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H-BURNS

Une parenthèse un peu bizarre

LES CONFINÉS DE LA MUSIQUE. ÉPISODE 25

Pendant cette période pour le moins troublée et troublante, Longueur d’Ondes fait le tour des artistes mais aussi professionnels des musiques amplifiées de l’espace francophone (cœur du magazine) afin de parler de la situation et de ses conséquences… Aujourd’hui : H-BURNS

Renaud Brustlein, l’homme derrière H-Burns, a sorti l’année dernière son 7ème album, Midlife. Originaire de Romans-sur-Isère, dans la Drôme, il explore depuis presque 15 ans les recoins de l’indie folk et de l’indie rock, tantôt du côté du rock 90’s, tantôt enregistrant aux côtés de Steve Albini, sans oublier d’aller chercher du côté des monstres sacrés et maudits de la folk. Aujourd’hui confiné, c’est l’écriture qui donne du rythme à ses journées…

Comment vis-tu cette période ?

Je la vis comme une sorte de parenthèse un peu bizarre, qui permet de remettre les choses en perspective. Je fais de la musique, je lis, je fais du sport, je regarde des classiques de cinéma, les journées sont bien remplies.

Tu es où là ?

Dans la Drôme, à Romans-sur-Isère, ma ville d’origine.

Ce qu’on vit là, ce virus qui se propage à la vitesse de la lumière et qui met le monde KO, c’était quelque chose de prévisible pour toi ?

Prévisible pas du tout non, je pense néanmoins sans tomber dans le cliché que parfois il y’a des signaux comme quoi une grande pause est nécessaire…

Pendant cette période, tu as continué à jouer et à composer, est-ce que ta musique a été changée/influencée par ce qui se passe dehors ?

Pas réellement, en tout cas pas directement, si ce n’est peut-être que le recul et l’introspection vont ressurgir dans les chansons.

 

 

Est-ce que vous répétez à distance ?

Non car je suis vraiment dans une phase d’écriture depuis quelques mois, et cette phase-là en général je la vis tout seul dans mon coin. Néanmoins on prend de nos nouvelles, on parle de ce qu’on mange et des vins qu’on boit…

Tu angoisses de ne plus faire de live ?

Pas réellement pour le moment, le timing si je puis dire est presque bon pour moi, on finit une tournée, et j’avais besoin de me poser pour écrire et creuser. En revanche très frustré de ne pas aller voir des concerts, notamment celui de mes camarades de Tindersticks avec Bill Callahan à Fourvières, et Lana Del Rey à We Love Green.

T’as pas eu envie de tout lâcher ?

Non pas réellement, il est vrai cela dit que le statut d’intermittent s’il est toujours précaire, est aujourd’hui dans le flou artistique le plus total, cela fait s’interroger sur nos activités. Ça fait 11 ans que je suis intermittent uniquement autour de mon projet, et l’équilibre est fragile dans ce genre de cas de figure.

Tu crois que tout cela aura un impact durable par la suite, est-ce que la prise de conscience sera suivie d’actes pour minimiser les risques futurs ?

Je l’espère, néanmoins je reste sur mes gardes faces aux vieux réflexes de nos sociétés. Je crois que beaucoup de structures à taille humaine seront fragilisées, que cela va durablement impacter les conditions de concerts, d’accueil et la défiance dans les lieux regroupants du public.

Ta playlist confinement : 5 titres.

Bob Dylan – I contain Multitudes

The National- Graceless

Springsteen- Jersey Girl live ( tom waits cover)

Petula Clark- La Nuit n’en finit plus

Bob Dylan- Murder Most Foul

 

Propos recueillis par Jessica Calvo

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