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MASS HYSTERIA + PUISSANCE PAULETTE

Samedi 2 mars 2024, Le Krakatoa, Mérignac


 

Premier samedi de mars, invitation en poche on entre au krakatoa (Mérignac, 33) pour voir Puissance Paulette pour sa grosse première partie avant Mass Hysteria. Le groupe venu tout droit de Penn Ar bed (Bretonie du fond, pour les non-initiés) n’est pas étranger à la scène bordelaise où il a commencé et enflammé les foules lors de ses représentations qui restent certes pour la plupart dans des lieux plus intimistes que cette salle.

 

Les lumières s’allument et le guitariste-chanteur est déjà au milieu de la salle, entourés du public à jouer un riff bien gras en boucle. Le temps au reste du trio (batterie et clavier-chant) de s’installer et de commencer a jouer leur morceau d’intro annonçant comme ils l’appellent, un “rock parpaing”.

 

Puisque c’est un nouveau terme et que c’est le leur, autant essayer de vous le représenter avec mon ressenti. Un rythme batterie très appuyé aux basses sourdes, des riffs de guitares saturées, parfois même gras, pour porter le côté béton, le clavier pour marquer la mélodie  et les basses avec ça et là de jolis envolées enroulant les notes pour les lier dans des ponts endiablés. Ajoutez a cela le duo de voix du guitariste et de la “synth woman”, brut, sans détour et rappelant dans sa justesse toujours à la limite de déraper mais contrôlée, le trio Candie Prune qui sévissait dans la fin des années 90,  et vous avez l’eau pour transformer votre béton en parpaing.

 

Au milieu de tout cet amoncellement de matières premières pour le bâti, se pose un duo de voix a capella lors d’un morceau démontrant qu’ils savent aussi chanter juste et mélodiquement. Ça étant posé, et après avoir fait chanter le public en chœur sur des “nanana” pour rééquilibrer les choses, il est temps de reprendre le chantier.

 

Vous ai-je parlé de Paulette ? Hormis leur morceau Phare, Paulette est personnifié sur scène par un mannequin doré maquillée et habillée en gravure de mode qui, plantée en front de scène toise la salle de son regard bleuté. Entre comédie et métal hurlant, leurs chants en français éjectés comme des invectives rentrent en contraste avec leurs costumes noirs bordés de liserés aux sequins brillants. La batterie se déchaîne et comble avec puissance  le petit nombre d’instruments par de stratégiques roulements de caisse claire ou de grosse caisse. Un dernier tour de force en lâchant le pari de faire agenouiller la salle entière avant de monter crescendo le tempo de la dernière chanson et de faire sauter tout ce joli monde au moment opportun. Pari tenu !! Pour les amoureux de rock parpaing sans fioritures ! Laissez reposer, recommencez ! Bienvenue dans le BTP.

 

Au cours de leur tournée Tenace, Mass Hysteria entame son concert à la suite de Puissance Paulette. La salle est pleine, aucun espace disponible.  La mise en place scénique de MH est efficace. Composée des lettres M Et H en lettres forgées a taille d’homme, posées sur des plateformes à  hauteur d’épaule entourant plus haut sur le font de scène la batterie auréolée d’un hexagone patchwork représentant trois avant-bras qui se soutiennent comme un triskel, symbole de fraternité.

 

Le métal  du groupe, ayant débuté en 93, raisonne comme des rythmes de bataille au milieu desquels Mouss, le chanteur déclame des paroles rebelles, révoltées et engagées mais positives.

 

Offrant une présence sur scène travaillée et dynamique, entourée par cette scéno métallique mise en valeur par des leds modulantes, le groupe fait vibrer la salle amassée pour les voir, et celle-ci le lui rend bien: slams, pogos, marées de têtes hochant le rythme, mains levées et signes du Heavy Métal  en l’air, l’effervescence est là. Le son est bon et le show aussi.

 

L’enfer des dieux fonctionnent comme une bombe sans retardement et toute la salle clape ses mains au-dessus de ses têtes en entonnant le refrain. Juste après l’annonce du concert a Biarritz avec Gojira et d’autres sous la bannière de Sea Shepherd, “Tenace” est repris en boucle par la foule qui balance sa tête de haut en bas pour la première de rappel. Proche de son public, le groupe entonne son avant-dernière chanson “Furia” dans l’euphorie générale avec une flopée de mômes de 5 a 17 ans sur scène qui mettent le feu.

 

Pour la dernière, le groupe sépare la salle end deux pour un wall of death mais avec beaucoup d’amour fraternel et pour caution de ramasser quiconque tombe. Le rideau tombe lui aussi sur cette soirée brute de décoffrage.

 

Texte : Jason P.

Crédit photo : Super Model & Jason P.

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