Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

3 albums pour 2023

Xavier-Antoine Martin

 

Chaque journaliste de la rédaction de Longueur d’Ondes a sélectionné 3 de ses albums de 2023 préférés. Aujourd’hui, Xavier-Antoine Martin.

 

Deleyaman
The Sudbury inn
TTO Records
 

Les premiers arpèges de “Spring song” suffisent à comprendre combien ce disque est chargé d’émotion, d’une émotion bienveillante à la rare faculté de pouvoir réveiller des souvenirs sur lesquels il n’est pas toujours nécessaire de mettre des images tant leur seule convocation suffit à atteindre une sorte de béatitude. En 11 titres plus beaux les uns que les autres, parce que sans aucun doute toujours porteurs de cette âme qui a animé leurs compositions, Deleyaman offre ce qui est certainement l’un des disques les plus émouvants qui soit, rappelant parfois les atmosphères d’un Nick Cave de la période Ghosteen (“Moment of peace”), et magnifiant les sublimes textes des poètes, tantôt en anglais ou en français (comme le merveilleux “La saulaie”, tiré d’un poème de Verlaine). Du bonheur à l’état pur.

 
Komodrag & The Mounodor
Green fields of Armorica
Dionysiac Records
 

De la rencontre entre Komodor d’un côté et The Moundrag de l’autre, par une sorte d’alchimie dont seules les terres armoricaines détiennent le secret, s’est naturellement forgée une alliance entre musiciens à la recherche du même Graal. Une quête qui prend ici la forme de ce que le groupe appelle un disque “complet”, avec du rock pur et dur façon seventies tel que les Moody Blues le jouaient, mais également avec des moments plus calmes, comme sur le single “It could be you” ou sur le morceau de bravoure qu’est “Green fields of Armorica”. Plus qu’un retour vers le passé, le supergroupe délivre avec cette galette made in Breizh une véritable expérience sensorielle, où les sens s’entrechoquent dans un kaléidoscope sonore et psychédélique sur fond de nappes vaporeuses de synthés et de riffs de guitares aussi tranchants que des dolmens. En 8 pistes, les Bretons se réapproprient avec panache l’esprit de création et de liberté des années 70. Exactement ce dont on a besoin en ce moment.

 
You Said Strange
Thousand shadows vol. 2
Le Cèpe Records
 

Si le disque ouvre dans les volutes psyché et réverbérées caractéristiques du groupe, un premier tournant s’opère dès le troisième titre, le génial “(Song for a) Wasted land”, morceau empreint de ce qui se fait de mieux sur la scène indie actuelle, apportant au passage de nouvelles couleurs à la palette déjà riche des Normands. Peu après, “Rats”, interlude suspendu dans le temps (moins de 2 minutes) par les seules notes d’un piano de concert, annonce une face B qui va se révéler être un quasi sans-faute avec notamment un “Trade your soul” qui aurait pu être signé par le BJM d’Anton Newcombe, “Eastern side” avec la profondeur et la chaleur de ses cuivres, et finalement le lyrique “What a day” dont le seul défaut est de devoir refermer ce deuxième volume dont on aurait aimé qu’il dure encore et encore. Magistral.

 

ARTICLES SIMILAIRES