Théâtre Comédie Odéon, Lyon, le 29 mai 2022
Cela faisait plus de deux ans que Louis-Jean Cormier n’avait pas foulé le sol français. En 2019, alors accompagné de Vincent Carré à la batterie, il s’était illustré avec un spectacle délicatement mis en lumière par Mathieu Roy et fort heureusement capturé dans le très réussi documentaire Les Passages Secrets .
Deux albums plus tard (Le Ciel est au plancher et Quand la nuit tombe), c’est au terme d’une tournée éclair de 4 dates successives alternant entre la Belgique et la France, qu’il a retrouvé, en solo cette fois, le cadre intimiste de la Comédie Odéon à Lyon pour y interpréter un set mélangeant des titres issus de ses trois derniers opus, ajoutant, lors du rappel, un morceau composé alors qu’il officiait au sein du groupe Karkwa (“Moi-léger”).
Revisiter dans une formule guitare-voix très dépouillée des chansons telles que “100 mètres haies”, ou encore “Je Me Moi”, en dit long sur le formidable talent d’arrangeur du Québécois qui n’a pas boudé son plaisir de partager ce moment “son et brioche”, comme il qualifia lui-même, cette représentation étrangement programmée à 17h, dans une forme d’autodérision touchante d’humilité.
Tel un conteur magnifique, probablement inspiré par la proximité avec les quelques dizaines de fans réunis devant lui, il prit le temps d’expliquer, en de malicieuses digressions, la genèse de titres écrits à la faveur d’un long et introspectif congé sabbatique pré-covid ou inspirés par son père, prêtre défroqué aujourd’hui décédé, avec qui il entretient toujours semble-t-il une relation mystique emplie d’humour, de défiance presque adolescente et, par-dessus tout, d’admiration.
Promettant de revenir à l’automne pour une tournée en format “full band”, il conclut cette délicieuse fin d’après-midi chargée d’émotion et de poésie par La Photo, nous laissant imprégné dans la rétine et surtout les oreilles de quoi nous faire patienter quelques mois.
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Texte et photos: Nicolas RIVOIRE
