29 mars, Trianon ( Paris )
Shadow people est sans aucun doute l’album de la consécration pour les Perpignanais de The Limiñanas. Après avoir connu le succès aux Etats-Unis en 2010, le couple de rockeurs du Sud a, au cours des années, su se tailler une solide réputation de bête de scène. Preuve en avait été donnée une première fois lors d’un live parisien au mois de décembre à la Maroquinerie de Paris, qui avait été, si l’on en croit les rumeurs, le moment le plus chaleureux de l’hiver parisien.
Pas étonnant donc, de découvrir un Trianon plein à craquer ce 29 mars. Le public, majoritairement composé de trentenaires et plus, est bien loin du simple amateur. Ayant eu le temps d’étayer son oreille et en recherche de rock bien senti sortant du moule, le voilà déchainé. D’ailleurs quelques échauffements côté fosse ne font que confirmer cet état de fait.
Qu’importe côté scène, le groupe lui, est là pour offrir une belle performance et pas pour se perdre dans de longs discours. Si le manque d’interactions avec la foule peut parfois frustrer (seuls quelques merci réussissent à s’interposer entre les morceaux), la qualité, elle, est au rendez-vous. Exit la configuration classique d’un chanteur au premier plan et ses musiciens derrière, ici la totalité du combo investit l’avant-scène ; ça balance dès les premières notes alors que le jeu de lumières, psychédélique, met la foule en transe. « Malamore », « Prisunic » ou encore « Tigre du Bengale » se suivent. Le concert est conçu comme on pourrait écrire un album : tout s’enchaîne avec une logique mathématique. Les titres comme la scénographie, la lumière, tout se rencontre à la perfection. Les instruments, nombreux et variés, balancent une rythmique qui force à danser.
Comme sur tout bon album, les featurings se font d’ailleurs nombreux. Ainsi les Perpignanais inventent sur scène Bertrand Belin, Anton Newcombe et Emmanuelle Seigner. De quoi rythmer la soirée et provoquer la surprise. « Betty and Johnny » clôt la première partie.
« Russian roulette » re-invite Emmanuelle Seigner à prendre part aux festivités. Pas de « Je ne suis pas très drogue » malheureusement mais un final sur « The train creep a-loopin ». Quand les lumières se rallument, la foule n’est pas prête à les laisser partir…
Texte: Julia Escudero
Photos: Kévin Gombert
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