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FRAGILE

Fragile - © Clémence Rougetet

Le 3 octobre 2018 à La Boule Noire, Paris

Après une poignée de showcases acoustiques avant l’été dans les environs de Bordeaux, et « un bel accueil », le combo aquitain retrouve la scène avec cette fois les guitares arrimées à leurs amplis, et ce plus de neuf mois après la sortie de leur premier LP Without a fight. Le temps d’une deuxième gestation en somme, mais quand on connait le soin que les musiciens et particulièrement David – frontman du groupe – apportent à trouver le juste équilibre dans tout ce qu’ils entreprennent, on comprend pourquoi l’attente s’est faite si longue.

 

Fragile - © Clémence Rougetet

 

L’album Without a fight est un kaléidoscope de 13 titres, très différents, rendant ainsi quasiment inclassable le style du groupe, même si des influences du coté de la musique progressive sont aisément perceptibles, tout comme celles des Bordelais de Luke et de Noir Désir par exemple (Fragile et Denis Barthe ont d’ailleurs collaboré ensemble). Ces multiples facettes ont évidemment ce soir un impact sur l’ordre des titres, un exercice pas forcément facile à appréhender. « Les morceaux ont été choisis pour le live, c’est n’est pas évident car on est obligés de suivre une logique par rapport aux types de morceaux, mais aussi par exemple par rapport à leur tonalité, mineure ou majeure. » Le groupe choisit de commencer le concert de manière a priori logique, avec le premier titre de Without a fight le superbe “Sixty-Nine”.

 

Fragile - © Clémence Rougetet

 

Le choix s’avère gagnant. Après moins de 20 secondes, l’introduction au piano s’efface pour laisser place à un solo de guitare aérien dans le plus pur style Gilmourien qui saisit les spectateurs tout en réalisant parfaitement son œuvre de séduction. Les présentations ainsi faites, les morceaux s’enchaînent suivant la logique musicale préparée par le groupe, comme une succession de tableaux sonores alternant rock solide (“Either you or me”, “Je cours”…), compositions plus douces aux textes ciselés comme “Un par un”, “Juste un instant” ou bien “Revoir un printemps”, chanson inspirée par les tentes du canal Saint-Martin que David avait découvertes au détour d’une promenade ; le temps passé dans le train du retour vers Bordeaux sera consacré à son écriture.

 

Fragile - © Clémence Rougetet

 

Le set se termine tout comme l’album sur l’épique “Sang conclure” avant que le groupe ne revienne rejouer en rappel “Without a fight (You die)”. Comme pour s’assurer que son message est bien passé et que nous sommes bien, nous aussi, conscients de l’équilibre si fragile du monde qui nous entoure.

 

Fragile - © Clémence Rougetet

 

Porté par des lumières et un son excellents, le groupe a livré un set impeccable, empreint d’énergie, d’émotion et de sensibilité. À son image en somme.

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TEXTE: Xavier-Antoine MARTIN
PHOTOS: Clémence ROUGETET

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