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LES HÔTESSES D’HILAIRE

LES HÔTESSES D'HILAIRE en entrevue sur Longueur d'Ondes ete 2016 / N° 78 - ©Marie-Claude Meilleur

Vol première classe pour l’Acadie

En trois albums, les Acadiens des Hôtesses d’Hilaire ont réussi à trouver leurs marques dans le paysage musical francophone canadien. Avec un net penchant pour le psychédélisme des années 70, le quintette déploie une énergie déconcertante autant sur scène que sur disque.

Sur les routes québécoises et du Nouveau-Brunswick pendant l’hiver dernier afin d’assurer la sortie du tout dernier album Touche-moi pas là, la troupe — menée par Serge Brideau (guitare, voix), accompagné de Mico Roy (guitares), Michel Vienneau (basse), Léandre Bourgeois (claviers) et Maxence Cormier (batterie) — fait partie de ces groupes qui ne passent pas inaperçus lorsqu’ils foulent la scène. Mi-grande gueule, mi-doux poète, le grand Serge raconte des histoires du quotidien, de son paternel ou bien se délie sur des sujets actuels, parfois habillé d’une sorte de soutane ; toute une prophétie ! Rencontre avec cet Acadien qui n’a pas la langue dans sa poche…

  • Voilà maintenant trois albums des Hôtesses d’Hilaire, ça fait beaucoup de kilomètres au compteur. Quelles sont les principales escales qui ont eu lieu en cours de route ?

Serge Brideau : La première étape a été la création de l’album Hilaire à boire et surtout définir notre son quand nous avons commencé à composer collectivement. Depuis ce temps-là, notre première tournée dans les territoires du nord-ouest canadien nous a donné le goût de continuer les tournées et, surtout, on a su que l’on pourrait se supporter dans toutes sortes de conditions ! On peut dire finalement que ce sont les premiers tours en Europe, grâce aux rencontres avec des gens intéressants en France et en Suisse, qui nous ont convaincus de vouloir poursuivre cette carrière de musiciens.

  • Le dernier album Touche-moi pas là est sorti en octobre dernier, illustré encore une fois par une photo du fameux Hilaire, ton papa ! Qu’est-ce que l’on ne devrait pas toucher selon toi, dans la culture musicale acadienne ?

Rien n’est interdit, je pense que l’on peut toucher à tout. On devrait se remettre en question. On peut parler de tout, c’est seulement la façon de le faire qui est importante. Le titre de l’album Touche-moi pas là est plutôt satirique !

  • Le “chiac” est un mélange de français et d’anglais (franglais) parlé dans certaines régions du Nouveau-Brunswick. Tu as une chanson qui s’intitule “Super chiac baby”. Comme tu as fait le choix de principalement chanter en français, alors : chiac ou pas chiac ?

Moi, je ne parle pas le chiac. Étant originaire de la péninsule acadienne dans le nord-est du pays, une région majoritairement francophone, le chiac ne fait pas partie de mes origines. Pour moi, c’est quand même une preuve d’assimilation et, en même temps, un signe de survie de la culture acadienne dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. Dans le contexte de la chanson, le chiac n’étant ni français, ni anglais, nous proposons qu’il règle les différends entre les francophones et les anglophones dans notre pays officiellement bilingue.

  • Musicalement, on sent des influences aussi variées qu’un rock très 70’s, du bluegrass ou encore un certain Lucien Francœur. Dans tout ça, quel est le cocktail que tu affectionnes le plus ?

Les années fin 1960 à début 1970, c’était l’âge d’or de la musique populaire en français autant qu’en anglais et c’est sûr que ça nous a beaucoup influencés.

  • Tu as l’image du gars un peu grande gueule capable d’à peu près tout sur scène. Quand on assiste à un concert des Hôtesses d’Hilaire, on sait qu’il va se passer quelque chose ! Si tu devais définir la bonne alchimie qui fait un bon concert, laquelle ce serait ?

Je ne sais pas trop comment répondre à cette question… Un bon concert est la parfaite balance entre le spontané et le structuré. Il faut laisser de la place à l’improvisation tout en ayant un fil conducteur cohérent. Mais surtout, en tant que musicien, être conscient du privilège d’être sur une scène et ne jamais prendre le public pour acquis.

  • Et pour conclure, quelle question rêverais-tu que l’on te pose en entrevue ? Et quelle en serait la réponse ?

Viens-tu souper ? Oui !

 

Le site des Hôtesses d’Hilaire

Texte : YOLANDE MAUDET
Photo : MARIE-CLAUDE MEILLEUR


Touche-moi pas là

L-A Be

LES HÔTESSES D'HILAIRE en entrevue sur Longueur d'OndesAvec ses dix titres sonnants et trébuchants, ce troisième album, toujours aussi haut en couleur, est dans le sillage de ce que Les Hôtesses ont l’habitude de proposer ; avec cependant une petite prise de risque plus engagée dans les paroles savoureuses. Comme le prouve d’ailleurs l’intro qui donne le ton “Mets-toi en danger” : « Vaut mieux vivre un jour de lion que cent jours de mouton » ! Si Hilaire est hilare, il reste tout de même vindicatif pour l’occasion, se plongeant à corps perdu dans l’électricité des guitares psychédéliques, façon rock endiablé et ne pouvant laisser de marbre. Un album coup de blues, coup de poing, coup de force !

 

 

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