Claude Nougaro : la bête est l’ange
Editions L’Harmattan, 170 pages, 18 €
Conçu à partir d’une conférence que Laurent Fourcaut (professeur à l’université Paris-Sorbonne, rédacteur en chef de la revue de poésie Place de la Sorbonne et poète) fit à l’IUFM de Paris en 2012 en présence de Claude Nougaro, ce livre — d’abord paru en 2017 et proposé aujourd’hui dans une édition revue et augmentée de nouveaux chapitres — retrace la singularité du chanteur d’“Armstrong” en tant que poète et auteur. L’écrivain prend ici le temps d’analyser son travail des mots, ses métaphores, sa poésie, à travers une étude exigeante des textes de ses chansons (“Lady Liberty”,“L’île Hélène”, etc.). Un livre instructif qui, s’il peut freiner certains lecteurs non aguerris à un certain format littéraire universitaire, rend superbement hommage à la plume de Nougaro, qualifié ici de « minotaure d’un verbe qui n’oublie jamais qu’il a à se faire chair afin de rester vivant, en prise sur le désir, donc sur le réel » ou d’« intellectuel qui travaille les mots comme une pâte ou comme un ciment […] et construit un monde enfin habitable pour le désir humain. »
ÉMELINE MARCEAU
