation avait fait patienter ses fans, s’octroyant une longue pause pour travailler d’autres projets et peut-être dessoûler un peu. Pourtant l’amour ne connaît pas le temps comme le prouve la release party organisée ce soir à la Bellevilloise.

Comme un vent de liberté ! Après des mois sans concerts, privés de culture, voilà que l’expérience live reprend enfin timidement. En configuration restreinte, assise, certes. En restant sagement sur sa chaise pour prouver, s’il le faut encore que la culture n’est pas un virus. Mais elle reprend tout de même.

Le 7 mai, les Svinkels sortaient un nouvel EP 5 titres : Dossiers perdus Vol 1.  Il manquait néanmoins un grain de folie et de fête à cet évènement. Heureusement la “Rechute” n’était pas loin. La sortie du clip de ce nouveau single pouvait alors donner une nouvelle occasion aux aficionados du groupe de se réunir en une grande grand messe alcoolisée.

Avant, de pouvoir entrer dans l’arène, la température de chaque convive est prise, autant réduire au minimum les risques. Avec des frigos remplis de bières, du prosecco et des planches de charcuterie, la soirée promet toutes les folies. Dans la place, Waxx et DJ Pone accompagnent le groupe de Gérard Baste. Le temps au public de se prendre un rafraîchissement et voilà qu’une session acoustique filmée pour être diffusée en direct sur les réseaux sociaux débute. Elle n’est qu’un simple échauffement, l’occasion de chanter quelques notes en compagnie de Waxx et de se saluer.

C’est finalement à 20 heures que débute le gros des festivités. Un véritable concert … debout. Comme au temps d’avant quand la musique était une communion, un moment de partage. Côté scène, les compères sont déchaînés. Rien ne semble pouvoir arrêter la tornade Svinkels qui envoie tube sur tube entre hip-hop et rock, entre engagement et humour. À l’instar de Stupeflip, qui est suivi par un véritable vivier de fans, le combo réuni une troupe qui scande religieusement ses paroles. « On revient pour laisser le public en sang, le bar à sec et la scène en cendres » chantent-t-ils sur “Rechute”. C’est bien vrai. Rapidement, la chaleur déjà présente monte d’un cran. On pogote carrément, on danse comme si la Terre ne s’était pas arrêté de tourner depuis des mois. Tout est si normal qu’une sensation d’étrangeté se fait sentir. Rien n’arrête une foule qui vibre enfin à l’unisson. Les passions se déchaînent “Réveille le punk” est joué deux fois. Les potes arborent tous une chemise Cereal Killers. Un jeu de mots qui est également le titre de leur morceau dont l’instru n’est autre que celle de “Sad but true” de Metallica.

Il ne sont pas les seuls à porter des uniformes. Un show de pom pom girls, lookées aux couleurs de Svinkels, s’ajoute à la partie. Des pompoms dorées donnent des couleurs à cette performance survoltée. Les frigos à bières se vident entièrement. La salle elle, sent cette effervescence joyeuse entre euphorie et alcoolémie. Le live semble se finir sur “Big red” mais c’est en réalité “Dizy qu’il est fini” qui clôt le concert.

DJ Pone prend la relève pour un mix endiablé. La piste en avant scène moins compacte permet pourtant aux plus téméraires de tenter quelques pas de danse. Les fonds de fût sont eux pris d’assaut. Entre deux rires, un homme propose des shots de rhum à ceux qui restent dans la salle. Le sol colle un peu, enfin, cette sensation qui manquait à tous sans le savoir devient l’écho d’un souvenir partagé. Demain le couvre-feu sera retardé, le clip sera dévoilé et cette “Rechute” sera, il faut l’espérer la première d’une longue lignée.

>>Site de svinkels

Julia Escudero
Photos : David Poulain

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