Bandeau Longueur d'Ondes n° 101

Pour quelques EPs de plus


Jose & the Wastemen  – Down so long

4 titres bruts de fonderie, sans fioritures, genre on branche les amplis et on y va. José & ses Wastemen s’en donnent à cœur joie comme sur le titre “Monkey on my back” qui reprend tous les codes d’un rock stoner sans concession, comme on l’aime. Le groupe a 13 ans et pas une ride, sans doute parce qu’il ne triche pas.

Lavomatic  – Funny fashion party life

Premier EP pour le tout jeune groupe francilien qui s’il continue sur la même lancée devrait très rapidement voir plus loin que les bords de Seine à Issy-les-Moulineaux. C’est le faussement crade “Woman” qui ouvre ce 4 titres (+ un live), ballade pop qui rappelle à la très bonne scène anglaise actuelle, les Wet Leg, Porridge Radio et Dry Cleaning (évidemment…). Suivent 2 titres d’excellente facture également, mais mention particulière pour 4ème, “Le hit”, qui pourrait sans rougir figurer sur les meilleurs disques du Brian Jonestown Massacre. Tout est bon. Et même plus.

Mø-Nø  – Debbie

Le duo Léna-Mattéo, transfuge du groupe Nobody Cult, s’offre une parenthèse en duo à travers ce nouveau projet dont la première réalisation discographique est une totale réussite. Tantôt trip-hop électro – Archive, Tricky – comme sur le vaporeux “ADHD” ou sur “The Leak”, tantôt jazzy feutré comme sur “Debbie”, les 6 titres  offrent un dépaysement garanti dont on ne peut que ressortir d’une rare zénitude, en espérant les croiser sur scène rapidement. À suivre absolument.

Dead Chic  – The Venus ballroom

Premier EP pour le groupe aux influences aussi diverses que variées, si bien qu’il n’est comparable à nul autre : on navigue au gré des morceaux entre la poésie de Tom Waits et la rage de Oh Sees! tout en croisant les Kills qui auraient signé chez Motown… De quoi perdre son latin direz-vous? Que nenni, Dead Chic c’est tout le contraire, la musique comme langage universel, chantée tantôt en anglais, tantôt en français comme ce “Les fleurs séchées” bien représentatif de l’univers du combo que l’on rejoint bien volontiers dans la salle de bal dans laquelle il nous convie.

The Mirror  – Reflections

Derrière le groupe se cache un nom bien connu de la scène hexagonale : Boris Kulénovic, Français installé en Lituanie depuis quelques années. À travers Reflections, le musicien démontre avec talent que l’on peut très bien faire du très bon hip-hop (“Artificial”) depuis Vilnius et qu’il n’est pas besoin d’être natif de Détroit, Bristol ou du quartier chaud de Brixton. Invité sur tous les titres, le “poète des mots” Blesz promène son spoken word à travers un flow d’une limpidité immaculée sur fond downtempo et de nappes de claviers aussi vaporeuses qu’une brume matinale au-dessus de la mer baltique. 5 titres d’excellente facture, ponctués par un “Stars” qui reprend les meilleurs codes du trip-hop. Un album de toute beauté pour les amateurs du genre.

Bloody Crowns  – Bloody crowns

Le trio de Bourges présente un premier EP de 4 titres composés dans un univers post-noise qui revendique ses influences : Sonic Youth, les Suisses de Ventura ou bien encore Town Portal. “Tangue”, le morceau inaugural crache son énergie par tous les pores de la peau des musiciens, pendant que la batterie et les guitares assènent un rythme d’enfer. Le choix de “Rêver” comme single par le groupe est particulièrement judicieux, tant par sa qualité musicale que par le fait qu’il concentre à peu près tout ce qui fait l’ADN de Bloody Crows. Encore un groupe à découvrir en concert histoire de prendre un bon shoot de vitamines avant l’hiver.

Juarez Juarez  – Mille soirs

François Juarez aime l’écriture, le sens et la musique des mots, et bien entendu la musique tout court, particulièrement quand elle peut servir de bel écrin à ses divagations poétiques. Mille soirs est un condensé de poésie dans lequel on s’abandonne cœur et âme au fil des chansons, comme pendant la superbe “Alcyon”. Trombone et orgue viennent en renfort d’instruments plus traditionnels dans le rock ou la pop, comme les hérauts du message de bienveillance que porte ce mini-album et que l’on reçoit à bras ouverts.

Marlène Larsen – Galore

On imagine combien, lorsque l’on mène son projet en mode DIY, il faut mettre d’énergie pour attirer l’attention, souvent et injustement sans résultat à la hauteur de ses espérances. S’il est bien un album qui ne mérite pas ce funeste sort, c’est bien ce Galore qui regorge de pépites aux confluents du folk, de la pop et parfois de l’indie avec des intonations de voix qui rappellent Chvrches. Depuis “Birthday” à “Public apology”, les 5 titres  qui composent cet EP déversent un flot continu de sons aux vertus euphorisantes. Galore veut dire abondance. Marlène Larsen apporte une preuve supplémentaire qu’elle ne nuit pas, bien au contraire, surtout quand c’est elle qui vient l’offrir.

BXIIQue la salade

BXII est un collectif organisé autour de quatre rappeurs (Djamhellvice, L1consolable, Res Turner, Skalpel) et d’un graffeur, SLY2. Sur fond de boom bap, ce long EP (30 minutes) est intégralement articulé autour du thème de l’antispécisme et de tous ses sujets connexes. Sept titres (“Boucherie éthique”, “IIIe race”, “Extrémistes”) pour donner une voix  à ce combat et, plus généralement, à la lutte contre toutes les formes de domination.

AnodineNuit blanche

Anodine, originaire du sud de la France, entre Arles et Aix, est tout d’abord né en duo avant d’évoluer désormais à deux, trois ou quatre. Comme le dit le groupe : “C’est toujours compliqué de rentrer dans une case, mais on tient à défendre et mettre en avant la poésie de nos textes, avec la culture rock qui nous imprègne.” Avec une petite touche électro pour compléter le tout, Anodine livre ici un mini-album impeccable à la hauteur des deux premiers titres dévoilés sous forme de clip, “Nuit blanche” et “Anodine”, album dans lequel textes et musique donnent vie à une très belle forme de poésie.


Xavier-Antoine MARTIN

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