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Le Couleur

Le Couleur, Sur la même Longueur d'Ondes

De l’électro-paillettes pour les oreilles

Trois ans après « Origami », le quatuor « électro-pop-disco-chic/sophistiqué » composé de Laurence Giroux-Do (chant), Patrick Gosselin (claviers), Steeven Chouinard (batterie) et du nouveau bassiste Félix Lachance, revient toujours aussi frais et sucré avec un EP « Voyage Love », véritable carte de visite de ce qui nous attend dans les prochains mois. Parce que parfois faire court, c’est aussi faire efficace. Bienvenue dans le secret si bien gardé (ou pas) de la scène électro montréalaise !

On aurait pu les croire disparus ou perdus en cours de route, mais Le Couleur est bien là et plus que jamais. « Il y avait eu un bon buzz pour « Origami » mais en tant que groupe émergent, souvent, tu marques les esprits un temps et tu es vite oublié… mais oui, on est encore ici ! » explique Laurence. « Cela faisait trois ans que l’on n’avait rien sorti de nouveau, il était temps. Ça a pris plus d’un an pour peaufiner ses chansons-là. Puis il y avait des gens avec qui on voulait vraiment travailler, ça a donc pris du temps ! » Pour leur retour, ils ont frappé fort avec une collaboration chic et très remarquée : rien de moins que French Horn Rebellion. C’est donc entre plusieurs allers et retours que le groupe a pris ses quartiers à Brooklyn et a confié le mixage de « Voyage Love » à David Perlick-Molinari (MGMT, Hot Chip, Cut Copy).

Le Couleur – Vacances de 87 feat. French Horn Rebellion (Official video) from Le Couleur on Vimeo.

Le Couleur, Sur la même Longueur d'OndesLe timing est aussi le bon pour le groupe, qui propose des chansons qui collent à la saison estivale. C’est donc naturellement qu’ils ont décidé de le sortir en avril, histoire que le monde ait bien le temps de s’imprégner de leurs futurs hits, pieds dans le sable avec vacances au bord de l’eau. Car comme son nom l’indique, c’est un peu ça « Voyage Love », un moment de déhanchement et de détente, fait pour s’amuser et à prendre avec légèreté. Les textes sont d’ailleurs écrits (en français) en ce sens par Laurence : « Je ne m’inspire pas d’événements précis comme des peines d’amour par exemple. C’est plus l’objet et le rapport que l’humain entretient avec qui m’intéresse. La voix sert à la musique, et la musique sert à la voix, que l’on chante en français, en anglais ou en japonais. On s’en fout un peu de plaire plus aux Anglos ou aux Francos, l’important reste l’esthétique sonore et chez nous elle fonctionne avec le français ». Ce qui caractérise sans doute le plus Le Couleur est son sens de l’esthétique justement, rien qu’à voir la pochette du EP toute dorée.

Le Couleur, Sur la même Longueur d'Ondes« On aime tout ce qui est sophistiqué, on aime la texture, le glossy, ce qui brille, ce qui nous échappe. » Cette recherche esthétique se déploie également dans le son du groupe : « Pour être satisfait d’un son, d’un rythme, d’une chanson, on ne lâchera pas avant d’être vraiment content, on travaille très fort. Par exemple, ce soir on travaillait encore les sons de claviers. Autant il y a des styles de musique où tu as juste besoin de te connecter à un ampli, tu joues live et ça rocke. Mais pour notre musique, c’est vraiment différent. Ça demande un travail de précision ! ».

Leur EP est paru sur la nouvelle étiquette Lisbon Lux Records, créée justement par Steeven Chouinard et Julien Manaud (French Fox, ex-Chinatown), leur manager : « Personne n’était intéressé à nous signer, pour tout plein de bonnes et de mauvaises raisons. On est en 2013, signer un groupe qui pratique dans un local, ça ne rapporte pas. Ce n’est pas un puits de pétrole, c’est de la musique émergente, ce n’est pas payant. Les labels, ça leur prend une vache à lait, quelque chose pour que ça soit rentable. Évidemment, ils l’aiment notre musique mais à un moment donné, il faut que ce soit rentable pour eux. Il ne voyait pas le potentiel en nous, alors on s’est dit : créons notre propre structure. » Il faut donc croire que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, et surtout le groupe ne voulait pas sortir ce EP en indépendant. « Quand notre gérant, Julien a pris la décision de s’impliquer vraiment, on a décidé de commencer par le commencement, avec ce EP, pour ce bâtir un plan derrière. Il y a déjà un album de prêt, dans le fond, on a cinq albums de prêt ! ».

http://soundcloud.com/lecouleur/petit-piano-electrique

Le Couleur, Sur la même Longueur d'OndesIl faut dire que les maisons de disques électro-pop ne courent pas les rues à Montréal et la création de Lisbon Lux Records a pour but justement de représenter cette scène : « Il y a vraiment un manque pour ça. Il y a beaucoup de folk, beaucoup de rock, le fameux « son » de Montréal. Nous on n’a rien à voir avec ce « son » là. On se sentait un peu seul sur notre île, alors on a créé notre propre univers. On travaille fort pour développer Le Couleur et aussi le label. Il y a plein de projets dans les cartons dont vous risquez d’entendre parler bientôt ». Alors, est-ce que les prochaines années verront un tournant électro ? « La genèse de tout ça reste Gainsbourg qui a créé des petits. Il y a eu à la fin des années 90 tout un tas de groupes électro qui ont marqué les esprits, toute la French Touch, de laquelle on s’inspire beaucoup : Daft Punk, Air, Sébastien Tellier. La scène électro anglophone fonctionne très bien. Je pense qu’au Québec dans les 10 prochaines années, cela va exploser. C’est comme la scène hip hop actuelle. Au niveau local, je pense que c’est la langue qui fait qu’il y a encore une sorte de petite gêne très contextuelle à Montréal. »

http://soundcloud.com/lecouleur/vacances-de-87

Il serait peut-être temps que l’on passe du son de Montréal à la scène de Montréal avec une diversité plus représentative du panorama actuel des groupes qui jouent ici. « Franchement, je ne sais pas pourquoi la scène électro de la ville n’est pas plus populaire ! C’est assez frustrant. Le son Karkwaeste (Karkwa) et Malajubien (Malajube) on le connaît que trop maintenant. Ils ont bien fait leur affaire quand c’était le temps, je ne le nie pas, mais ils ont fait beaucoup trop de petits. Cela dit Malajube est un des premiers groupes à avoir introduit les synthétiseurs dans sa musique, à les démocratiser et donner un second souffle. Je pense que l’on est en train de vivre les années électro ! Les 10 prochaines années vont être électro ! ». C’est tout ce qu’on leur souhaite !

EP « Voyage Love »

http://www.lecouleur.com/home.cfm

Lisbon Lux Records
Yolaine Maudet
Photos : LePetitRusse

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