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Quintana Dead Blues Experience / Twin Souls

Vendredi 27 janvier, Sortie 13 à Pessac (33)

Après une fin de semaine froide et sèche, c’est à Sortie 13 à Pessac que Quintana a arrêté son choix pour organiser la release party de son dernier album One of us, accompagné des Toulousains de Twin Souls.

En apéritif, le superbe vernissage de l’exposition In Fraganti de Jessica Calvo et ses photos de concerts et portraits d’artistes nous font flâner, au gré des clichés noirs et blancs pour la majorité, dans un univers d’ombres et de lumières au milieu duquel trône un buffet bordelo-espagnol. Le côté “Bordeaux” est apporté par les cannelés tandis que le côté espagnol est fièrement représenté par la sangria maison de la mère de notre hôte.  Et là, vous vous dites que le nom de Jessica Calvo vous est familier…

Sans plus vous faire attendre, c’est effectivement un nom qui revient, puisque c’est l’une des photographes collaborant avec Longueur d’Ondes à Bordeaux et bien sûr, avec votre serviteur. Cela étant, super expo, très rock. Quelques cacahuètes et cannelés sont partagés avec Quintana qui me confie qu’il a choisi d’ouvrir le bal de cette soirée.

À 21 heures, à peine monté sur scène, la guitare rugit et me rappelle que j’ai encore oublié de mettre mes bouchons d’oreilles… Les gens se rapprochent et déjà la salle est remplie. Entourés de sa table d’effets et de ses amplis, la taille de la scène est faite pour lui. Ni trop grande ni trop étriquée, elle lui laisse libre court à ses allers et venues sans pour autant paraître vide.

Prenant sa Gibson d’une main, le micro de l’autre, sa voix ressort pleinement avec ses réglages, par dessus les templates de basse et batterie qu’il a lui-même composés sur sa groove box.

Le rythme s’accélère, adieu le blues, bonjour le rock bien gras, puissant, cru qui raconte des histoires sur des ambiances tantôt feutrées, tantôt électrisées à la limite de la folie. Ses cheveux lui tombant devant les yeux, son look désabusé avec sa chemise léopard sous sa veste en cuir élimé aux emmanchures renforcent ce côté brut de décoffrage. On pourrait croire que c’est un jeu de scène mais ceux qui le connaissent savent qu’il s’habille ainsi tout le temps. Quand on a un style dans lequel on se reconnaît, qu’on a adopté à quoi bon chercher ailleurs ?

Le rock, il est né avec et il le transpire de chaque pore.  Le public pris au jeu se met à battre des mains en l’accompagnant, les notes rebondissent çà et là et emplissent l’espace. Les mains se lèvent, applaudissent et déjà le prochain rythme se met en piste.

Il faut préciser que cet enragé de la scène passe une bonne partie de son temps sur les routes de France à écumer les scènes à travers l’hexagone. Et déjà il dégaine une de ses spécificités : descendant de scène, il fend la foule en deux – tel Moïse – brandissant sa guitare, installe son tom basse monté en jungle (grosse caisse) et grimpe sur le disque de platine installé au sommet. Une installation personnalisée par un chaudronnier qu’il connaissait, disparu aujourd’hui et auquel il rend hommage dans les feuillets de son nouvel album en y mettant en filigrane les plans de construction.

Entouré par la foule, il est dans son élément. Le public bouge au rythme de ses chansons. Il me confiait avant le concert qu’il préférerait à cet exercice faire monter les gens sur la scène pour profiter du son direct des amplis. Si vous avez l’occasion de le voir en concert, guettez le moment, il se peut qu’il vous invite cette fois-ci à faire le chemin en sens inverse pour le retrouver à ce firmament de chêne et de métal qui le porte tant de soirs.

En plus du rock marqué, style garage qui nous accompagnerait plus que bien sur les routes dans des virées endiablées à la Tarantino, son humilité transporte aussi. Aucune prise de tête, de prises de risques démesurées propres à certains artistes dont la tête se fait un peu lourde. C’est proprement sale, à la sauce rock garage. Ça sonne, ça cogne, ça vibre et c’est ça qui en fait la force.

Dernier morceau avec “ I wanna be your dog” d’Iggy Pop.  Tellement dans son style! Faisant chanter le public et terminant sans instrument au milieu de la foule qui l’applaudit. Il remontera pour un rappel où il testera une chanson de son dernier album.

 

Changement de plateau, nous allons au bar pour discuter et Twin Souls entame son set. Déjà vu à l’Astroshow open air cette fin d’été, les deux frères multi-instrumentistes s’échangent leur set d’instru ou le micro et diffusent leur rock sulfureux. Si ce n’est déjà fait, je vous invite à aller lire le report que l’on avait fait cet été.

Dans cette salle l’atmosphère est différente de l’Open Air de septembre. Le son est plus concentré, moins spatial, plus cru. Jouant sur tous les instruments à leur portée, synthé, thérémine, batterie, guitare, parfois même deux ou trois en même temps en plus du chant, on discute entre nous à se demander qui est gaucher et qui est droitier. La batterie étant en config droitier, la guitare en gaucher. Ils jouent sur l’une ou l’autre à loisir sans se soucier du sens. La soirée se terminera après ces bonnes notes de rock glamour.

Texte : Jason Pinaud

Photos : Jessica Calvo

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