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Le Réveil des Tropiques

Le Réveil des Tropiques, LO 66, Sur la même Longueur d'Ondes numéro 66

Sessions non tempérées

En ces temps de jouissance tiède et de molles espérances, alors que le redressement productif se fait désirer, il est un groupe qui pratique des séances d’improvisations hallucinées. Ces cinq adeptes des paradis artificiels en guise de carburant spirituel ont ainsi joui 48 heures d’affilée par la grâce de leurs seuls instruments dans un studio, lieu de déperdition ultime, nommé… La Barette. Selon ses protagonistes, Le Réveil des Tropiques a sonné le dernier jour des sessions à minuit, apportant la révélation, la compréhension soudaine de tout l’impact de cette série de répétitions selon le témoignage d’Adrien Kanter, son guitariste pratiquant la cracklebox, mini boitier électronique qui émet des craquements ou sifflements quand on en touche au moins deux de ses électrodes. Évidemment le divin objet fut inventé dans les années 70, période musicale fondatrice pour cette bacchanale réunissant des anciens membres entre autres d’Ulan Bator et de Farewell Poetry. Leur double album, comme le mythique “Ummagumma” des Pink Floyd, enrôle ses adeptes imprudents dans une quête effrénée de l’empire des sens, tous interdits, cela va de soit. À la fois puissant et très musical, ses morceaux s’étirent sur de long plages baignées d’un soleil au bord de l’implosion. On parlera de noise psychédélique… Outre le sommet discographique pré-cité, l’atmosphère évoquera Can, Soft Machine, Sonic Youth, Tortoise. S’il existe des moments de décharge violente comme “Sigirîya”, la route des Tropiques est dégagée. La maîtrise musicale rencontrée offre la possibilité de s’aventurer loin en toute sécurité. Ainsi “Homs” ou “Anthemusa” proposent des tempos apaisés : “Une session improvisation est faite de moments éreintants et d’autres reposants. On retrouve sur le disque ces temps d’accalmie”. Outre la musique expérimentale et le cinéma d’avant-garde, leur profonde emprise aux joies de l’improvisation est influencée par les méthodes de production de Teo Macero (ndr : saxophoniste de jazz et producteur de Miles Davis, adepte des collages musicaux) et la fin du monde.” Soit la musique idéale à écouter le 21 décembre à venir.

Vincent Michaud
“Le Réveil des Tropiques” – Music Fear Satan

Entretien stroboscopique en intégralité sur www

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