Fluxus Pop
(Simone Records)
Petit tour de force réalisé par ce Québécois dont la formule pop n’est qu’un prétexte sémantique pour ne pas perdre le fil dans un labyrinthe sonore aux multiples chemins. D’une esthétique plurielle prenant prise dans les années 80, on y retrouve tout le background instrumental qui a su faire le charme de cette période. En résulte une sonorité sèche et froide, supportée par un chant empruntant au spoken word dont le phrasé réhabilite le no futur, au moins dans l’intonation. Passant aussi par le blues, le rock, le lo-fi, le psych et même du dub supporté par de la flûte traversière “Evidemment”, les lignes musicales exprimées fluctuent selon un point d’orgue structurel, la recherche d’un groove noir, à la combinaison du jour et de la nuit. Tout cela brille et scintille aussi comme sur le tubesque “A Mountain For Wawa”, firmament pop comme peu sont capables d’en produire. Une aura peu commune qui aura séduit Oliver Edward Ackermann, leader de “A Place To Burry Strangers”, ce dernier réalisant le mastering de ce disque expulsé des entrailles d’un artiste en mutation constante.
JULIEN NAÏT-BOUDA
–> Ecouter : LP Fluxus Pop
–> Voir : Clip Et si jamais
A écouter en priorité : “A Mountain For Wawa”, “Evidemment”, “Weird Flowers”
