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LE PRINTEMPS DE BOURGES – CRÉDIT MUTUEL, PREMIERS FRISSONS

Bourges, mercredi 20 et jeudi 21 avril

Le Printemps de Bourges, du 19 au 24 avril sur Longueur d'Ondes
Le Printemps de Bourges 2022 n’a jamais aussi bien porté son nom. On entendrait presque du Vivaldi en longeant l’Auron, la rivière qui nous guide vers les scènes du festival. Ça sent le bourgeon et la renaissance ces retrouvailles avec le public, qui plus est sous le soleil, pour le premier festival d’une saison qui doit marquer la fin des contraintes liées au Covid. Cela donne une ambiance étrangement paisible dans les allées et devant les scènes, comme si tout le monde avait mangé des champignons rigolos. Plus que de l’excitation, les gens ont simplement le smile d’être là, à nouveau proche les uns des autres, devant des artistes eux-mêmes trop contents de fouler à nouveau les planches.

Comme souvent, c’est au 22 que l’on trouve le frisson, deux salles de 300 places côte à côte où se produisent les Inouïs et les outsiders frémissants, les paris du festival pour l’année en cours. Gros coups de cœur du jour : Uèle Lamore et le duo belge Charlotte Adigéry et Bolis Pupul. Uèle Lamore c’est un voyage, une musique qui emporte avec des synthés puissants qui font l’amour avec les guitares et le côté organique de la section basse/batterie, une musique riche, foisonnante, cinématographique, parfois habillée de quelques voix enregistrées et la présence envoûtante sur un titre de Silly Boy Blue.
Quant à l’héroïne ce projet, la franco-américaine Uèle Lamore, à la fois compositrice et chef d’orchestre, elle est surprenante, à la fois intense dans ces interprétations à la guitare ou aux claviers et juvénile et rafraîchissante avec sa coupe Poulbot et, entre les morceaux, un sourire de gamin content de nous avoir joué un bon tour. Le live donne envie de se précipiter sur l’écoute du répertoire pour un joli voyage cosmique à la maison.
Quant à l’explosif duo Charlotte Adigery et Bolis Pupul, Topical Dancer, le nom de leur album résume bien l’esprit du show frénétique qui a embarqué les festivaliers. Dansant, expérimental, métissé, aventureux, le duo de Gand produit par le label de Soulwax nous a régalé avec ses rythmiques électro arrosées de synthé analogique jouées par Bolis, métisse belgo-chinois d’une élégance folle et par l’explosive Charlotte chantant parfois le créole de ses parents ou se livrant à une incroyable performance lors d’un morceau rythmé uniquement par son rire.

Et la liste des belles surprises de cette journée est longue avec notamment le petit prince des claviers et de la house au charme 70’s Lewis OfMan mais aussi le trio post punk marseillais Glitch, les photos sont là pour traduire l’énergie d’une nouvelle génération qui retrouve enfin le micro et le moyen de réellement s’exprimer.

Photos: David Poulain, Christophe Crénel

Texte: Christophe Crénel

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