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3 albums pour 2023

Yann Landry

 

Chaque journaliste de la rédaction de Longueur d’Ondes a sélectionné 3 de ses albums de 2023 préférés. Aujourd’hui, Yann Landry.

 

Dirty Deep
Trompe l’œil
Junk Food Records
 

Dirty Deep, c’est la qualité made in France à toutes épreuves, même celles de la survie dans le bayou, en en ressortant les bottes toutes propres. Tous les albums de ce groupe mené par Victor Sbrovazzo sont sublimes, pour qui aime le rock bien sûr, et ces racines à l’harmonica, en l’écoutant en tapant du pied et sa bière sur le comptoir. Pour la mise en scène, on ne fait rien de mieux, avec des mises en ambiance soutenues, des instants lumineux et tragiques. Avec force, le groupe nous traîne dans son Western. Eux ont le flingue, nous, on creuse. Et même lorsqu’ils nous laissent respirer, c’est pour mieux pétarader ensuite, comme sur le morceau en deux temps, “Donoma”. Après l’acoustique Foreshots en 2020 et l’exceptionnel Tillandsia avec Jim Jones aux manettes fin 2018 à propos duquel on pensait qu’il serait difficile de faire mieux, Trompe l’œil est une nouvelle fois exceptionnel (Shanka à la production). Un groupe qui repousse sans cesse l’horizon d’un paysage poussiéreux et magistral.

 
Fat Bottomed Boys
Haters Gonna Hate
Autoproduction
 

Poursuivre la légende de Queen demande maîtrise de soi et assurance, c’est ce à quoi s’emploient les Lillois de Fat Bottomed Boys. Et avec une envie persistante, ils sortent leur quatrième album en trois ans ! En poursuivant leur brillant hommage à Queen, ils sont en train d’écrire leur propre légende. Paraît même que Brian May serait en train d’écouter leurs albums… Car ayant pris leur courage à plein de mains, ils les ont donnés à son épouse à Londres à l’occasion de la vente aux enchères des affaires de Freddie Mercury. Avec Haters Gonna Hate, les Fat Bottomed Boys continuent de revisiter les années 70 et 80, en alternant rock de stade (« Rock Of Ages »), ballades au piano (« I’m not the one », « Moonlight Serenade », « I’m not The One ») ou à la guitare acoustique (« La La La ») et des titres où les soli à la Red Special résonnent fort (« You Want It », « It Girl »). Et le morceau titre “Haters Gonna Hate” marque la fusion fatale entre le passé et ce que pourrait produire Queen aujourd’hui.

 
YGGL
Gaijin
Musique d’apéritif
 

Gros coup de cœur de l’automne que ce Gaijin au bon goût des années 90 à Seattle (écoutez donc le fatal “Mad” et vous y serez). Du grunge pur jus créé par le basque Yrwan Garcia Léal en solo. L’artiste joue tous les instruments de l’album : guitare, clavier, plus une boîte à rythme et un looper. Voilà pour l’emballage de cette cinquième production en cinq ans pour l’ancien snowboarder qui a découvert le rock au début des années 2000 grâce aux clips de skate, de snowboard et de surf. Un mélange de genre saisissant qui aura offert un parfait moyen d’expression à Yrwan tant il maîtrise la pratique musicale alors qu’il ne joue de la guitare que depuis 2017. C’est impressionnant tant on a l’impression d’avoir affaire à un vieux briscard du rock qui raffole de mélodies soignées (“Diamond Day”, “Vade Retro”) baignées dans un magma de riffs bien costauds (“Sad Dream”, “Boomer”). La rage de jouer d’Yrwan est follement communicative, si bien que l’on peut faire sien son bouillonnant Gaijin.

 

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