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ROCK IN BOURLON

24,25, 26 JUIN 2022

Si le Hellfest fêtait cette année sa quinzième édition, Rock in Bourlon soufflait quant à lui ses dix bougies. Le Festival qui, à ses débuts, était essentiellement axé stoner a depuis évolué. Cette année la programmation était très diverse allant du post hard-core au post-metal en passant par le math-rock, le psychédélisme ou le kraut-rock. Underground de qualité tel pourrait être le credo de Rock in Bourlon.

 

LE LIEU

La petite commune de Bourlon, située dans le Pas de Calais, limitrophe du département du Nord puisque que Cambrai n’est qu’à sept kilomètres. Charmant petit village, Bourlon possède une très jolie église que l’on pourrait très bien imaginer dans un roman de Stephen King.

LA MÉTÉO

Capricieuse mais moins pire qu’annoncé. Et un joli dimanche.

LES PLUS

-La programmation, pointue et de qualité
-Le fait de programmer nombre de groupes locaux : Yonic, Sunstare, Vautours
-L’ambiance : conviviale et festive
-Le prix en entrée libre, preuve d’un bon esprit
-La gentillesse des gens du Nord qui n’est en rien une légende
-L’agrandissement du festival avec cette année une journée de plus et une scène en plus
-Les bières locales à la buvette du Festival
-L’équipe du Festival : pro et sympa
-Les stands de merch’
-Un vrai esprit de festival où les groupes côtoient le public, discutent avec lui et assistent aux concerts des autres groupes
-Le côté fête de village de Rock in Bourlon
-La bienveillance qui règne en ces lieux

LES MOINS

Absolument rien.

LES GRANDS MOMENTS DU FESTIVAL

Sordide : Les rouennais depuis leurs débuts sont et sonnent un peu à part dans la scène black metal française. Leur set montre un groupe très fort dans le black mais qui possède un truc en plus avec une énergie héritée du punk. Cru et viscéral Sordide est un groupe important au message fort et puissant. Et leur set de covers de Nirvana le deuxième jour était une belle réussite.

Okkultokrati : Le black’n’roll des Norvégiens est d’une efficacité redoutable. On sait que les scandinaves sont en général très forts dans ce genre musical qui mélange black metal et rock’n’roll mais Okkultokrati est peut-être, avec Vreid, le meilleur dans  e genre. On sent que le groupe a tout compris tant du black metal que du rock’n’roll. Un grand concert.

Messa :  Les Italiens de Messa ont toujours été un peu à part dans la scène doom. Il s’éloigne encore un peu plus du genre avec leur très bon troisième album sorti récemment. Si la base reste doom, Messa donne de plus en plus dans le prog et les plans de leur guitariste s’avèrent somptueux et aériens. Et que dire de la voix de Sara. Messa va devenir ces prochaines années un groupe énorme, c’est certain.

Godflesh : Formation mythique ayant influencé toute la scène metal industriel et post-metal Godflesh reste en 2022 tout aussi intéressant qu’à leurs débuts. Trente-trois ans après Streetcleaner leur premier album les Britanniques offrent un show pour le moins impressionnant.

Portrayal of Guilt : Dernier concert du samedi et quel concert !  Les Américains remercient le public d’être resté aussi tard pour eux mais cela valait le coup. Leur musique entre post black-metal et screamo est superbe, tout en intensité.

Ecstatic Vision : Entre kraut-rock et space-rock le groupe de Philadelphie délivre une musique inspirée tant par Hawkwind que les Stooges ou Can. Du grand art. Et si Sordide nous offrit deux concerts ce week-end là, Ecstatic Vision offrit trois sets en trois jours. Généreux.

Slift : Il n’aura fallu que quelques années à Slift pour devenir l’un des meilleurs groupes heavy rock européen. Sur scène le trio a toujours donné des shows splendides. Le combo clôt de la plus belle des manières qui soit le Festival avec un show psychédélique et hypnotique à souhait qui fait d’eux les petits cousins français de Electric Wizard.

LES FUTURS GRANDS ESPOIRS

Sunstare : Après deux albums orientés doom, les Lillois viennent de sortir un très bon nouvel album Ziusudra plus orienté post-metal/post hard-core. Sur scène le combo se révèle époustouflant avec un chanteur littéralement possédé.

Parlor : Les Parisiens sont parmi ce qui peut se faire de mieux dans l’Hexagone en matière de noise/hard-core. Un show survolté et déchainé d’une bien belle facture.

Djiin : Les Rennais évoluent dans un registre entre doom et psychédélisme. Sur scène ils ajoutent un élément free-jazz au tout qui rend leur musique envoûtante et planante. Le groupe a la lourde tâche de jouer un dimanche après-midi, pas le moment le plus facile d’un Festival et retourne pourtant le public, preuve de leur potentiel énorme.

L’Effondras : l’Effondras est peut-être le secret le mieux gardé de la scène française. Le combo de Bourg en Bresse joue un mélange de post-rock et de math- rock superbe. Un très très bon groupe.

LE CONCERT LE PLUS COURT ET INTENSE

Cavalerie : Le mot metal extrême semble avoir été inventé pour ce trio parisien. Sauvage et explosif, en vingt minutes montre en main Cavalerie explose tout telle une déflagration nucléaire.

LE CONCERT LE PLUS BARRÉ

Neptunian Maximalism : Formation belge culte Neptunian Maximalism ferait passer Magma ou Sun Ra pour de la variété. Leur jazz drone expérimental est parfois difficile d’accès mais toujours ultra intéressant.

Au final trois jours de bonheur, que de très bons groupes dans une super ambiance. Rock in Bourlon est l’un des tous meilleurs festivals français à tous les niveaux. Vive les Hauts de France !

PIERRE-ARNAUD JONARD

https://www.rockinbourlon.com/

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