Endorphine
Le Mouvement Des Marées
Les neuf titres de ce dixième opus provoquent un effet analgésique sur le système humain. Chacune des chansons foncièrement rock, même garage, avec ce jeu de batterie et de guitare en parfait coït, dégage une planante substance revendicatrice. Cette même sensation qui habitait l’artiste en 2009, à l’époque de “Dormir dehors”, hymne à l’extatique errance. L’homme est loin de somnoler, il carbure à la jeunesse et a soif du monde. Il n’y a qu’à se laisser souffler par le tube “Je repars” avec ses riffs mélodieux et ce sifflement soutenu, sur la route de l’inconnu sur laquelle file le chanteur à pleins poumons. Il a envie de toutes les femmes, de croquer « leur ventre au grain de soie ». Il s’attarde au fatal destin des pauvres, de plus en plus présents sur la planète, et clame sa rage sur l’électrifiant “Pauvre ça rime à rien”. Et puis sa voix s’adoucit et s’épanche en langueur, le temps d’imaginer un monde parallèle loin de ce « tas de merde à nos pieds » sur le déboussolant “Ici”.
À écouter en priorité : “Je repars”, “Tout tout seul”.
HÉLÈNE BOUCHER