Le 7 Septembre 2019 à Barney’s Grooves Record Shop (Vernon – 27)
Les derniers gros festivals estivaux ont à peine remballé, les groupes internationaux et leurs cachets astronomiques qui ont (sans doute trop) alimenté les gazettes sont rentrés chez eux, mais la vie continue et cet après-midi le rock avait laissé paillettes et strass au placard pour se présenter dans son plus simple appareil – celui dans lequel il se porte le mieux sans doute – à savoir celui d’un concert donné en pleine rue dans une ville plus habituée au bruit des rideaux de fer qui se baissent qu’au son d’une guitare électrique.
Mais ici, depuis un an, un disquaire indépendant a ouvert ses portes, attirant depuis des amateurs jusqu’alors en manque de galettes de vinyle et qui lui témoignent en retour leur reconnaissance avec une fidélité qui ferait bien pâlir un marketeux en quête de martingale pour obtenir autant de faveurs de ses clients. Un premier anniversaire, ça se fête et cela vaut bien un concert pour lequel les voisins ébroïciens de Metro Verlaine se sont portés volontaires.
Les conditions sont pour le moins différentes de ce que le combo a l’habitude de rencontrer : le set se déroule dans une rue bloquée pour l’occasion en face du magasin de disques et est programmé en plein milieu d’après-midi. Cela pas l’air de gêner le moins du monde le quintette, parmi lequel un nouveau batteur, lorsqu’il commence à jouer devant une foule assez compacte d’habitués et de curieux venus participer à une fête où bien entendu tout le monde était convié.
Après un premier titre de circonstance, “Atmosphère”, reprise d’un groupe de Manchester bien connu, les musiciens d’Evreux égrainent quasiment tous les titres de leur dernier album en date Cut Up : “Tequila sunrise”, “Richard Hell”, “La vague“, “Ballade sauvage”… pour finir sur “Manchester” et “Crocodile”. Les musiciens sont bien en place, apparemment nullement gênés par les conditions, bien au contraire. Comme d’habitude, Raphaelle bouge, danse pendant qu’Axel semble prendre un plaisir non feint à retrouver la scène après la pause estivale, parfaitement secondés qu’ils sont par les trois autres membres du groupe. Notons au passage un inédit, “Suicide moi” que l’on entendra peut-être sur un prochain album. C’est en tout cas ce que l’on peut espérer, le groupe ayant passé une partie de l’été en studio.
Après le concert, les festivités continuent, non sans qu’Axel ait rappelé la chance que les Vernonnais avaient depuis l’installation de ce disquaire indépendant « Nous, on vient d’Evreux et on a rien. Vous avez de la chance. D’ailleurs on va peut-être venir s’installer ici ! »
Effectivement, il semble que les Metro Verlaine aiment cette ville puisqu’on les reverra dès le 23 novembre, dans une salle et en soirée cette fois, partageant l’affiche avec Eiffel à Saint-Marcel, ville limitrophe. Entre temps, nul doute qu’on pourra les recroiser – en tant que bénévoles cette fois – au Rock in The Barn le week-end prochain à la Ferme de Bionval, toujours dans l’Eure. D’ailleurs Martin Carrière, grand ordonnateur du festival qui fête cette année ces dix ans avec notamment Rendez-Vous, Flavien Berger et les Vacants Lots à l’affiche, avait comme souvent, fait le déplacement cet après-midi pour les voir jouer.
Texte et photos : XAVIER-ANTOINE MARTIN
