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ALEX NEVSKY

ALEX NEVSKY, Entrevue, Magazine Longueur d'Ondes

Alex Nevsky, sur la pointe sensible des sommets

Voilà tout juste trois ans que le natif de Granby a sorti son premier album « De lune à l’aube ». Après une longue tournée et une pause méritée, il était temps de revenir en studio pour créer. « Himalaya mon amour » est né, un album qui nous mène sur des sentiers vertigineux, à la découverte d’un paysage à la mesure des hauts et des bas d’un quotidien parfois malmené. Alex Nevsky nous raconte son périple.

C’est bien entouré que cet album s’est réalisé, avec au commande Alex McMahon (Plaster, Catherine Major, Yann Perreau) et également Gabriel Gratton, un des musiciens qui était présent dans le précédant album : « Ce sont des véritables génies et jouent de tous les instruments merveilleusement bien ». Puis, un invité de marque, Nicolas Basque de Plants and Animals est venu compléter le tableau pour faire les guitares : « On a fait une semaine au studio de Pierre Marchand, qui est un studio incroyable. À quatre, on a enregistré les bases du disque. On a pris toutes les chansons puis on a créé les arrangements et après cela on a travaillé au studio d’Alex McMahon pendant deux ou trois mois. On n’était pas pressé, c’est une belle liberté d’avoir du temps, de laisser reposer les choses, de penser à ce qui était bon, de refaire des titres au complet s’il le faut. C’était un processus vraiment différent du premier album, réalisé par Yann Perreau où on faisait du piste par piste, on enregistrait la guitare, la batterie, la basse et où on invitait plein de monde à jouer. Cela donne peut-être un album moins concis, moins homogène. Mais je pense que j’ai de la difficulté à faire un album homogène, parce que je suis sois vraiment content soit vraiment triste ! »

ALEX NEVSKY, Entrevue, Magazine Longueur d'OndesEn effet, on retrouve en début d’album étoffé, entrainant, à l’image de ce que l’on connait de Nevsky, mais dans la deuxième partie, les chansons se découvrent, s’épurent pour laisser place à la voix et la guitare. « Je pense que cette partie-là du disque est une prise de risque pour tous les gens qui ne me connaissent que parce qu’ils ont entendu les chansons à la radio. Cela me fait un peu peur mais en même temps c’est ce que j’ai écrit. Ça peut rendre des gens un peu perplexe, une chanson comme « Katharina » qui est super courte, super intense. En même temps, en show il faut que je prenne un moment pour être tout seul sur la scène et faire deux ou trois chansons voix/guitare sinon je ne sens pas que j’ai rendu un portrait réel de ce que je fais comme musique.» Côté texte, on retrouve les mêmes sources d’inspiration toujours avec cette plume sincère et frontale : « Je n’écris pas beaucoup, mais chaque mois j’ai une nouvelle chanson. Je m’arrange pour vivre des désastres ou des pics amoureux. Mais sur cet album, j’ai été inspiré par d’autres choses que l’amour. Je voyage beaucoup, tout le temps, cela m’inspire pas mal. Ce n’est pas tant le voyage que d’être dans un autre lieu que chez moi, puis de bouger, de parler avec des nouvelles personnes. »

Le premier extrait de l’album « On leur a fait croire » vient tout juste de sortir que déjà les réactions fusent : « C’est assez incroyable, je croise des gens qui me disent que la chanson leur fait beaucoup de bien. Tout le monde est persuadé que c’est une chanson hyper joyeuse alors que ce n’est pas le cas du tout, tu t’aperçois à quel point le monde n’écoute pas les paroles. Mais j’aime cet exercice, je ne l’avais jamais fait avant, mettre un texte triste ou cru, ou cynique sur de la musique joyeuse. ». Avec des pièces comme « J’aurais des mains », Nevsky ose plus : « J’étais fatigué d’être toujours dans mes petites relations amoureuses, dans ma petite bulle à moi. Il y a des chansons que je ne suis plus capable de jouer. « J’aurais des mains » est une chanson plus grande que moi. J’ai juste essayé d’écrire des choses qui n’étaient pas rattachées à mon petit quotidien et à ma vie amoureuse, que j’aimerais chanter mais que je n’osais pas écrire avant. Mais je ne reste pas convaincu « J’aurais des mains » ou « Si tu restes » ce sont les chansons que je voulais enlever du disque parce que je me disais : « ah non, cela ne fonctionne pas ». Il faudrait que j’aie 40 ans pour chanter ça. Puis finalement, c’étaient les préférées des gens à qui j’ai fait écouter ! »

À la fin de l’album, en guise de conclusion, on retrouve un titre en anglais « Koh Tao » : « Ce n’est pas la première fois que j’écris en anglais mais ces chansons ne sont jamais sorties. Mon ancienne amoureuse qui est une pièce importante de cet album-là et surtout du précédant, était anglophone. Puis, on a écrit quelques chansons ensemble. Celle là, c’était pour elle, mais je la chantais juste dans ma douche ! On a fait une tournée en Chine il y a deux ans, et Gabriel m’a entendu la chanter. Il l’a repris à la guitare, il a trouvé les accords. Puis le lendemain on est allé à Koh Tao en Thaïlande, et c’est là où on l’a vraiment joué pour la première fois. » Alors la chanson en anglais était-elle inévitable ? « J’ai tourné au Canada anglais, et c’est vrai que c’est un peu l’enfer. Tu joues dans des salles avec cinq personnes en plein milieu de la Saskatchewan. Ce n’est pas facile. Il y a des endroits où il y a des communautés francophones, comme St-Boniface près de Winnipeg, là ça va. Mon seul souhait, sans voir trop petit, c’est juste que les gens du Québec connaissent ma musique. C’est cool d’aller en France, mais quand tu as au moins 95% de ta ville d’origine qui n’a jamais entendu tes chansons et qui ne te connait pas, tu ne penses pas à aller conquérir Paris quand tu n’es même pas capable de conquérir ta ville natale. Je n’ai pas envie de miser et de m’essouffler sur la France. La francophonie, cela n’est pas une barrière. On est allé jouer en Chine, puis on faisait tripper les chinois. De toute façon, les gens n’écoutent pas beaucoup les paroles. Le pouvoir de la mélodie est vraiment génial. J’ai confiance dans les mélodies ; la langue n’est pas une barrière. »

Trois lancements sont prévus pour l’album : au festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, à Québec et Montréal. « En live, on va retrouver Gabriel Gratton, Jean-Philippe Perras qui à la base est un comédien, mon meilleur ami et qui est un musicien très talentueux. Vincent Carré à la batterie (Chloé Lacasse, Antoine Gratton), Alex McMahon et Laurence Lafond-Beaulne (Fanny Bloom, David Giguère). C’est toujours difficile les lancements, tout le monde parle ! Tout le monde de la maison de disques est là dans le fond du bar à parler business ! » plaisante-t-il. « C’est plus un événement qu’un show mais on va presque faire tout l’album. Puis c’est une semaine après la sortie du disque donc les gens ont le temps d’avoir des coups de cœur pour ces petites chansons-là. »

Album sortie, le 27 août « Himalaya mon amour », Audiogram
Lancements :
Le 30 août à 19 h au FME, Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)
Le 3 septembre à 20 h, Le Cercle (Québec)
Le 5 septembre à 19 h, Le National (Montréal)

Teaser « On leur a fait croire »

Yolaine Maudet
Photo Toma Iczkovits

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