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DOUR 2017

Atmosphere ©Remy Gondolinelli @Dour Festival - Longueur d'Ondes

Du 12 au 16 juillet 2017 à Dour (Belgique)

CARTE D’IDENTITÉ : Dour, petit bourg de Belgique, a fêté sa 28ème édition dans une ambiance toujours aussi “peace and love”. Côté musique, le site comprenait 7 scènes aux ambiances et styles musicaux bien définis (dub, rock, hip-hop, électro, rock, expérimental), accueillant 250 groupes programmés sur 5 jours. Le charme de ce festival ne saurait être sans cet état d’esprit dionysiaque qui pousse à l’ivresse des sentiments.

 

ATMOSPHÈRE : Amicale, familiale, communautaire, Dour transpire l’altruisme par tous ses pores… La nuit venue, la programmation plus pointue attire aussi bien les mélomanes que les fous furieux du dancefloor. La grandeur des scènes aura notamment permis de danser et bouger avec un espace vital nécessaire à toute cette dépense d’énergie.

 

LE CHIFFRE : Avec 242 000 festivaliers, dont un samedi et un dimanche avoisinant les 55 000 spectateurs, Dour explose son record de fréquentation, s’assurant un avenir pérenne.

 

LES (RE)DÉCOUVERTES : Marie Davidson, montréalaise maitresse de la nuit, qui aura tissé un set électrique, sensuel et cabossé, se rendant toujours un peu plus intouchable, sauf des yeux et des oreilles. A noter également la très bonne prestation d’Agar Agar, transfigurant leur new wave disco en techno extatique ; des jeunes sur qui il faudra compter à l’avenir… Enfin, GaBLé, trio aux inspirations musicales baroques et foutraques, dont l’ingéniosité se module sans cesse dans un combo rock, électro et glitch. De vrais profanateurs qui auront fait exploser les carcans stylistiques.

 

COUP DE CŒUR : Pour le rock belge en général et deux formations qui auront surchauffé les  esprits. A commencer par It It Anita, quatuor à la baguette d’un rock noise éclateur de particules. Ces derniers auront terminé leur live selon un rituel éprouvé et consistant à déplacer leurs instruments au milieu du public afin de mieux communier avec ce dernier. Et dans le même élan, les sulfureux Cocaïne Piss, dont la chanteuse explose les codes par une attitude ô combien subversive. La voir jouer avec sa poitrine en se frappant le sexe sur de longs riffs acérés n’a pas d’égal en ce bas monde, déconseillé aux âmes sensibles…

 

COUP DE CHAUD : Sur DJ AZF, un set d’une heure et demie dans les limbes de la scène du Labo. Programmée à une heure descente, tard dans la nuit, la Parisienne aura cassé de nombreuses vertèbres avec son beat plus dur que tout ce qui se fait actuellement. Il n’y avait qu’à voir le visage décomposé des gens ressortant du chapiteau au bout d’une dizaine de minutes pour comprendre la brutalité de la dark techno imposée à nos corps par AZF. L’expérience la plus physique et la plus sensorielle du festival !

 

CLASSE INTERNATIONALE : Le groupe canadien Timber Timbre réarrange ses morceaux à la perfection pour proposer une musique aussi bien ténébreuse que langoureuse. Une classe au-dessus des autres…

 

RESPECT : Pour Her, qui, même amputé d’une de ses moitiés, aura réussi à livrer une prestation tout à fait honorable, sensuelle et soul, comme à son habitude.

 

LA DÉCEPTION : Phoenix devrait arrêter de faire des lives sur des grandes scènes. Un set plan-plan et sans saveur.

 

UN LIEU : Le bar du petit bois, camouflé dans un bosquet féérique et animé par des DJ inspirés. L’endroit fut autant un havre de paix qu’une piste de danse suave.

 

PAS VU, PAS PRIS : On a loupé les nouvelles gueules du rap français auto-tuné réparties sur le premier et le dernier jour, PNL en tête. Les balances le dimanche matin du duo de Corbeil-Essonnes suffisaient déjà bien…

 

LES PLUS :

– Un festival dense mais de taille humaine.

– LA PROG !

– La qualité générale des sound system.

– La scène Red Bull Elektropedia Balzaal, qu’elle fascine ou fasse flipper.

– La scène du Labo.

– L’accent belge.

– La bonhomie ambiante.

 

LES MOINS :

– Le prix de la bouffe.

– Pas assez de pipi-room pour ces dames.

– Un trafic humain parfois bien dense et des blocages dans les mouvements de foule, notamment entre la scène Jupiler Boombox et la Red Bull Elektropedia Balzaal en soirée.

– Pas assez de black metal pour les amateurs du genre.

 

EN RÉSUMÉ : D comme dopamine, pour le plaisir accumulé, O comme onirisme pour le voyage proposé, U comme unité pour la philanthropie ressentie entre les festivaliers, R comme risque pour la programmation proposée… Tel un acronyme, l’esprit DOUR retentit pareil à un écho dans les oreilles de tous ceux qui ont participé à cette expérience unique. À défaut de comparaison, un des meilleurs festoches de musique d’Europe, tout simplement. On se tarde déjà d’être en juillet 2018…

 

>> Site du festival

Texte : Julien Naït-Bouda

Photos : Dour festival (Rémy Golinelli, Caroline Lessire, Joris Bulckens, Olivier Bourgi, Brice Delamarche, JulieVanDenBerg).

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