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THE DIZZY BRAINS

The Dizzy Brains ©Guendalina Flamini

Jeudi 25 octobre 2018, La Maroquinerie (Paris)

Prélude

Les Dizzy Brains, on les suit depuis un petit moment, on se souvient de leur passage aux TransMusicales de Rennes, de leur concert au festival Relache ou de celui au Pan Piper, c’était en 2015-2016.

C’est la Maroquinerie qui accueille leur deuxième concert à Paris et on se demande : depuis 2016 qu’on ne les a pas vus jouer et depuis la sortie de leur nouvel  album, Tany razana, comment le groupe a-t-il évolué ? L’énergie sur scène sera-t-elle la même ? Sont-ils toujours aussi rock ? En relisant d’anciens articles de report live, on revit la fougue du groupe et du chanteur qui s’évertuait à provoquer, à s’adonner à des déhanchements lascifs, à lécher son pied de micro qu’il prenait pour “Baby Jane”, la fameuse de la chanson la plus écoutée du groupe, le tout ponctué de râles de jouissance. Une expérience live inoubliable.

No Mady – 1re partie

C’est No Mady qui ouvre avec un rock correct, que l’on avait découvert au Libertalia music festival . La voix éraillée de la chanteuse est appréciée, son propos encore plus : elle profite de son passage en France pour dédicacer une chanson d’amour à sa chérie car, comme elle le dit, dans son pays – Madagascar – cela n’est pas accepté, alors qu’ici, on s’en fout, comme le confirme un homme du public.

Pour en savoir plus sur la musique à Madagascar, lire l’article “Les coulisses de Dizzy Brains”.

Dizzy Brains, le retour

C’est le regard d’Eddy, le chanteur, qui marque. Un regard un peu perdu, les yeux dans le vague, peut-être vitreux, cernés… Abus de substance ? Non, entre les chansons, il est bien lucide, très clair même et prend le temps d’expliquer ses chansons, toutes politiques ou sexuelles.

Politique d’abord, Eddy rappelle qu’à Madagascar, beaucoup vivent avec 1 € par jour, que les problèmes d’insalubrité sont nombreux. Sexuelle avec “Baby Jane”. La synthèse avec la chanson “Noana Be” qui se traduit du malgache par « J’ai faim », mais d’un appétit autre qu’alimentaire, et qui est censuré dans leur pays.

Conclusion

On ne comprend pas ce qui habite Eddy, ce qui se cache derrière ce regard. On se dit qu’en deux ans, ils ont dû vivre des choses qui les ont changés, marqués profondément. Sur scène, le chanteur n’est plus le même, il agit avec une férocité contenue qui effraie un peu : on se dit que cette retenue cache quelque chose, comme s’il pouvait exploser à tout moment. Sur les derniers morceaux, après une heure de concert, le leader montre toute la puissance de sa voix dans un chant métal, impressionnant. Il y en a de la force dans ce corps mince !

 

>> Site de The Dizzy Brains

 

Texte : Laura Boisset

Photos : Guendalina Flamini

 

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