24 octobre, aux Trinitaires de Metz
Tel un gong qui sonne, 20h30 pétantes retentissent et la soirée est prête à débuter. C’est dans un ancien couvent que les concerts vont se dérouler, dans l’antre des Trinitaires à Metz, aujourd’hui devenu un espace culturel et musical. Pour accéder à la salle de spectacle, une petite porte et un couloir en pierre doivent être empruntés. C’est entre cachet de l’ancien et lieu atypique que la scène se dévoile, tel un endroit secret.
Le groupe messin Room Me est le premier à prendre possession de la scène. La chanteuse, Anne-Sophie Rémy et les artistes, chauffent le public. Entre screamers, riffs maîtrisés et énergie désinvolte, le quatuor assure la première partie de la soirée. Puis, c’est au tour de T/O de faire monter la température. Et là, c’est une véritable performance, à la fois musicale et scénique. Ce compositeur strasbourgeois, accompagné de ses musiciens, peint un univers acidulé, hypnotique et totalement addictif. Dans une ambiance bigarrée, hors du temps et poétique, les notes s’enchaînent.
Viennent ensuite ceux que le public attendait de pied ferme : MNNQNS. C’est dans ce lieu intimiste que les premières notes de l’intro se dévoilent, suivies de près par “Bored in this town”. Devant eux, une salle pas tout à fait remplie, mais qui promet un concert chaleureux. Dans l’assistance, certains commencent à se lâcher dès les premières notes, tandis que d’autres, plus timides, tapent du pied. Si l’énergie générale est différente d’une grosse scène, il n’empêche que MNNQNS sait mettre le feu aux poudres et un véritable bordel ! L’un des jeunes hommes présent dans la salle a totalement absorbé par transfusion cette énergie. Veste en cuir et lunettes, il déambule sur le parquet des Trinitaires en sautillant et en invitant les spectateurs à le rejoindre ; quelque peu attirés par la scène, ils n’hésitent pas à participer au concert à leur façon.
Sur scène, le groupe transmet une intensité, une énergie fulgurante et une certaine excitation. Si la marque de fabrique de MNNQNS est bien le chaos, ils pètent vraiment les plombs sur scène jusqu’à en devenir jouissif. Des beats aux riffs, ça n’en reste pas moins harmonieux. Les sonorités sont aiguisées comme une lame de couteau bien tranchante. Une véritable déflagration. Le set qui s’est ouvert avec des morceaux de l’EP Advertisement sorti en 2018, s’installe doucement vers leur nouvel album, Body Negative. Les morceaux “Fall down”, “Wire (down to the)” ou encore “Desperation moon” s’enchaînent avec audace. Adrian (chant + guitare) et Marc (guitare) n’hésitent d’ailleurs pas à se jeter dans la foule et rejoindre les spectateurs dans la salle. Marc laisse même sa guitare sur le sol de la fosse, laissant le fan à lunettes, jouer quelques accords… « Merci Metz ! On était très content d’être ici ! »
MNNQNS
MNNQNS
Texte & photos : AMÉLIE PÉRARDOT
