Du 23 au 25 janvier 2020, St-Ouen, Paris
Cette année la seizième édition du festival se déroule dans un climat particulier. Quelques mois auparavant, la Mairie de St-Ouen a décidé de fermer la salle emblématique de Mains d’Œuvres pour des projets à visée spéculative. Le maire de la ville, William Delannoy se met ainsi à dos non seulement l’association qui gère le lieu, mais également une majorité d’Audoniens qui défendent la réintégration de Mains d’Œuvres, véritable lien social et culturel de la ville. Le festival doit donc d’organiser hors les murs. Elle investit plusieurs lieux emblématiques de la ville de St-Ouen (cafés, restos) ou de Paris. Quelques jours avant l’ouverture du festival, le Tribunal de Bobigny oblige la Mairie à réouvrir la salle de concert pour défaut de procédure. Autant dire que cette seizième édition est placée sous le signe de la fête.
L’AMBIANCE : Jeune, cool et décontractée.
LES PLUS : L’idée de programmer un festival dans des lieux insolites : la soirée du vendredi a ainsi lieu au Sultan, gigantesque restaurant turc du 18eme arrondissement. Même si Mains d’Œuvres réouvre, il serait judicieux de poursuivre ainsi dans cette voie…
La programmation, toujours de qualité.
La convivialité.
L’esprit underground revendiqué, ce qui fait plaisir lorsque l’on voit la plupart des festivals devenir de plus en plus aseptisés par un manque d’audace évident.
LES MOINS : Une organisation un peu chaotique certains soirs avec des concerts qui démarrent très en retard, mais vu que l’ambiance est à la fête, à vrai dire, on s’en fout un peu.
LES MEILLEURES PRESTAS : Marble Arch, entre pop anglaise léchée et synthés à la New Order. Une performance qui légitime la hype qui entoure le groupe.
Ellah a Thaun, peut être le meilleur concert de tout le festival. Un set plein de rage et de fureur entre punk et noise avec une Ellah au charisme indéniable. Frissons garantis.
Karel, une ambiance très rave anglaise. Fun, léger et festif.
Discovery Zone, l’autre grand moment du festival. Dommage que la Berlinoise ait été programmée trop tôt, car elle se produit devant une affluence assez faible. Entre pop éthérée et italo-disco enchanteur, un bonheur total.
Hyper Culte, le duo suisse délivre un set d’une grande intensité. Beau, émouvant et en plus, qu’il est bon d’entendre des artistes vraiment engagés.
PAS VU et c’est dommage : Balladur car jouant trop tard. Sur disque en tout cas, leur post/punk mêlé de shoegaze est superbe.
PIERRE-ARNAUD JONARD
Photos : GUENDALINA FLAMINI
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