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FAUVE

FAUVE, Entrevue, Longueur d'ondesFAUVE, LE FELIN AU FRANC-PARLER

Fauve ≠ séduit les uns, agace les autres. Ses paroles authentiques, sa poésie sans fioritures et la rythmique nonchalante de ses compositions sont loin de faire l’unanimité. Les membres du collectif déchaînent les passions, sont sujets à des critiques souvent positives, parfois virulentes, mais au fond, ils continuent à faire parler d’eux, ils continuent à faire couler l’encre avec leur premier EP « Blizzard » et ce, jusqu’en Amérique-du-Nord.

(Egotrip) Exutoire

Dans Fauve ≠ il y a cinq membres. Ne parlez pas d’eux en tant qu’individus, mais en tant que collectif. Parce qu’ils ne tiennent pas à être connus. C’est la base de leur identité… «On n’aurait jamais cru que ça dépasserait le cercle de nos proches ou de nos amis ; la création du projet c’est quelque chose de purement égoïste. À la base c’est une sorte d’exutoire, on en a besoin pour vider nos sacs. C’est une activité qui nous permet de rompre avec la routine, de créer quelque chose et d’avancer. » Cela passe par une démarche « agressive, mais fauve, dans le sens libre, sauvage, instinctif » représentée à travers le nom qu’ils se sont donnés en référence au film « Les Nuits fauves » du réalisateur Cyril Collard.

FAUVE, Entrevue, Longueur d'ondesEt pour réussir ce pari, la méthode est simple… il faut « être le plus spontané, le plus brut possible dans les propos, ne pas chercher à les modifier. En gros, les textes sortent comme on les sent, ils ne sont pas vraiment très travaillés ». C’est ce qui justifie l’utilisation du spoken word, du parler. À ne pas confondre avec du slam ou du rap : « Dans le rap, il y a des contraintes de rimes, de vers, de pieds, il faut que ça sonne bien, que ça soit calé dans la mesure, c’est important. Nous on s’en est complément détaché ; ça nous permet de choisir les mots exacts, justes, donc on a gardé cette forme de propos assez brute ». Paradoxalement, ils sont influencés par des artistes qui habituellement chantent et peuvent parler sur certains morceaux (à l’exception de Gil Scott-Heron ou les Last Poets) qui les ont fait percuter : « Il y a les Pixies, Bob Dylan, ou encore un titre de Nada Surf qui s’appelle “Popular“ ».

Réalité

FAUVE, Entrevue, Longueur d'ondes - Photo : Marylène EytierC’est ainsi que le spoken word prend forme. Avec des bouts de vie, de la leur, de celle de leurs proches. Au final « il n’y a pas de fiction du tout, rien n’est inventé et c’est important pour nous». L’objectif n’est pas de plaire, mais d’être vrai. Et cela passe aussi par la formation du collectif : « On ne veut absolument pas être exclusif, on ne se pose pas au dessus des autres, on ne se pose pas en donneurs de leçons. Ce n’est pas parce qu’il y ait cinq mecs sur scène qui font des trucs que les autres ne sont pas Fauve ≠, au contraire. L’idée c’est que tout le monde l’est un peu en soit. Si les gens veulent vraiment rejoindre le collectif et nous aider, on est super ouvert. Fauve ≠ ce n’est pas cinq personnes, c’est vingt, trente personnes en réalité ».

Cette recette semble fonctionner puisque le collectif a des adeptes jusqu’au Québec ; aux Francofolies de Montréal au mois de juin, Fauve ≠ a reçu un bel accueil. « Ça s’est très bien passé, on est ravi. On était étonné de jouer devant autant de monde. C’est une grande scène ouverte, donc on pensait vraiment se produire devant cinquante personnes quelque chose comme ça. Là on avait l’impression qu’il y en avait mille, deux mille… On ne se rend pas trop compte, c’est assez impressionnant ; on est à huit heures d’avion de chez nous, on n’est jamais venu ici, on connaît personne et y’a plein de monde qui se pointe et qui connaît les paroles… Pour nous c’est bouleversant… presque flippant (rires) ! »

http://www.fauvecorp.com
Alix Forgeot
Photos Toma Iczkovits & Marylène Eytier

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